Little Odetta offre ce subtil cocktail mêlant rock survitaminé, tendance américaine 60-70’s et rhythm & blues habilement groovy. Après l’enthousiasmant 1er disque éponyme en 2021, c’est avec un plaisir non dissimulé que nous savourons leur 2e opus qui nous amène une fois de plus à faire une virée à l’âge d’or du rock. 11 titres à l’énergie 200 % contagieuse, aux charmes envoutants où chaque instant est une célébration électrisante. C’est un plaisir immense de se laisser bercer et d’entrer dans cet univers onirique, d’ouvrir ses yeux, ses oreilles et surtout son âme. Et la magie opère ! Le quintet, composé d’Audrey (chant), Lucas (guitare), Aurélien (basse), Fabien (batterie) et Florian (claviers), est surtout connu pour sa vitalité et ses show endiablés, mais c’est oublier ses compositions aux arrangements raffinés qui ici sont légions, formant de véritables hits accrocheurs aux charmes indéniables. Audrey et Lucas nous en livrent les origines et l’essence.
On vous a découvert avec votre 1er album éponyme en 2021, vous revenez cette année avec un 2ème opus, « Little Bit Of Soul ». Quel en a été le point de départ créatif ?
Audrey : Il n’y a pas forcément eu de point de départ créatif dans le sens où nous ne nous arrêtons jamais vraiment de composer. En effet, quand notre premier album est sorti, nous avions déjà pas mal d’idées pour le disque suivant et l’envie de donner une suite au premier chapitre. Nous sommes d’ailleurs actuellement dans la même dynamique avec cette même envie de continuer à avancer.
Toujours hypervitaminé à la sauce rock 60’s/70’s avec un sens du rythme parfaitement maîtrisé, il est impossible de résister à votre groove. Pour vous, quelles sont les principales évolutions entre vos deux disques ?
Lucas : La principale différence est que nous avons beaucoup plus joué ensemble pour ce disque étant donné que nous étions au complet cette fois-ci, je m’explique.
Au moment de la création du premier album, Audrey et moi avions beaucoup de maquettes enregistrées à la maison et donc, une vision assez précise d’où on allait.
Pour ce nouvel album, beaucoup plus de choses se sont passées directement en répétition, avec tout le groupe et, Fabien (batteur), Aurélien (bassiste) ainsi que Florian (claviériste) ont aussi apporté des maquettes.
Cela nous a permis de mettre tout en commun, de créer ensemble tous les arrangements et d’enregistrer des préproductions dans notre local de répétition.
L’autre grosse différence, c’est que l’on a eu la chance de beaucoup tourner depuis la sortie de notre album éponyme et donc de se “solidifier” en tant que groupe par la même occasion, ce qui a permis d’avoir plus de cohésion dans la composition.
Vous avez collaboré avec Sylvain Carpentier pour la réalisation. Pouvez-vous nous dire comment vous avez élaboré l’esthétique de cet album ensemble ?
Lucas : Sylvain avait fait un test sur le premier single “No Medication” et nous avons accroché au côté très rock, bien “rentre-dedans” qu’il a su retranscrire, notamment sur le son de la batterie. Nous avons donc ensuite pas mal échangé sur les différentes directions que nous avions en tête sur tel ou tel titre mais également sur les productions que l’on aimait, actuelles ou passées. Il est ensuite venu à la maison écouter les pré-productions que nous avions faites dans notre local et c’était parti !
Les thématiques abordées dans ce disque me semblent plus engagées. Est-ce que le climat mondial, globalement anxiogène, y est pour quelque chose ?
Audrey : Il est vrai que dans ce disque j’ai eu envie d’aborder des sujets un peu moins légers. Comment ne pas être préoccupé quand on entend tous les jours parler des forêts qui reculent partout dans le monde, des milliers d’espèces végétales ou animales qui disparaissent, des pollutions en tous genres, de la qualité de l’air qui se dégrade, des injustices et inégalités quelles qu’elles soient et j’en passe…
On est tous hyper connectés tout en étant un peu déconnecté du réel et de ces enjeux-là.
La chanson “Little Bit Of Soul”, qui donne son titre à l’album, traite justement de cette déconnection et du petit “supplément d’âme” qui pourrait faire la différence ou, sûrement naïvement de ma part, changer les choses ?
L’artwork de votre disque précédent avait été confié à l’artiste ukrainienne Daria Hlazatova avec une panthère noire en guest, cette fois c’est l’artiste bruxellois Elzo Durt qui s’y colle avec des primates et une forêt (peut-être encore vierge ?) en toile de fond. J’imagine que là aussi, la symbolique animale a du sens ! Pouvez-vous nous en dire plus ?
Audrey : Pour ce second album, on avait effectivement envie de garder la thématique animale mais on voulait aussi pousser le concept encore plus loin, en créant une dualité entre deux mondes qui s’opposent drastiquement. Sur le recto de la pochette, comme tu le soulignes, la forêt vierge luxuriante avec ses animaux et sur le verso, un monde plus chaotique/désertique.
Étant fan du travail d’Elzo Durt, on avait vraiment envie de collaborer avec lui.
On lui a parlé du concept qu’on avait pour cette pochette et il a réussi à transcrire ce que l’on avait en tête !
Votre dernier single clippé « Who’s Got The Answer? » est d’une classe infinie tout en gardant cet esprit live qui vous caractérise. Pouvez-vous nous raconter l’histoire de ce clip ?
Lucas : Merci ! Pour la petite histoire, j’ai joué avec un autre projet dans l’une des salles de la maison des arts du Plessis-Robinson et pour y accéder, il fallait obligatoirement passer dans ce hall immense. Au moment de le traverser, je me suis tout de suite dit qu’il fallait y faire un clip, tellement j’ai été impressionné par la hauteur sous plafond et toutes ces lignes géométriques.
Vous êtes un vrai groupe de scène, avec un nombre époustouflant de concerts d’année en année. Comment faites-vous pour garder le rythme et cette passion du rock endiablé ?
Lucas : Merci pour le compliment ! La scène est ce qui nous anime au plus profond de nous. Personnellement, je serais très mal si je ne jouais pas aussi régulièrement ! Voilà 20 ans que c’est mon activité professionnelle mais j’ai réellement commencé à faire des concerts régulièrement dès l’âge de 15 ans donc je ne vois pas comment faire autrement que de garder le rythme !
Audrey : Haha ! le sommeil, c’est la clé ! Et surtout, vocalement parlant. D’ailleurs, un peu comme des “athlètes”, on essaie de bien manger, bien dormir, faire un peu de sport mais cela s’avère parfois ne pas être aussi simple sur la route…
Au-delà de ça, la scène, c’est clairement notre drogue et dans notre ADN. Aucun de nous, ne se verrait faire autre chose. C’est un sentiment unique et une vraie communion avec le public.
Quel est votre meilleur souvenir de Live ?
Lucas : Clairement notre concert à Constantine, en Algérie, dans un Zénith rempli et en tête d’affiche, c’était juste complètement fou !
Il faut savoir que l’on avait peu de concerts dans les pattes à ce moment-là et notre tourneur nous appelle pour nous dire “vous partez en Algérie faire un Zénith” !
Le public était absolument incroyable, on a rarement ressenti une telle ferveur, nous étions nous-mêmes spectateurs de cette foule incroyablement bienveillante et prête à faire la fête avec nous. Bref, un souvenir gravé à vie !
Photos de couv. ©Fanny Dussol