[Chronique] The Horrors – « Night Life »

Après une attente palpable, The Horrors signe son grand retour avec « Night Life », un album qui s’impose comme une véritable déflagration cathartique. Le nouveau line-up, centré sur le duo principal composé du chanteur Faris Badwan et du bassiste Rhys Webb, est toujours en quête d’évolution, et nous plonge dans un univers éperdument sombre mais captivant, où les frontières entre new wave, électro punk et rock gothique s’estompent. 

 

Depuis leurs débuts en 2007 avec l’album garage-punk « Strange House », The Horrors n’ont cessé de surprendre et de se réinventer. « Primary Colours » (2009) a marqué un tournant vers le shoegaze et le post-punk, tandis que « Skying » (2011) a exploré des sonorités plus atmosphériques et psychédéliques. « Luminous » (2014) et « V » (2017) ont continué cette évolution, intégrant des éléments de krautrock et de synth-pop. Avec « Night Life », le groupe franchit une nouvelle étape audacieuse, en fusionnant habilement leurs influences passées avec des sonorités électroniques plus modernes.

 

L’album « Night Life » révèle une parenté évidente avec le son new wave de Depeche Mode, notamment dans l’utilisation des synthétiseurs, des rythmes hypnotiques et des ambiances sombres. On retrouve cette même capacité à créer des atmosphères à la fois mélancoliques et dansantes, cette tension entre la lumière et l’obscurité. Les textes de Faris Badwan, tout comme ceux de Martin Gore, explorent les tourments de l’âme humaine, avec une poésie à la fois introspective et universelle.

 

Cet opus explore les recoins les plus sombres de l’existence où froideur, solitude, chaos et mélancolie sont omniprésents. Les chansons dépeignent un monde chaotique, où les émotions sont exacerbées et les frontières entre le réel et l’imaginaire s’estompent. Faris Badwan, avec sa voix grave et envoûtante, nous guide à travers ces paysages nocturnes, où la beauté côtoie la noirceur.

 

Dès les premières notes, « Night Life » installe une atmosphère nocturne, presque cinématographique. Les textures sonores sont riches, les rythmes hypnotiques et les mélodies envoûtantes. The Horrors maîtrise l’art de créer des ambiances, nous transportant dans un monde où la lumière se fait rare et les émotions intenses.

 

L’album témoigne d’une fusion audacieuse entre rock et musique électronique. Les guitares acérées se mêlent aux synthétiseurs atmosphériques, créant un son unique et puissant. Les influences gothiques, qui ont toujours été présentes dans la musique de The Horrors, sont ici sublimées par des arrangements électroniques sophistiqués.

 

« Night Life » est un album qui marque une nouvelle étape dans la carrière de The Horrors. Le groupe confirme son talent pour se réinventer, tout en conservant son identité musicale. Les critiques sont unanimes : cet album est une réussite, un voyage sonore intense et captivant.

 

Le sixième album studio de The Horrors « Night Life » paru sur Fiction Records, épouse des thématiques sombres et chaotiques en explorant les profondeurs de l’âme humaine. Ambiance immersive, envoûtante, dans une alliance réussi de rock new wave et d’électro punk. Textes introspectifs et poétiques, avec une production soignée d’une grande qualité musicale sous la houlette du producteur Yves Rothman (Yves Tumor, Blondshell).  Voilà la nouvelle preuve de cette capacité à se renouveler. Autant de points forts qui signent un retour gagnant, s’inscrivant parmi les meilleures productions de 2025.