« We will always love you » de The Avalanches. Mortelle Randonnée.

Les confessions teintées de tristesse d’une jeune femme au téléphone. Ainsi commence le dernier album de « The Avalanches ». Je dois avouer que ce collectif était passé, depuis bien longtemps, en sous-marin dans mon radar musical. A la faveur d’une chronique radiophonique matinale diffusée sur une radio nationale (putain, ils ont quand même viré Bernard Lenoir!), quelle ne fut pas ma grande joie de retrouver, en quelques minutes, cet art unique du sampling ! A cette écoute, »We will always love you » promettait du groove mélancolique, des invités en or et 25 morceaux (!) comme autant de mini-vignettes sensitives. Ni une, ni deux, je fonce acquérir la précieuse galette, me remémorant-alors- un concert à « La Route du Rock » à l’orée d’un siècle nouveau. Hommes labtop au Top sur la scène et gigotant au rythme de leurs échantillons sonores comme autant d’offrande à la foule en liesse. Communion. Exaltation.  Quelques minutes de pure « Machine à Sexe » robotique et le set se termine (à tort). Il y a vingt ans, nos quatre fantastiques australiens avaient, effectivement, plus d’un tour dans leur poche pour nous faire planer, la tête dans les comètes et les pieds sur le gazon. Ils récidivent avec cet immense mille-feuilles orgiaque et passent à la moulinette hip-hop, électro et pop psychédélique.

Une voix derrière un combiné ouvre, donc, le bal. Des chants elfiques se calent sur des synthés vintages puis ça se barre en sucette. Car le sampling fait son œuvre. Apparait Dévonté Hynes. Label de jour. Plus Stax et solaire qu’un automne Motown. Sexy Lady. Bidouillage et entrée en matière. Générique d’un film polisson suédois avec pour maitre de cérémonie un ambianceur fatigué. Chorale qui râle. R. Kelly coincé dans la nurserie. Puis la Mélodie du Bonheur télescope la sucrerie seventies sous des sunlights qui trop piquent. Sortez les shorts satinés un brin trop courts et les bodys fluos. Flûte à six schtroumpfs et Sénior Météo.

Cut. Message « on the tape ». Craquements d’un microsillon. Tout déraille. Des vocoder à tendance japonisantes servent d’écrin à Alan Parson Project. Eye in the Sky. Boogie et c’est parti pour passer l’aspirateur dans le plus simple appareil.
Jump.
Il était une fois l’Espace. 
E.T. téléphone Maison mais la Free-Box déconne. Mission To Mars.
Allo allo Mr l’ordinateur? Pour seule réponse, le son de la sonde Voyager. L’impérial Sananda Maitreya (ex-Terence Trent d’Arby) passe le sas et déroule sa Soul dans une supplique lascive. Heart Beat. Classe absolue. Chair de poule et pas d’impair sous l’imper. Saut dans le temps et saut d’obstacle. Passe le flambeau au duo de « Justice » qui s’engouffre dans « La Main Jaune« . Roller Derby Harry. Les patins se roulent dans la boite de Nuit défraichie. Ame sœur en goguette. Boule à Farah Fawcett. Dans un virage, Madonna Louise Silly- conne vous pousse du coude et vous emballe sans mal. Passive Attack.
Sa silhouette vous enrobe. Reggae pas gai. Dernier point d’arrimage dans une chambre inconnue. Louise est nue. Dia(b)logues et confidences sur l’oreiller.
Laissez-vous faire Milord.
Odyssée. Le corps reposé.
Mais toujours cette chorale en cavale. Soudain, le rythme cardiaque s’accélère. Ulysse sur son 31 pour voisin… et c’est l’immeuble entier qui passe la première.
Louise se taille en douce, démissionnaire.
Boom! Boom! Boom! Boom Shakalak! Beware! Shark!
Popotin full contact! Go Disco.
Et cette explosion, Tonton Schwarzy? C’est le pouvoir de la Fonk! De la Fonk!
Transe interstellaire. Les mains en l’air. Propulsés dans un Trou Noir, nous dérivons hilares.
Il n’y a plus de haut ni de bas.
Goldorak et Alan Vega, même combat.
La chambre est squattée par les copines du Lycée. Harry Poppers et Bob l’éponge en interdisent l’entrée.
Aux platines, c’est Charlie Oleg et Isaac Hayes, Ice Baby.
Juliet, Cheryl et Flore sur le Dance-floor.
Et sur les rebords de cette chaude piste, Mr Propre joue les urgentistes.
Dans le corridor menant à l’entrée, Phoenix croise Daft Punk, confinés et masqués.
Rebelote. Nerfs en pelote. Afro Trap et Rap sans frein.
Les copains font moins les malins. Karen O se perd dans Kurt Vile et Jamie XX. Histoire d’O. Film X.
Coups de Minuit.
Partouze par douze.
Sous la couette, c’est Talk Over chez les Sisters. Confrérie. Fratrie. Le triquard Tricky tripote des Neneh Cherry.
Kubrick lubrique. Amour mathématique. 1+1= 1.
And Black is Beautiful.Le jour se lève et, déjà, les coupes de Champagnes perdent la bulle.
Noël lointain. Basses, guitares et harpes sous le soleil australien.
Le mille-feuilles s’effrite.
Catalogue « La Redoute » en déroute. Ralentir.
Sortir.
Reprendre son souffle sous une nuée de pigeons écervelés.
2021 s’éveille. Il est cinq heures.
Je suis neuf.  
Grand MERCI Robbie Chateret et Toni Di Blasi.
J’étais pris dans l’avalanche…
j’y ai sauvé mon Ame.


John Book.

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