Il y’a parfois des actes manqués qui par la coïncidence d’une temporalité surprenante trouvent un chemin dans le temps pour revenir au présent… Il y a presque 1 an le trio de heavy psych rock DECASIA sortait un premier excellent album « An Endless Feast for Hyenas » (qui fait suite à plusieurs EPs). A l’époque celui-ci n’était pas arrivé jusqu’à mes oreilles, pourtant le CD était bien là non loin de ma platine, resté intact suite à mon déménagement et à un rangement approximatif de cartons (pour le moins tardif). Bref… « An Endless Feast for Hyenas » trouve donc enfin grâce à mon écoute et ambiance régulièrement mon salon depuis 2 mois. Combinaison parfaite des vapeurs électriques à la King Gizzard & The Lizard Wizard, des riffs boogies à la Fu Manchu et de vapeurs psychédéliques à la Can. Secouez le tout avec un soupçon de rock stoner à la Queens Of The Stone Age et vous obtenez un superbe premier album bourré d’une énergie qui souligne une vraie âme mélodique addictive et introspective. Voilà un band qui mérite d’être découvert, tant il possède un fort potentiel à vous capter. Je me disais encore l’autres jour : »Bien dommage que je ne l’écoute que maintenant »… La semaine dernière, rebondissement hitchcockien, en triant mes mails non lus (je cumule les mauvais points dans cette histoire) je tombe sur une proposition de diffusion du premier clip du groupe, sur l’excellent titre « Ilion & Hyenas At The Gates » extrait du LP de 2022. Forcément j’ai bondi sur mon clavier pour en parler le jour J et puisque j’y étais, proposer quelques questions au trio pour vous mettre encore plus l’eau à la bouche et des étoiles dans les yeux (ou l’inverse). Gentiment les ex-Nantes, maintenant Parisiens, ont répondu d’une seule voix à celles-ci et je vous en livre la teneur.
Votre trio navigue entre heavy psych rock et punk garage. Comment définiriez-vous l’ADN de votre groupe ?
En effet, on aime naviguer un peu au vent entre des ambiances jams ultra psychées à la Earthless ou Domovoyd ou encore des riffs tendus et catchy à la OHSEES, Sabbath…
On aime jouer ce qui nous plaît, mixer plusieurs éléments contrastés ensemble, mixer des univers différents pour créer un paradoxe et du contraste.
C’est vraiment de la navigation, là où on a envie d’aller, sans barrières. Explorer différentes contrées musicales et toujours expérimenter des choses nouvelles.
Votre album « An Endless Feast for Hyenas » est sorti depuis presque 1 an. Avec un petit regard dans le rétroviseur, comment pourriez-vous résumer les 10 mois qui se sont écoulés ?
Intense ! Avec plein de belles lignes écrites sur l’album et plein de beaux projets en cours. On remarque qu’il y a un temps d’incubation des morceaux, (à la fois pour les mélomanes, médias ou nous mêmes) avant que les choses se forment et se concrétisent : on est de plus en plus sollicités pour des concerts et festivals, c’est trop cool. Tout ça c’est grâce à la communication et management avec NRV Promotion, cela a ouvert plein de portes pour partager notre musique et reçevoir plus de retours.
On est aussi super fier d’avoir pu sortir l’album via Heavy Psych Sounds Records, on est assez fier de l’artwork et du produit final.
Du coup les 10 derniers mois on été assez chargés avec tous ces préparatifs post sortie d’album, on voit pas le temps passer ! On continue à promouvoir l’album et à réfléchir à la suite aussi !
Vous venez de sortir (vendredi 24 février) votre nouveau clip « Ilion & Hyenas At The Gates ». Pourquoi choisir ce titre plus qu’un autre pour relancer, faire perdurer votre album ?
Nous avons choisi ce titre car c’est le titre phare et intro de l’album.
Il est court (ce qui est une bonne chose pour notre premier clip, c’est le format parfait en terme de durée), On aime le jouer en live, pour introduire notre set en concert. Il est énergique et radical.
Et on a rajouté Hyenas At The Gates à la suite car, tout au long de l’album, nous avons placé plusieurs interlude qui reprennent des thèmes des morceaux, que ça soit mélodie ou chant, repris sous un autre angle, avec des tempos ou notes différentes. A ce jeu là Hyenas à la réponse à Ilion, ça nous a donc paru assez logique de les mettre à la suite. Hyenas est un morceau très acoustique et expérimental, on entend Maxime se balader dans la maison où on a enregistré l’album, on trouvait aussi que ça donnait une bonne atmosphère pour conclure l’histoire du clip. Et en plus c’est le dernier morceau de l’album, ça refermait donc bien la boucle !
J’ai lu que votre groupe s’inspirait pour son nom du film du même nom du photographe/réalisateur Bill Morrison. c’est bien ca ?
Oui tout à fait, Bill Morrison a réalisé une étude autour de la détérioration volontaire de négatifs d’anciens films, il les a fait passer sous différents processus puis les à développer à nouveau. Il en a ensuite écrit un livre : “Decasia : The State of Decay”. On adorait le rendu et le côté expérimental et organique de son approche ! Tout en se détachant de son univers graphique, qui lui est très noir et blanc avec des scènes de l’ancien temps (vieux cirque, etc.) on rend quelque peu hommage à son oeuvre !
Justement votre clip, « Ilion & Hyenas At The Gates » est très cinématographique, avec qui l’avez vous réfléchi, et réalisé ? Que raconte t-il exactement ?
Il faut savoir que c’est notre tout premier clip, et qu’on a longtemps attendu afin que la bonne opportunité ou occasion se présente. On est tous des mordus de ce format, qui est créativement infini ! On ne voulait absolument pas faire un clip où on nous voit jouer en playback dans un entrepôt par exemple, on caricature mais beaucoup de clips sont dans cette veine. On voulait essayer de plonger les spectateurs dans un univers à la fois beau et étrange. En partant des thèmes qu’aborde le morceau Ilion, on a construit ensemble le squelette du clip, on voulait jouer avec le feu, littéralement et aborder la notion de dualité.
On avait plein d’idées en tête et un début de storyboard quand on a rencontré Cédric, Ezra et Stefano lors d’un concert à Paris, ils ont été d’une précieuse aide afin que puissent tous ensemble construire le projet.
On est ensuite parti tous ensemble, une semaine en Auvergne, où nous avions enregistré l’album et composé avec ce que nous avions : de beaux paysages, une maison chargée en histoire et en bibelots, une 2CV, une forêt et des fumigènes !
Vous avez annoncé une série de dates plutôt chouettes. 2023 commence fort pour vous ?
Oui ça commence très fort ! En Octobre dernier, Nous avons été choisis par le Jury du Dispositif 360 Metal et Trempo à Nantes pour nous accompagner professionnellement pendant 1 an en tant que Musiciens. Avec à la clé l’ouverture de la Valley au Hellfest le samedi 17 Juin prochain. On en revient toujours pas !
Au programme, des Résidences, pré-productions, répétitions encadrées, retours et conseils d’artistes externes ( Son, musique, mise en scène etc..) Communication, Administration…
On a commencé depuis Janvier à suivre cet accompagnement pro et nous sommes entourés d’une belle équipe pour continuer la suite.
Entre ça et notre première tournée Européenne avec DJIIN en Avril prochain, plus nos jobs respectifs, on a des journées bien remplies, et ça fait plaisir!
Avez-vous déjà réfléchi à un nouveau disque LP ou EP ?
On travaille régulièrement sur des nouvelles idées en studio tous ensemble, la tournée sera l’occasion de tester et peaufiner quelques nouveaux titres + l’accompagnement Trempo à Nantes qui va nous apporter une grande aide sur cet aspect, donc oui cette année sera aussi l’occasion de travailler sur le prochain format que l’on aimerait sortir !