Fury Road

Certains artistes français s’affranchissent des frontières musicales comme d’autres franchissent les lignes blanches sur la route. Pour le meilleur ou pour le pire. Dans le cas de Carpenter Brut, alias Franck Hueso  artiste de musique électronique, c’est pour le meilleur de nos cages à miel. Il représente à lui seul un bolide qui démoli toutes les règles du code la route musicale. Attachez vos ceintures, surveillez vos rétros, la terreur commence dans quelques instants. Go !

Perfecto et synthétiseur

Depuis 2011 et sa trilogie EP I, II, III. Carpenter Brut fait résonner ses affres darksynth * par sa discographie et sur scène. A l’occasion des premiers partie du groupe GHOST, lors d’une tournée au Etats-Unis. En France à plusieurs reprises et une performance remarqué au Hellfest et un concert à l’OIympia et une session live pour Arte party disponible ici : Arte

Malgré cela, Franck Hueso évolue sans star système, s’exposant peu auprès des médias. Comme c’est le cas avec beaucoup d’artistes de la scène électro. Préférant la mise en avant de son œuvre à une reconnaissance physique par le grand public. Par cette démarche il s’inscrit encore une fois dans la continuité idéologique d’un metteur en scène de cinéma. Cinéma de genre bien évidement.

 

* “La darksynth est un sous-genre musical dérivé de la synthwave. Les thématiques abordées par la darksynth sont plus lourdes, sombres et tragiques que la synthwave. La darksynth est souvent inspirée par les musiques de films d’horreur ou de science-fiction des années 1970 et 1980, notamment du compositeur/réalisateur John Carpenter.”

Wikipédia

Passez la 5e

Leather Terror – Avril 2022

Leather Terror” est dans les bacs depuis le 1er avril. La pochette du nouvel album annonce la couleur : ça va saigner ! Cette nouvelle galette marque le retour de son héros Bret Halford. Personnage crossover entre Bret Michaels du groupe Glam Rock “Poison” et Rob Halford, leader du groupe de la New Wave Of British Heavy Metal  Judas Priest !

Mix de synthétiseur et de heavy métal. Carpenter Brut se positionne encore une fois comme un nouveau leader dans la musique expérimentale extrême. Par la même occasion il donne ses lettres de noblesse (ou de reconnaissance selon certains) à l’instrument qu’est le synthé. Spécialement dans un milieu musicale réfractaire au départ à la gamme chromatique électronique. Support mal aimé dans le monde du métal, trop souvent associé au rock FM et aux groupes abordant des coupes de cheveux peroxydés et amateurs de pantalon en sky. Je me souviens de la levée de boucliers lors de la sortie des albums “Somewhere in Time – 1986 et de Seven Son Of a The Seven Son – 1988 ” du groupe Iron Maiden. Certains fans hurlaient à la trahison car Steve Harris ( le bassiste et principale compositeur du groupe) avait utilisé quelques nappes de synthétiseur et de guitare synthé sur plusieurs titres. Heureusement les fans de métal, ont pour certains une ouverture d’esprit musicale plus importante que certains courants musicaux.

Puis en parallèle à la musique progressive avec des groupes comme Marillion, Dream Theater, la musique extrême  ( black métal ),  utiliserons aussi l’instrument. Notamment Opeth ( avec le sublime “Black Water Parken 2001) et dans un autre genre,  le groupe New Yorkais Type O Negative via l’émouvant morceau  Love You To Death ( extrait de l’album October Rust – 1996 ) pour ne citer qu’eux. Ces musiciens et groupes affirment et revendiquent l’utilisation de l’électro au antipode du style musicale d’origine. Permettent de compléter une section rythmique “classique” :  guitare, basse et batterie. Afin d’explorer d’autres sentiments plus sombre dans leurs compostions. Enfin par la même occasion faire référence aux différentes sources d’inspiration, que sont la bd, le SF et le cinéma de genre.

Je fais de la musique exactement comme je le veux, pour composer sans distraction ni compromis.

Carpenter Brut – Kerrang , le 5 juillet 2019

Influences & références

Comment ne pas faire l’impasse sur le nom même du projet et la référence au réalisateur John Carpenter ! Réalisateur, producteur et compositeur de génie. Vous le connaissez à travers ses films comme Christine ( chroniquez par John Book de Lust4Live ), New York 1997 ou Ghosts Of Mars. Compositeur pour les B.O de ses films,  il sort sont premier album Lost themes en 2014.

Les influences musicales de Carpenter Brut sont aussi importante nombreuses que les touches blanche et noire d’un clavier Yamaha. Immense “Mash up – Culture Pop” de toutes les folies musicales / vidéos / cinématographiques et comics des années 80  réunis ici dans un cocktailTom Cruise sous acide”. On pourrait citer bien évidement la discographie du réalisateur John carpenter, la pop cold wave de Tears For fears. Mais aussi la période de la NWOBHM ( Iron Maiden, Judas Priest ), aussi bien le death métal des groupes comme ObiturayMeshuggah et Napalm Death. Hommage rendu dans les choix des titres. Considération présente aussi dans la partie iconographique des albums.

Pour finir, concernant les vidéos clips, à chaque fois c’est un petit bijou de série B ou Z. Respectant les codes propre au genre cinématographie et intégrant de nouveaux éléments plus contemporain. Un petit exemple avec le titre Tubo Killer qui lança  Carpenter Brut ( le clip vidéo dépassera plus  1,5 million de vues sur YouTube ) vs Turbo Lover du groupe Judas Priest.  Jugez par vous-même !

 

Autant je conseillerai un album de Pat Metheny pour une viré en décapotable sur les routes de France cet été. Que pour une escapade nocturne en Simca 1307 Rouge, à 4h du matin sur le périphérique de Paris, ersatz d’un Fury Road rythmé par les néons bleu et rose des tunnels, “Leather Terror” s’impose ici sans difficulté ! Et le titre “Day Stalkerest une petite tuerie qui justifie l’acquisition et l’installation de caisson de basse à l’arrière de la Simca !

L’hommage à Bret Halford en sera encore plus grand.

Ekimr

Je dédie cet article à mon ami Marco musicien talentueux et amateur de synthé.


Liens

Site Officiel : https://carpenterbrut.bandcamp.com/

LinkTree : https://linktr.ee/carpenterbrut

Illustration / coyright : Mike Rouault