La carrière de St Vincent est marquée par un souhait d’innovation constante, lui permettant de se tailler une prestance et une présence des plus intrigantes de la pop moderne. Bien qu’elle ait de nouveau fait équipe avec le producteur Jack Antonoff sur son nouvel opus, « Daddy’s Home » elle abandonne l’approche futuriste de son précédent album « Masseducation » (2018) pour embrasser à bouche déployée et pulpeuse un son granuleux enraciné dans les années 70 New-yorkaise. Cette période tumultueuse, caractérisée par un contraste de luxure suave et de saveur glamour où St Vincent embrase allègrement les deux à égale démesure.
« Daddy’s Home » n’est pas pour autant une fausse pièce musicale ringarde. Plutôt l’éloge d’une quintessence fondatrice de cultures vivantes et malgré les années toujours jouissives, qu’on se délecter a écouter avec cette esthétique vintage, réappropriée par l’approche moderne de Annie Clark alias St. Vincent. C’est particulièrement remarquable sur la chanson phare qui traite directement de la sortie de prison du père d’Annie en 2019, avec quelque chose de proche de l’exutoire. Daddy’s Home prouve que St. Vincent sais reprendre les rênes en racontant sa propre histoire à sa manière, tout en explorant une nouvelle direction captivante dans son son.
D’influences glam rock, psychédélique folk, pop soul sont portées au zénith d’une ambiance charismatique, en particulier sur les bien inspirés « Down« , « Live In The Dream« , « Somebody Like Me » et « The Melting Of The Sun« , aux coeurs bien rétro. Autant de moments forts et parfois inattendus qui canalise l’esprit fantomatique d’une starlette condamnée à revivre ses plus belles années, inlassablement.