Après un accueil chaleureux dans ses précédentes aventures musicales “déjà Venise” (2019), Clio, a décidé de revenir en beauté et d’embrasser ses origines pop à pleine bouche. Elle vient de sortir un nouvel album au nom troublant, “L’Amour Hélas“. Contrairement aux apparences c’est une œuvre où la conquête n’est pas abandonnée au vent mauvais. Ses rêves de romances arpentent de nouvelles sonorités savoureusement langoureuses, elle y ajoute même la maturité d’une gravité ô combien séduisante.
Autant de nouveaux éléments captivants que depuis le début de sa carrière de chanteuse femme enfant,”What What” (2014), Clio passe le cap avec brio en devenant femme fatale. Thérapie ou théorie, qu’importe, la montée en puissance est là et une volonté ébouriffante que cette œuvre aux multiples “vertiges” nous font quitter le sol ,tête bèche, en apesanteur.
Non loin entre la “rue de Prague” ou “les nuits berlinoises“, elle a finalement exaucé l’ancien souhait de “bout du monde“. Cet élan lancé en cohérence, “Elle voudrait” caresser nos sens volcaniques, nos émotions rêvées, nos cerveaux et nos corps par de grandes nouveautés, sans perdre le nord. Nous nous laissons faire sans complexe …
Clio est-elle vulnérable ? Sans doute ! Mais elle est plus forte qu’avant et heureuse d’être seule finalement. Sur le plan sonore, il n’y a rien d’autre que son chant mélangé à un électro pop joué du bout des doigts. Le langage flirte allègrement avec la timidité d’une affirmation sexuée.
Sur le seuil d’une porte, d’un appartement secret, face à face et confidences, elle matérialise là encore l’art de la séduction et nous délivre un duo avec l’iguane, notre “Parrain du Punk” favori. Refrain vivant, charmant chaman à la voix de crooneur, sensible ingénue au timbre doux, Iggy Pop et Clio, refont l’histoire parfaite d’une romance interdite et cinématographique en arrière-plan d’une idylle baignée d’une lumière tamisée. L’ambiance légèrement douce amère prend l’allure d’un single parfait !
Un album accompli, aussi beau qu’irréprochable, pour annoncer qu’elle est officiellement une chanteuse hypnotique. Sensuellement et savamment, elle cultive un mélange idéal de pop et de chanson française auquel elle nous avait habitué, toutefois avec un grain au relief plus délicat. Séduisante arrogance, captivante tendresse contemporaine.
“L’amour hélas” est une ouverture au présent, cultivant le plaisir de la mélancolie, des paroles typiques de la discographie d’une Françoise Hardy ou d’un Malik Djoudi au féminin, rien de moins.
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Stef’Arzak