[Interview] Metro Verlaine – « Pop Sauvage »

Ne soyez pas trop sage, traversez la vie avec de la folie, de la rage, de l’envie. Voici que Metro Verlaine est de retour avec “Pop Sauvage” un disque brillant et pas sage du tout !
Finesse sensuelle et beauté charbonneuse à la juste connexion d’un pop-rock scintillant et d’une new-wave presque androgyne. Ces 8 titres habillés d’un regard malicieusement cinglant, ne cachent pas leurs amours éperdus de chanter la rudesse du monde. Dans un sens aigu de la mise en scène stylisée, cette cavalcade sauvage et décomplexée a belle allure. Tout en soulignant avec une volonté de fer l’envie de mordre la vie, coûte que coûte, jusqu’au sang, il y a dans cet opus un arrière-goût de baiser offert, de conte d’hiver ou plutôt de conte d’été, comme dans les films de Rohmer. Pop Sauvage, c’est simplement éblouissant et ça ne donne vraiment pas envie d’être sage.

 

Bonjour Axel et Raphaëlle, depuis notre dernière rencontre il y a fort longtemps (lors de la 2e édition au Biche Festival en 2017) l’eau a coulé et vous avez tracé votre route. Racontez-nous un peu ces dernières années ? 
Hello ! Oui effectivement c’était il y a fort longtemps, j’ai l’impression que c’était dans une autre vie même, très bon souvenir ce festival d’ailleurs.
Et bien depuis nous avons sorti trois album, fais des centaines de concerts , et accompli 1000 choses différentes pour le groupe ou personnellement.
Le premier album Cut-Up est sorti en 2018 s’en ai suivi une belle tournée, dans la foulée Axel a publié son premier roman. Ensuite on a préparé un deuxième album, nous étions prêts pour partir l’enregistrer aux USA et le covid est venu mettre un beau coup de canif dans tout ce beau programme, s’en ai suivi une période assez sombre. Cette période a donné naissance à notre deuxième album « Funeral Party » en 2022 ou on a pu exprimer toute notre frustration, notre colère et notre tristesse, et ça nous a fait beaucoup de bien. Très vite on est passé à la suite et on s’est enfermé Axel et moi à la campagne début 2023 pour composer notre troisième album, une fois les maquettes finie on a pris tout le groupe et on est partis au Pays Basque enregistrer les instruments au Studio Stones Island, c’était le soleil en hiver, c’était des grosses journée de travail qui se finissaient en Espagne tous ensemble : c’était la meilleure session de l’histoire du groupe. 
On est rentrés et on a enregistré les voix à la maison au Octopus’s Garden Studio, et cette année « Pop Sauvage » a vu le jour.
C’est un peu dur de synthétiser 7 ans comme ça, mais pour conclure nous avons traversé un chemin, le nôtre, et on est très heureux de toujours exister, et d’avoir toujours envi d’exister.


Vous venez de sortir votre 3e album. A l’image du titre de votre album, vous estampillez votre musique d’un saut « pop sauvage ». Qu’est-ce que ça signifie pour vous ?
La « Pop Sauvage » pour nous c’est notre vision de la musique rock : quelque chose qui est toujours dans la dualité. Le premier album du Velvet Underground en est le meilleur exemple.

 
De façon assez subjective, presque affective, vous marquez les esprits dans le monde musical indé français. Comment faites vous pour vous différencier dans ce paysage foisonnant ?
J’avoue que je ne sais pas vraiment, ce n’est pas conscientisé, c’est aux autres de nous le dire je pense. 
Pendant longtemps nous avons été durs avec nous même, et nous avons toujours essayé de faire les choses différemment, de tracer notre propre chemin, même si parfois on en a un peu souffert car on sentait bien que notre place dans ce milieu n’était pas clairement définie. Et la création de « Pop Sauvage » nous a complètement libéré de ce genre de ressenti, on a juste arrêté de souffrir inutilement et ce poids en moins laisse la place à un futur beaucoup plus doux. 


Là où vous oscilliez entre l’anglais et le français, dans vos précédents disques, cette fois vos textes sont uniquement en français ! Est-ce que c’est un avantage ?
Le français et l’anglais ont toutes deux leurs avantages et leurs inconvénients, on ne se pose pas trop de question, la première chanson qui est sortie pour cet album c’était la chanson « Pop Sauvage » elle est sortie en français et c’est elle qui a donnée le couleur de l’album et c’est grâce à elle qu’on est repartis en français.


Plein de vie et pourtant bien sombre par moments, cet album est rempli d’ascenseur émotionnel. La musique pour vous, est-ce un défouloir artistique cathartique ou plutôt un canal pour faire passer des messages ?
C’est complètement un défouloir, et aussi la meilleure manière pour nous de nous exprimer c’est réellement un processus thérapeutique, que ça fasse du bien ou du mal, ce qui est mis dans nos chanson, une fois sorti c’est sorti.

 
Votre style est très actuel, tout en comportant toujours ce petit côté vintage hyper agréable aux oreilles. Quelle est votre recette secrète ?
Je pense que c’est Axel le responsable ! Il écoute énormément de musique, tous les jours et je ne sais pas vraiment comment ça se passe dans son cerveau mais j’ai l’impression qu’il sait digérer tout ce qu’il écoute, mélange, synthétise, et transforme tout ça pour faire notre son.


Et quelles sont vos sources d’inspiration musicale qui vous font le plus vibrer ? 
On écoute des choses très actuelles et éloignées ou non de notre style comme Arlo Parks, Olivia Dean, Idles ou Grian Chatten et toujours autant nos premières références The Cure, Joy Division, Etienne Daho, Niagara et toute l’époque CBGB’S aussi !

 
Votre nouvel album est sorti il y a 1 mois. Vous allez bientôt présenter « Pop Sauvage » en live, notamment le 23 mars à la Boule Noire. La scène, c’est une belle expérience ? Que retirez vous de ces moments-là ? 
Ce sont des moments de pur bonheur, pour ma part dans ces moments là il n’y a plus rien qui existe, même pas moi. Je disparais. C’est une sensation indescriptible, les interactions entre nous sont uniques, c’est là ou je m’exprime le mieux.


Quelles sont vos envies pour les dix prochaines années de Metro Verlaine  ?
Des albums, des tournées, des rencontres et de l’amour.
 
 
 

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Photo de couv. © Ella Herme