[Live Report] The Brian Jonestown Massacre, point d’orgue d’une journée bretonne parfaite

La programmation de l’édition 2023 de la Route du Rock avait de quoi faire saliver. Les Californiens du Brian Jonestown Massacre ont conclu avec brio une journée entre galettes et saucisses.

La programmation de l’édition 2023 de la Route du Rock avait de quoi faire saliver. Les Californiens du Brian Jonestown Massacre ont conclu avec brio une journée entre galettes et saucisses.

Découvert aux Transmusicales de Rennes en 2005 dans la foulée de l’excellent documentaire Dig !, le groupe d’Anton Newcombe a marqué la dernière journée de la 31éme édition de La Route du Rock avec un show en total maîtrise.

Nous étions venus à Saint-Malo spécialement pour eux, mais aussi pour assister à la toujours excellente conférence de Christophe Brault au théâtre Chateaubriand à Saint-Malo en début d’après-midi. Le planning promettait donc d’être chargé, avec une interview d’Anton calée juste avant les balances toute fin de matinée. Il ne s’agissait pas d’être en retard !

Nous avions, avec Lyli Garance, repéré les lieux dès le jeudi sans pour autant avoir pu rentrer sur le site du Fort Saint-Père. Les dealers qui vendaient leurs drogues le long du chemin d’accès le long de la grande murailles du Fort ont totalement disparu. A la place, un chemin bien balisé pour de nombreuses affiches de concerts et festivals à venir. On repère Blonde Redhead ou encore Damien Saez, deux promesses de sublimes concerts en vue.

L’accès à l’intérieur des remparts se fait cette fois sans soucis. Andréa, la tour-manager fait le lien et bientôt, nous voilà sous une tente à côté du baby-foot pour ¼ d’heure d’interview filmée.

 

Anton arrive tout juste de Porto mais se montre loquace et d’une agréable compagnie. Il nous autorise même à assister aux balances.

L’occasion de découvrir un Anton Newcombe omniprésent, il essaie les instruments, batterie y compris, fait les réglages avant de laisser les musiciens prendre position. Tiens voilà, voilà Joël et son tambourin ! La tournée européenne s’achève ce soir, Anton est fatigué mais il va toute la journée rester sur le fort, se prêtant de bonne grâce au jeu des interviews et des séances photos dans ce lieu mythique dans lequel il s’est déjà produit avant la pandémie.

Il est déjà temps pour nous de partir pour Saint-Malo, nous ne verrons pas la fin des balances, il n’y aura visiblement pas de voix féminine ce soir avec le groupe.

Retour sur le chemin qui mène au parking bénévole, à côté du champ de maïs, accessoirement utiliser comme sanitaire … Violaine nous guide avec son GPS et nous arrivons comme prévu juste avant 14h au théâtre Chateaubriand. On n’a pas de temps à perdre, il faut trouver une place pour se garer. Une riveraine sympathique nous autorise à stationner devant son garage, Lily Garance file boire une bière à travers la ville ensoleillée tandis que je m’installe confortablement au deuxième rang.

Christophe Brault est excellent, il nous parle des mods, donc des Who’s et déroule son fil à grands coups d’extraits sonores et de photos d’époque. C’est passionnant et reposant deux heures durant.

Je trouve Lyli Garance attablée à un bar à proximité du théâtre. Il faut enchaîner, j’ai envie de voir Grand Blanc. Le groupe, programmé la veille au Fort suite au désistement de Viagra Boys, se produit sous un soleil de plomb. Le temps d’installer Lyli Garance dans un transat, je file faire des photos. Je connais peu Grand Blanc mais je suis rapidement captivé par leur musique sonique. 

Las, il s’agit d’un titre de leur premier album. Le groupe semble vouloir prendre une autre direction musicale. La faute à la harpe de Camille, la chanteuse. On aime … beaucoup moins mais on apprécie la galette-saucisse sur la plage avant de retourner au Fort pour le grand rendez-vous de la journée.

Un détour par l’expo de Titouan Massé dans une tour de garde et on arrive à temps pour la conférence de presse des organisateurs. Ils confirment par la voix de François Floret, le directeur, la réussite de cette édition 2023 mais déjà les Brian Jonestown Massacre prennent possession des lieux.

Anton a toujours son chapeau sur la tête, à croire qu’il ne l’a pas quitté de l’été ! Le groupe est là pour présenter un nouvel album, The Future Is Your Past, sorti au printemps dernier. Il sert de base à la set-list de la soirée, une set-list dont on regrettera quand même l’absence des morceaux les plus cultes du groupe. Cela empêche le concert d’être vraiment d’anthologie mais force est de reconnaître qu’il est parfaitement orchestré.

Le temps d’accorder les douze cordes, la guitare et la basse et le groupe envoie #1 Lucky Kitty, puis The Real, le premier single de l’album Fire Doesn’t Grow On Trees, magnifique disque dont est également extrait Fudge, le morceau suivant. Encore un nouveau titre, Do Rainbows Have Ends, puis Pish, du mini album Thingy Wingy fait vraiment décoller le concert. 

Le public, environ 4 000 personnes statiques, est en lévitation. Anton tente bien de le faire chalouper de gauche à droite sans vraiment y parvenir. Ici on préfère savourer plutôt que de participer sauf lorsqu’il s’agit de battre le record de battre de « justesse », selon la presse locale, le record de la plus grand chenille du monde.

Les plus téméraires se font néanmoins porter avec succès par la foule, notamment sur Anenome, et Servo, deux titres plus anciens avant de se laisser emporter de longues minutes par The Mother of all Fuckers, terrible titre du dernier opus.

Le set se termine comme il se doit sous les larsens, plantant là une assistance groggy.

Le temps de faire une photo d’une partie du groupe en sortie de scène et nous voilà reparti pour Saint-Malo apprécier les sonorités de Lady 1000 volts, derniers instants musicaux d’une journée de rêve à Saint-Malo.

Chronique et photos Patrick Auffret (avec Lyli Garance)