YES BASKETBALL OR NOTHING

Pierre Marolleau, est un musicien rennais prolifique, officiant depuis déjà plusieurs années dans de nombreux groupes et projets d’envergure. Audacieux et intarissable il sait aussi bien manier la batterie que le chant avec un talent qui frise l’insolence. Rien ne semblait pouvoir ralentir cette frénésie musicale qui l’animait. Et pourtant suite à une blessure lors d’un match de basket, il est contraint de temporairement délaisser la scène. Là où beaucoup auraient raccroché les gants, Pierre lui, saisit cette occasion pour initier un nouveau projet, plus introspectif, qu’il nommera avec une certaine ironie “Yes Basketball”. Après un EP et de multiples concerts, fin 2020 arrive enfin le premier album baptisé logiquement “Goodbye Basketball”. Il s’agit là d’un authentique album communicatif, magnifiquement bien construit et d’une grande justesse. Nos lecteurs savent déjà combien nous l’aimons. Il devient alors quasi obligatoire pour nous d’en savoir plus sur les dessous dessus de cet opus bondissant. Droit au but, nous avons eu le plaisir d’échanger avec Pierre, et pour une fois en face à face. Nous vous en livrons le contenu avec un plaisir non dissimulé et nous espérons qu’il saura vous procurer autant de joie qu’il a su nous en donner.

Avant de parler plus précisément de ton premier album, j’aimerais que tu te présentes en tant que musicien !
J’ai commencé la musique à 20 ans. Enfin, je faisais de la pseudo musique avec mes copains de 15 à 20 ans. Mais on passait plus de temps à faire la fête. On avait la chance d’avoir un local dans le presbytère de mon patelin d’enfance, dans les Deux-Sèvres. Et on avait des instruments, mais on ne jouait jamais. Et à 20 ans, je suis monté à Nantes, j’ai rencontré dans les Fêtes les gens du collectif Effervescence. Et on a créé Fordamage avec des comparses et c’est là que j’ai vraiment commencé la musique pour de vrai, comme batteur. Jamais 22-23 ans. Et puis c’est allé très vite, en termes de passion et de tournée. Parce qu’on a commencé à tourner très rapidement, à notre grande surprise, avec plus de 400 dates partout. C’est vraiment ce groupe-là qui m’a mis le pied à l’étrier dans le métier. Je travaillais au Jardin moderne à l’époque, j’organisais les concerts là-bas, je gérais les locaux de répétition. Et du coup, le fait de travailler dans une salle j’ai rencontré de plus en plus de gens. J’ai joué avec Vincent Dupas, qui est un de mes vieux frères de musique et avec Faustin Felman, puis The Missing Season, et ça s’est enchaîné. De tourner pendant 9 ans tu rencontres d’autres personnes, tu lies des amitiés.
Et puis en 2013, création de Fat Supper qui est devenu mon groupe principal. On a fait pas mal de concerts, aussi de trois disques. Et puis, en parallèle, il y a eu We Only Said, The Enchanted Wood.
Ce que j’aime c’est jouer avec de nouveaux musiciens pour toujours apprendre.  Je suis autodidacte et je ne me considère pas comme un musicien extrêmement doué. Je n’ai pas pris de cours, j’ai écouté en fait. Le gros avantage, je crois, a été que même si on ne faisait pas de musique avec mes copains, on écoutait tout le temps la musique. Toute la scène indé, américaine, anglaise, on écoutait principalement ça. Et j’ai une mémoire exécrable pour tout, sauf la musique. Je peux écouter un morceau, je le connais ensuite. 
Ça, c’est mon point fort de musicien. Ce n’est pas mon jeu. Si je répète avec un groupe, j’écoute le disque ou les maquettes avant et ça va très vite rentrer. Voilà. Et puis Fat Supper, ça a duré 2-3 ans, je me suis cassé la jambe en 2016. Et avant ça, je tournais beaucoup, beaucoup, beaucoup.

Depuis tes débuts dans la musique tu as déjà une grosse évolution, niveau musical notamment avec Fat Supper ?
complètement. C’est la rencontre avec Leo Prudhommes en tournée, lui avec ses groupes. On s’est rencontrés, moi j’ai complètement halluciné sur son jeu de piano, sur sa voix. Lui aimait bien mon jeu de batterie. Et puis il souhaitait qu’on fasse un truc ensemble. Il est venu, il est descendu de Lille, jusqu’à Rennes. Et là, on s’est mis à fond sur Fat Supper, avec mon ami Yoann Busto, qui a fait la pochette de Yes Basketball et André Rubio. Et on a été assez monomaniaque, Fat Supper, pendant toute la composition de l’album. On a fait dans la foulée, je crois, 80 concerts en deux ans. Et puis après, comme souvent, les groupes indé, il y a une réalité qui te rattrape, une réalité économique. Et ça s’est éteint petit à petit. Il n’y a pas eu de spleet, il n’y a pas de prise de tête. Chacun a dû, avec ses réalités familiales, faire d’autres choses. Léo avait plus envie de faire de musique, donc il s’est mis dans le bois. Yohann a fait beaucoup de travail graphique. On avait aussi un autre projet ensemble de rock indé, pour le jeune public, qui s’appelait Mamoot, qui nous a pris beaucoup de temps. Et puis en 2016, je pense que mon corps a dit stop ! Il faut arrêter. Et donc cassage de jambes pendant un match de basket.
Truc improbable, je courais et l’os a fait crac !
Quand le premier docteur que j’ai eu a vu la radio, il est venu me voir et il m’a demandé comment ça s’était passé. Il ne me croyait pas vraiment alors, ils ont fait des examens un peu plus poussées en disant, il doit y avoir un problème osseux. C’était selon lui, du pas de bol. Normalement, ça ne pète pas comme ça. Du coup, ça a fait que c’était une grosse réflexion dans ma vie aussi. C’était sûrement un signe de mon corps qu’il n’en pouvait plus d’aller de partout, et puis de ne pas trop se reposer. Donc, je l’ai assez bien pris au final. Les cinq jours d’après, ça a été beaucoup de réflexion. Et c’est là que je me suis dit OK. Bon, je me lance dans mon truc à moi. Tant que je vais le faire, c’est parfait. Donc mon ami Delmantillo m’a installé mon studio pour handicapé. Je pouvais faire des trucs sans mon instrument de batterie. Donc, qu’avec un clavier midi et un micro. Donc, Yes Basketball est parti d’une contrainte de composition que j’ai gardé jusqu’aujourd’hui. Puisqu’au début, c’était de ne pas pouvoir faire de batterie. Sur le disque, je me suis limité à deux instruments. Donc, tout le disque a été composé avec un clavier, le Roland Sage 101 et une batterie. Voilà, pour l’instant, c’est ce qui marche sur Yes basketball, c’est la contrainte. Le prochain disque, je ne sais pas ce qu’il sera, c’est ce que je disais à Bruno, c’est que j’aime bien me fixer aucune limite, c’est un des gros avantages du projet solo. Parce que quand tu composes avec tes copains, tu es moins libre de prendre… C’est ça qui est plaisant. En ce moment, les nouveaux morceaux que je fais sont très trappes, mais dans six mois, je ferai peut-être totalement autre chose. C’est ça qui est bien à Yes basketball. Bah, du coup, 2016, au début, c’était quand même plutôt une blague, j’ai mis les morceaux sur Internet, et puis c’était fini. Le jardin moderne m’a proposé de faire un concert pour les 20 ans. Et puis, au début, je pensais dire non. Finalement, je l’ai fait.

Ça t’a mis le pied à l’étrier pour concrétiser ce projet ?
C’est grâce à ça, sinon, je pense que j’aurais mis les cinq morceaux sur Internet et sûrement fait autre chose. Donc voilà, Yes Basketball, au final, on a dû faire avant tout ce qui se passe, on a quand même fait 30 ou 40 dates. Donc c’est cool.

Pour revenir à cet épisode de l’accident, là où d’autres auraient arrêté, toi au contraire, tu rebondis sur un nouveau projet musical. Pourquoi ?
S’il y a bien une chose qui me rend heureux, c’est de faire un morceau. En plus chez moi, je suis autonome. J’ai des idées qui me viennent que j’empile, je mets un peu tout ce qui me passe par la tête. Ensuite, j’élague, pour trouver un morceau qui me plait. J’essaye d’aller assez vite, que ça soit très instinctif dans mes compositions. Et rebondir, pour moi, c’était obligatoire, sinon c’était la déprime. Je suis quand même une sorte d’hyperactif…

Tu viens de parler de la façon dont tu élabores tes textes, mais sur l’ensemble, est ce que tu réfléchis déjà lors de la composition à un thème global ou au contraire c’est des choses qui viennent s’ajouter les unes derrière les autres et qui trouvent une sorte de fil conducteur naturellement ?
J’ai l’impression que sur ce disque, ça s’est passé très naturellement. J’avais composé beaucoup de morceaux, mais j’avoue qu’à un moment quand j’ai relu mes textes, je me suis rendu compte que ça parlait beaucoup de ce qu’on vit, de ce qu’on voit, de ce qu’on bouffe. Et puis, de l’analyse qu’on en fait. C’est relativement égocentré au final.
Tu vois, il y a quand même pas mal de textes qui parlent de ma blessure et du pourquoi de l’impact sur mes relations amicales, ce que m’apportent les gens, sur la relation que j’ai avec la musique.
Par exemple, j’ai mis longtemps à admettre que j’aimais le RnB, ou le rap. Étant avec des potes qui écoutaient majoritairement du rock indé, quand j’osais mettre un truc de rap, il y avait comme un flottement…
En fait, je n’osais ou plutôt je n’assumais pas.
Et puis au fur et à mesure, quand je faisais mes trucs sur mon clavier midi, que je ne pouvais pas faire de batterie, j’étais dans cette interrogation là : je ne peux pas faire de rock, c’est impossible. Je vais faire du rap.
C’est pour ça que c’était aussi une blague, au début. Je me disais que je le garderais pour moi. Et que je n’oserai jamais le partager.
Cette légitimité ou cette crédibilité à faire du rap, je peux faire ça ou pas, est-ce que j’ai le droit. Est-ce que c’est moi qui est illégitime ? Ou est-ce le regard des autres ?
Quand tu vois les trucs horribles qui cartonnent aujourd’hui, il y a de quoi s’interroger.
J’ai pas mal de questionnements là-dessus, sur ce disque…
Donc en gros, ça parle des moments ou je ne me suis pas mal interrogé sur tout. Étant quelqu’un de relativement joyeux dans ma vie, depuis 3-4 ans, je suis allé creuser un peu dans mon côté sombre. Chose qu’au final, je me suis rendu compte que je faisais depuis longtemps, grâce d’ailleurs pas mal à la Marijuana que j’ai fumée en grande quantité pendant mon adolescence, et ma jeunesse et qui m’ont fait me poser beaucoup de questions sur moi, sur d’où je viens, sur ma famille. Et, ce côté joyeux, sympa tout le temps avec les gens, au final quand tu grattes un peu, tu dis “Il y a plein de moments où j’ai le sourire, alors que je ne vais pas bien du tout. Je ne me sens pas bien et pourquoi je ne m’ouvre pas.” En fait j’ai juste envie d’être moi… mais j’ai peur de l’être.

Justement puisque tu composes quasiment tout et que tu parles de ce que tu as ressenti, vécu en te donnant l’énergie de surmonter cette épreuve et d’aller vers autres choses, il est assez intéressant de réfléchir au sens. Pourquoi décides-tu d’appeler ton projet “Yes Basketball” ?
Comme je le disais tout à l’heure, s’il n’y a pas cet accident-là, je ne pense pas qu’il y a Yes Basketball. Vraiment, je pense sincèrement, puisque j’aurais continué les tournées que j’aurais peut-être fait Yes Baskeball, 2 ans ou même 10 ans après. Mais en tout cas, je n’en serais pas là, c’est sûr et certain. Donc ” Yes Basketball” parce que merci au basketball, c’est ça au final et c’est le point de départ. Après, c’est toujours dur de choisir un nom de groupe. Je ne suis quand même pas très bon pour trouver les bons noms. Autant faire simple… (rire)


Les sonorités que tu abordes sur Yes Basketball sont différentes de ce que tu as déjà fait. À l’avenir, tu penses que tu iras toujours plus loin dans cette expérimentation là ?
Ça ne va pas arrêter de changer ce projet c’est sûr. En ce moment, les compositions que j’ai commencé à faire sont plus dans les sonorités trap Hip-Hop. Mais possiblement, on se reverra dans un troquet dans 6 mois et je te dirais, en fait, c’est un solo de batterie, chant. Je ne sais pas, c’est tellement changeant par rapport à ce que j’entends. Parfois, je trouve une bonne idée, et puis je l’utilise jusqu’à m’en dégoûter.

Donc, tu as assez d’autocritique pour le savoir…
C’est l’enfer, je le suis beaucoup trop… Et puis je me lasse hyper vite. C’est pour ça que je compose vite aussi. Ces morceaux-là, je les ai faits pendant quelques jours en octobre. En février-mars, j’en ai fait 10 autres. Donc, j’avais 19 morceaux. 2 mois avant, j’ai tout réécouté, j’ai remodifié avec mes copains musiciens qui sont encore plus critiques que moi. Et puis, ça sera toujours une expérimentation, avec des changements, j’espère. Là, je joue avec 3 gars super. Mais j’ai des envies de bosser avec Paul Loiseau de la Terre Tremble ! J’ai envie de bosser avec Funken à Tours, avec Jean-Baptiste Geoffroy, de Tachycardie, Lionel Laquerrière. Des mecs que je connais depuis longtemps, avec qui j’ai bossé sur d’autres projets. J’ai envie qu’ils participent à Yes Basketball. Yoann Buffeteau, c’est un très bon dessinateur, un graphiste des plus inventif. Mais c’est un excellent
musicien aussi.

Dans les pointures de ce que tu nommerais, le top du top si on pouvait te proposer d’inviter quelqu’un sur ton projet, ce serait qui ?
Il y a des choses impossibles type Tyler the Creator en ce moment, ce que j’écoute beaucoup. Ce rappeur américain hyper connu que j’écoute beaucoup en ce moment. Bref, en tout cas, tu peux mettre Tyler the Creator, ça c’est sûr Kendrick Lamar. Que j’écoute à fond, parce qu’en production, c’est quand même assez fou. C’est incroyable. Et puis dans des gens plus locaux Paul Loiseau, qui est un copain que je connais depuis longtemps. Ce qui est bien quand tu es musicien, c’est que t’as des copains, t’es vraiment fan. Et lui en fait partie. Jean-Baptise Geoffroy qui a un projet avec Tachycardie, qui fait un solo batterie en ce moment. C’est pour ça que j’ai dit tout à l’heure, OK pour une solo batterie, c’est que c’est une idée qui me trotte dans la tête depuis longtemps. Alors, un solo avec des Triggers, avec un dispositif de traitement de son, JB, Jean-Baptiste Geoffroy le fait. je ne sais pas si vous avez entendu parler de ça, aux Ateliers du Vent ils ont fait une batterie en porcelaine incroyable. Et JB à fait un solo dessus, qui était fou, qui était vraiment trop beau. Donc, voilà ça fait une semaine que je n’arrête pas de penser à ça. Je pense à un dispositif. Ce ne sera peut-être pas sur le nom de Yes Basketball du coup. Mais… Ça sera autre chose.

Par rapport à ta convalescence et la COVID quel a été l’impact sur la préparation de ton album ? Et qu’est-ce que tu ressors de cette période au niveau familial et musical ?
Qui n’a pas duré longtemps, ça a duré 3 mois au final, ma blessure. Je suis repartie en tournée, je boitais. J’ai fait des concerts avec mon pied gauche…
Moi, honnêtement, j’étais hyper content d’être trois mois à la maison, parce que je revenais de tourner, j’avais beaucoup tourné et je suis rentré le 13 mars. Le jour où ça confinait, je crois.. La dernière date a été annulée pour cause de la COVID. Je suis rentré de l’est de la France, je suis arrivé ici, je n’avais pas du tout suivi les infos depuis 3 semaines parce que j’étais en tournée. Du coup, je débarquais totalement ! Et là, deux jours après confinement. Moi, j’étais dans un sens plutôt content. Ça m’a permis de bosser à fond en bas. On a beaucoup travaillé avec Astrid. On se partageait les journées. De profiter de l’extérieur. Moi, franchement, c’était cool. J’ai adoré le premier. Le deuxième, j’étais en résidence pendant quasiment toute la période du deuxième confinement, donc je n’ai pas du tout vécu le confinement. Parce qu’en résidence, t’es tout le temps avec des gens, de 8 heures du mat, à 2 heures du mat, donc en fait, je ne l’ai pas du tout vécu comme un confinement. Là, c’est dur parce que les dates de Yes Basketball n’ont pas pu être faites. Je devais ensuite enchainer sur un BD concert avec Totoro. Et là, il y a eu 20 dates de repoussées. En fait, je n’en peux plus de ne plus jouer devant les gens…

Tu veux aussi l’expérimenter avec le public en réalité.
Clairement. J’ai toujours dit que c’est quand même un truc, comme j’avais dit au début, d’abord un plaisir pour moi. Quand je fais un bon morceau, je suis hyper content. Mais pas longtemps. D’abord, c’est pour moi, je le boss en bas, je le fini, je l’exporte, comme on dit, je le mets sur ma chaine. Yeah ! je passe une bonne journée de travail, nickel apéro. Sauf que là, ça fait un an, j’ai fait des dizaines et dizaines de morceaux avec Yes Basketball et tous les groupes parce que tout le monde s’est mis à composer. Ci qui aussi, m’a fait une sorte d’overdose, de création : je n’en peux plus, je n’ai plus d’idées, je suis à sec, je fais tout le temps, la même chose. Je m’énerve quand je chante, quand je joue de là je m’énerve. Là, il faut que j’aille le jouer et que j’arrête de m’écouter. Du coup, tu t’enfermes dans un truc un peu égoïste au final. Tu crées, tu crées, tu attends quoi en fait quand tu crées ? Finalement, tu attends que les gens que tu aimes bien te disent : waouh ! c’est bien ton nouveau morceau. Ouais, en fait, ça a complètement ses limites. Ce qui est bien, c’est de voir les yeux des gens quand tu joues, les smiles…

Puisqu’on parlait de la COVID, votre premier clip, c’est quand même l’anti COVID par excellence. Sauna, piscine, massage, contact sans masque, mais contact quand même. C’est un choix délibéré ?
C’est le choix de Michel Lefevre qui l’a réalisé. En fait, il a pris les textes et s’est dit, ce texte parle du regard des autres… En tant que batteur, je n’ai jamais réussi à danser sans me sentir observé. Par exemple, dans les soirées quand je dansais, je ne me sentais pas à l’aise. Et puis un jour, j’ai eu un déclic et ça m’a fait un bien fou. Ça parle de ce genre de déclic. Et puis, je regarde les autres, je peux écouter du RnB, ce n’est pas grave. Je peux kiffer des morceaux de RnB dégelasses. Ce n’est pas grave. Je peux mettre 15 minutes à m’habiller, puisque je préfèrerai mettre tel t-shirt, telle chemise, sans me dire que ce n’est pas un truc de mec. Détends-toi par rapport aux autres. Ça parle vraiment de ça. Du coup, Michel, il a voulu qu’on aille dans un sauna.
J’ai adoré ! Et puis avec Michel, on se parle et on se connaît vraiment bien, puisqu’on fait aussi de la musique ensemble. J’aime autant ce qu’il fait en musique, en graphisme, en vidéo. Il a un regard très esthétique et en même temps très malin. J’adore son œil malicieux, avec un petit sourire de coin. Je l’imagine très bien lorsqu’il pense à ça: “attends, je vais mettre Pierre dans un sauna, il va être bien là!”. (rire)
Le prochain clip sera fait par lui et va être aussi très, très cool. Il a toujours d’excellentes idées.      

La question suivante, c’était justement, demain, c’est quoi la suite ? Qu’est-ce qui arrive ?
Qu’est-ce qui arrive demain ? Pas grand-chose. Il va y avoir des dates normalement en juin, mais comme tout le monde, ça a été repoussé, repoussé.
Il y a une super session vidéo avec, voyons voir, qui est un collectif rennais qui fait des trucs super beau carnet dans un atelier de jungle à Vern sur Seiche. Un atelier d’artiste de décorateurs de festival. Voilà il y a ça. Il y a sûrement une création qui est quasi confirmée en Tunisie, mais je ne sais pas si on peut le dire. Mais on risque d’aller en Tunisie, pendant une semaine, faire une créa avec des artistes tunisiens. C’est un tourneur, un organisateur tunisien qui suit le groupe depuis le début qui nous propose ça.
Là, je suis en train d’écouter des artistes tunisiens, un peu d’ échanges. C’est quasi confirmé, mais je ne sais pas si on pourra le dire. Mais ça sera confirmé d’ici là.
Ça, ça serait super. Des échanges comme ça, dans un pays…

Une dernière question, la pochette de l’album qui est un dessin très coloré réalisé par Yoann Bufto, donne une connotation un peu psychédélique qui n’a vraiment de rapport avec ta musique. Là aussi c’est une façon de brouiller les pistes ou, c’était un délire graphique ?
Je voulais une pochette dessinée avec beaucoup de couleurs. C’est la seule chose que j’ai demandé à Yoann. Après, nous nous connaissons bien et je lui fais entièrement confiance pour la réalisation. Les couleurs sont là parce qu’il y a plein de couleurs musicales dans le disque. Tu vois bien ça passe par des moments pop, avec des moments plus expérimentaux ou plus trap musique. Mais j’ai pas mal de gens qui m’ont dit ça leur faisait penser aux pochettes psyché de Pink Floyd.


C’est quoi la suite ? As-tu des projets à venir ?
Un album de remixs, d’inédits, covers et impros de batteries va sortir courant d’année 2021 avec Funken, Paul Loiseau, Lionel Laquerrière, Astrid Radigue, Maxwell Farrington, Vincent Dupas, Monolithe Noir, Damien Tillaut, Eric Pasquereau. Il y a une grosse dizaine de dates pour la tournée “Goodbye Basketball ” d’ici Octobre. On est également sur une création inédite en Tunisie, avec des musiciens locaux, qui se déroulera en Novembre. Et on devrait faire 3 concerts en Tunisie avec la création et des concerts Yes Basketball.


YES BASKETBALL : https://www.facebook.com/Yes-Basketball-1297886136931552

Photos : (c) Bruno Bamdé

Stef’Arzak