Avec “Parachute”, premier éclat de son futur album Décollage attendu début 2026, Requin Chagrin déploie une fois encore son art singulier du clair-obscur. Marion Brunetto poursuit sa traversée du rêve, un pied dans les poussières du garage lo-fi, l’autre dans la clarté synthétique de la dream-pop.
Née dans l’intimité d’un salon, la chanson garde cette texture artisanale, un grain analogique qui vibre comme un souvenir sur cassette. Mais passée par les Studios Ferber, elle prend de l’altitude : les guitares scintillent, la voix plane, et la basse pulse comme un battement de cœur suspendu.
Sur le plan visuel, le clip signé Simon Noizat est une merveille d’apesanteur. On y retrouve Yoann Bourgeois, chorégraphe et funambule du déséquilibre (aperçu chez Harry Styles dans “As It Was”), évoluant dans un univers suspendu entre ciel et sol. La métaphore du titre se matérialise littéralement : la chute, le flottement, le lâcher-prise.
C’est sublime, solaire et mélancolique à la fois, un équilibre fragile que Requin Chagrin maîtrise comme personne.
Dans le texte, Marion Brunetto écrit “Si c’est un rêve, réveille-moi / Reprends les rênes, délivre-moi” — comme une prière adressée à soi-même pour sortir du brouillard. Et pourtant, on espère que le rêve dure encore un peu.
Entre LA 80’s, new wave française et grâce intemporelle, “Parachute” confirme que Requin Chagrin ne fait pas que voler haut : elle touche désormais les étoiles.
