Guadal Tejaz – L’Antipode (RENNES) 15.10.22

Énième concert de Guadal Tejaz ce soir ! Rendez-vous était pris à l’antipode, pour entendre sur scène les titres de leur nouvel opus « NOCHE TRISTE ».

La soirée s’annoncait bien dense que ce samedi soir au club de l’Antipode de Rennes avec deux groupes My Dog’s A Bear et Guadal Tejaz venant faire l’apologie d’un rock élégant et plutôt virulent.

La soirée débute, devant une fosse clairsemée et c’est My Dog’s A Bear qui ouvre le bal. La jeune bande, tout droit venue de la Paris, va largement puiser dans les racines du rock underground aux notes sombres. Dans une formation trio entièrement féminine, Morgane (voix, guitare), Julie (batterie) et Valentina (basse), couvrent le club d’un timbre puissant et aérien, ne perdant pas son temps en blablas et autres politesses superflus. Un murmure de fragilité enveloppe les cordes vocales de Morgane, alors que l’audience tremble sous les assauts du combo basse batterie, mais sans jamais rompre la palpable complicité animale du groupe. Les fins de titres sont parfois abruptes mais les esthétiques goth entremêlées d’ envolées élégantes font leur effet sur un public attentif et finalement bien réactif.   

Let’s Go, la place est chaude, après une courte pause laissant place aux Bretons, excités, de Guadal Tejaz, qui débutent pied au plancher, garage rock psychédélique en avant. On retient d’eux immédiatement leurs puissances sonores décomplexées et leurs postures droite où les grimaces de Morgan soulignent ainsi un jeu pas ordinaire qui fait vraiment la différence. Les quatre gamins rebelles, mais pas revêches, devant un parterre à présent combe, font le show, ça gesticule grave dans la fosse. Visiblement cette joyeuse bande à pris du poile de la bête et n’est pas là pour rigoler. Et les danses calibrées, schizophréniques, de Morgan tel un Zebulon (sans moustache) captive de plus en plus (bien loin des premières prestation scénique du groupe ou l’aspect stoïque était regrettable). Là à présent la bande à pris de l’assurance et l’ensemble fait le job et bien plus encore. Musicalement, les plus attentifs peuvent entendre un mélange subtiles de krautrock 70’s et de post-punk qui aurait ingurgité les bases d’un électro-jazzy contemporain, âpre et fun en même temps. Les mélodies sont travaillées autour d’ambiance prégnantes soulignant des accords diablement efficaces, voix éraillée, batterie violente, guitare habité et basse cadencé, le tout est taillé au cordeau. Le set est rageur et précis, les titres de leur nouvel album « Noche Triste » souligne leur progression dans un sens rythmique survolté avec une bonne dose de testostérone qui augmente encore l’adrénaline des aficionados transpirants qui remplissent le club d’une fougue contagieuse. De véritables haricots sauteurs, l’intensité du concert atteint son paroxysme..  
Irrésistiblement la tension monte, même si d’entrée de jeu le niveau était déjà très haut, tant est si bien qu’à la fin vous finissez avec la fièvre au corps et des fourmis dans les jambes. Comme à leur habitude, ils enchaînent sans silence et réussissent dans un charisme scénique fédérateur fiévreux à conquérir les corps et les âmes en transes…
Voilà un groupe que j’admire de plus en plus et qui, indéniablement, est l’un des plus prometteurs du moment ! Généreux, puissant, audacieux et qui est pour le dire aussi simplement du monde Grandiose.