The Yokel, leur second album Y en pré-commande, sortie repoussée à octobre

The Yokel incarnent leur musique qui agite les cordes retenant par la contrainte pour les transformer en cordages de selles pour chevaux sauvages ou domestiqués. The Yokel c’est le ‘’rustre’’ dans la langue de Shakespeare et le nom de ce groupe français évoluant depuis 2010 déjà.

Y (#14 Records) est le nom de nouveaux 12 titres que l’on prononce comme « why » en anglais et c’est sans doute pourquoi on a énormément de curiosité avant l’écoute. 

(c) Mika Di Persio

Le groupe compte huit membres dont Lucie Hentz au chant et à la mandoline, Thibaut Sibella  au chant et à la guitare, Geoffrey Duthilleul à la contrebasse et aux choeurs, Damien Golini au banjo, Brice Jacquin à la batterie, Aziliz Massot/Axelle Colombo au violon, Denis Zielinski à la trompette, Eleonore Zielinski à la trompette et au violoncelle. Leur entente, leur plaisir de jouer ensemble et leurs instruments complémentaires perlent sublimement bien les douze différents morceaux. 

(c) Thomas Soulignac

 The Yokel revient trois ans après le premier album, Here Comes the Wild (2017) une tournée de deux ans à travers la France entre les festivals et des salles plus intimistes. De la folk pop aux contours country et accentuations vocales sonnant l’authentique bain temporel et linguistique des trappeurs, cow-boys et vie à la western des Etats-Unis du 18ème siècle en pleine nature ou auprès d’un feu.

(c) Lu Ckss

L’anglais chanté avec les voix féminines ou masculines affutées, accordées au plus juste pour tailler la route de ce voyage évoque l’évolution du groupe vers un projet en continuité avec leur premier album et à la fois tout en réinvention.

Chaque titre évoque une histoire, une situation, un sentiment, une émotion à démultiplier. L’introductif ‘’Sublime’’ chevauche l’air à travers les paysages dessinés par les ondes du banjo et les néo-pèlerins que nous sommes en quête de beauté, joies, et retour aux sources de la musique américaine apprécient beaucoup ces morceaux épurés et complets à la fois qui laissent large place aux voix et instruments typique comme le banjo par exemple. 

Le vidéo clip de ‘’Morgon Peak’’ : 

Le lancinant ‘’The Devil’s Choice’’ à la vocalité grave et agile de Thibaut Sibella accroche l’attention. On le suit sur le thème du choix, difficile jusqu’à en être diabolique sur une mélodie moins joviale.  

‘’Deep Down’’ :

‘’Departure’’ démarre à s’y méprendre à un mix de world music et ethnique nord ouest américain  de vastes étendues à conquérir et à chérir la terre qui évolue vers une fête de trappeurs, une célébration de la vie nomade. 

‘’The Grave Can Wait’’ ‘’La tombe peut attendre’’ en dit long mais narrativement la tombe est en train d’être creusée !  Avec des solos de percussions impressionnants et le spectacle sonore continue même si le titre suivant ‘’Vittorio’’ à consonance italienne contient des notes plus lentes et douces presque nostalgiques : « I didn’t know yet that everything does end ». ‘’Come On Y’all’’ les cuivres réapparaissent et balaient la mélancolie du morceau précédent en convoquant tout le monde à venir se réjouir ensemble.

‘’Y’’ le duo vocal final est émouvant, et l’album éponyme Y est entraînant. De par ces deux dynamique, l’énergie de la vie est très bien illustrée en musique et donne tantôt envie de danser, bouger même en confinement, tantôt envie de penser et considérer cette même vie comme aussi réceptacle de douleur, tant il offre des espaces d’introspection et de prise de conscience en paroles.  

Une réussite tant vocale que sonore, Y parlera ou chantera aux oreilles des personnes souhaitant se plonger dans une revisite de l’épopée pop folk du far west, l’ouest lointain promesse d’une vie dépassant les limites spatio-temporelles, le temps de douze titres trop vite passés. On n’a plus qu’à surveiller de près leurs prochaines dates de concerts, même éloignées en ces temps bien incertains ! 

https://www.facebook.com/theyokelmusic/ 

Van Memento Maury