” Quelle est cette chose qui se tient devant moi ?
Cette forme noire qui me fixe.
Se retourne rapidement, et s’élance vers moi.
Me reconnaissant comme l’Elu.
Oh ! Non ! “
On ne fera sans doute jamais mieux comme entrée en matière ! Les mots accompagnant la lourdeur du riff et l’ambiance du titre éponyme de l’album, reste encore de nos jours l’un des opus les plus important de la musique moderne et contemporaine. Le groupe c’est bien évidement Black Sabbath. Les musiciens Tommy Iommi, Geezer Buttler et Bill Ward, qui affectionnent par leurs influences et culture musicale le blues et les notes blues, si spécifiquement associés à des gammes pentatonique au blues standard. Créer en cette de fin de décennie (1960), un nouveau style de musique : le heavy metal. Les paroles, l’ambiance et l’interprétation du légendaire front-man “Ozzy Osbourne”, faisant le reste. Et affirmant ainsi le quatuor comme le renouveau – nécessaire – de la scène rock. Et son influence est toujours d’actualité.
Pour la petite histoire, le riff principal est construit avec une progression harmonique en quinte diminuée. Cet intervalle particulier est connu sous le nom de Diabolus In Musica, car il aurait des connotations sataniques dans la musique occidentale. Le titre Black Sabbath est l’un des premiers exemples de chansons “heavy metal” à faire usage de cet intervalle. Et pour conclure sur les anecdotes, le titre est tiré du film franco-italien Les Trois Visages de la peur (1963) réalisé par Mario Bava. Et intitulé Black Sabbath aux États-Unis.
Les ingrédients du rock n’ roll que sont : le cinéma, le diable et la guitare sont réunis encore une fois et font leurs affaires.
Sauf que des notes bleues vont se mêler à cette sombre partition.
Paranoid
Hélas Jazz Sabbath était là en premier…
C’est un trio de jazz anglais fictif qui daterait de la fin des années soixante. Le groupe a été créé par Adam Wakeman, claviériste et guitariste en tournée pour Black Sabbath (2004-2017) et membre du groupe Ozzy Osbourne (2004-présent). Adam est issu d’une famille de musicien, son père producteur et son frère est aussi claviériste. Autant dire qu’il a la musique dans le sang et les tripes. Plutôt orienté rock progressif, il est très rapidement contacté pour être sur scène avec le groupe et ensuite tout naturellement avec le “Mad Man Ozzy”.
Chose amusante, Jazz Sabbath joue donc des interprétations jazz de chansons de Black Sabbath, prétendant être les auteurs originaux de ces chansons et accusant Osbourne, Iiommi, Ward et Buttler de plagiat. A notre époque, il est important de vérifier ses sources afin d’éviter toutes Fake news ! Mais c’est sans compter sur l’intelligence de Adam Wakeman et la possibilité qu’offre les outils des nouveaux médias – vidéos et audio sur le net – et bien évidement les réseaux sociaux.
Le groupe est apparu pour la première fois dans un faux documentaire sur YouTube en février 2020. Dans ce court métrage, le chef du groupe Milton Keanes ( aka Adam Wakeman) a été interviewé par l’acteur Robert Powell sur les débuts de Jazz Sabbath, leur premier album annulé et le vol présumé de leurs chansons par Black Sabbath.
Cet album est ensuite sorti en tant qu’album réel le 10 avril 2020. Soit 50 ans après le 1er LP du Sab.
Tracks list :
1. Fairies Wear Boots
2. Evil Woman
3. Rat Salad
4. Iron Man
5. Hand of Doom
6. Changes
7. Children of the Grave
L’idée de Jazz Sabbath est née en 2013 lors d’une soirée à Berlin lors d’une des tournées du groupe, lorsque l’agent de sécurité d’Adam Wakeman et aussi du grand Sabbath s’est assis au bar de l’hôtel tôt le matin. L’agent de sécurité a demandé si il pouvait jouer l’ensemble du Sabbat sur le piano du bar. C’était aussi simple que ça. Une belle histoire, non ? C’est presque du cinéma.
Depuis l’idée à fait son chemin pour le plaisir de tous. Un second album est disponible depuis 2022. Donnant la part belle aux titres comme le fameux “Black Sabbath” et bien d’autres chefs d’œuvres du groupe formé à Birmingham en 1968.
Tracks list :
1. Paranoid
2. Snowblind
3. Behind the Wall of Sleep
4. Sabbra Cadabra
5. Symptom of the Universe
6. N.I.B.
7. Black Sabbath
Intention artistique, happening, lendemain de cuite en tournée ou vaste blague ? Qu’importe, au final c’est un vibrant hommage que ce trio, réalise en reprenant les titres du Sab’ et avec la bénédiction du groupe ! Et nous permets pour certains d’entre nous de découvrir les titres qui ont fait la renommé du groupe. Et pour d’autres d’apprécier un nouvel angle pour une simple reprise ou l’ensemble de la discographie d’un groupe.
Le but final étant bien sûr de prétendre ( et de préférence – assis dans son canapé en dégustant un Bushmill’s ) d’être capable de s’encanailler en écoutant du jazz. Amis et amies, ne sous-estimez pas le pouvoir de la tierce diabolique, encore moins celle des notes bleues.
Ekimr
Petite dédicace à Michel et Claude pour m’avoir fait découvrir le jazz, qui ne quitte plus mon quotidien depuis des années et bien après le métal.
Liens
Facebook : https://www.facebook.com/JazzSabbath1970
You Tube : https://www.youtube.com/@JazzSabbath/videos
Site Adam Wakeman : http://www.adamwakeman.co.uk/
Illustration : Mike Rouault