Bien que « Ghosts on Tape » fût écrit avant l’apparition de la pandémie, le duo Laura-Mary Carter et Steven Ansell a pris le temps de peaufiner leur nouvel album, pendant le confinement, pour marquer un remarquable changement d’univers. Depuis hier, Blood Red Shoes est enfin de retour avec « Ghosts on Tape« , pour un nouveau départ, plus sombre. Le disque élégant et délicieusement gothique, raconte plusieurs histoires horrifiques en explorant la psyché des tueurs en série…
« Cet album nous pousse délibérément à nous exposer dans notre étrangeté, mettant l’accent sur toutes les choses qui nous rendent différents. Ce sont nos pensées et nos sentiments les plus sombres, nos fantômes, enregistrés sur bande. Vous êtes les bienvenus pour nous rejoindre. Venez et embrassez l’étrange. » avait déclaré Ansell.
Pour leur sixième album, Blood Red Shoes réinvente son univers et cette renaissance qui s’éloigne des contours établis est une invitation à son propre monde intime, mêlant tensions et cauchemars, où l’étrange évoque irrémédiablement les intrigues littéraires envoutantes de Stephen King ou les longs-métrages mystérieux de David Lynch. Les influences musicales ici sont évidentes, allant de The Kills, The Horrors, ou encore Chrysta Bell . Mais le vrai intérêt réside dans une singularité puissamment captivante et inventive. Cœur sombre, crime, pulsion et passion sont au menu de leurs étranges divagations qui nous porte les mains moites et la fièvre au corps sur des rivages inconnus.
Le premier single « Morbid Fascination » est sans nul doute, le titre le plus fort de cet opus 2022, le rendant très addictif avec un chant sensuel et des touches de synthé palpitant. L’étrangeté de « Murder Me » qui suit glisse également dans cette ligne directrice, tout comme « Sucker » qui conserve toujours un côté sombre malgré quelques notes plus légères. « I Lose Whatever I Own » quant à lui met en avant les deux voix et conserve malgré cela, une unité où nous pouvons clairement entendre cette fusion rythmique qui les anime. Un coup de cœur également pour l’énergique « Give Up » aux percussions plus 70-80 touchant presque les sonorités Dark wave.
Un album certes sombre mais qui brille d’ingéniosité où scènes de thrillers haletants côtoient, voix puissante, batteries puissantes et ligne synthé inquiétante, pour des mélodies inéluctablement captivantes qui arrivent à maintenir notre attention dans une tension palpable.
Stef’Arzak