SAODAJ magie tropicale aux saveurs intrigantes.. Interview

Marie Lanfroy et Jonathan Itéma, membre fondateur du groupe réunionnais Saodaj, dont nous vous avons déjà chanté les louanges ici et , sortiront leur premier album « LAZ » très prochainement. Notre amour pour leur musicalité titillant notre curiosité et soulignant notre intérêt, nous avons souhaité en savoir plus sur leur magie musicale. Ils lèvent, pour vous, une petite part de mystère en répondant à nos questions sur leur univers aux saveurs intrigantes.

Comment pourriez-vous définir votre univers musical ?
Nous définissons notre musique comme étant du Maloya nomade, c’est à dire que notre inspiration profonde ainsi que la quasi totalité de notre effectif instrumental est tiré du Maloya traditionnel, mais pas uniquement. Que ce soit dans notre manière de composer ou dans l’écriture de nos textes, il y a une forme d’hybridation que nous aimons cultiver depuis toujours.


Quelles-sont vos sources d’inspirations pour écrire vos textes et composer vos chansons ? 
Nous aimons la musique dans son ensemble, les rythmes un peu bancals, impaires, les musiques du monde qui sont un puit de poésie, les grands musiciens de notre île bien sûr, tels que Alain Peters, Granmoun Lélé, Patrick Manent, Danyèl Waro, Marie-Claude Lambert… il y en a tant encore! Mais aussi, la puissance du chant de Jacques Brel, de Léo Ferré, de Barbara, le mysticisme de Hildegard Von Bigen compositrice incroyable du 12ème siècle, Dead Can Dance avec cet univers tellement cinématographique ou encore la chanteuse Camille, artiste très inspirante et audacieuse. La liste serait encore longue…


Dans cette alliance entre tradition et modernisme, où situez-vous votre fil rouge ?
La liberté prime dans notre processus de création. Nous allons là où notre inspiration nous guide, sans penser réellement au « format final » ou à « l’étiquette » qui nous correspondait le mieux. Saodaj c’est avant tout des rencontres fortes, entre des musiciens aux parcours divers, certains sont issus de la musique traditionnelles, d’autres du classique ou du rock, il y a une volonté d’unir par la différence. Nous sommes des funambules en équilibre entre tradition et modernité.
 
 
Qu’est ce que cela représente à vos yeux le fait de sortir votre premier album « LAZ » ?
C’est une étape importante pour nous. Il a y eu deux ans de travail, d’écriture, de composition mais aussi d’arrangement avec tout le groupe. C’est un peu comme une naissance que nous attendons tous. Nous sommes patients, car la période est toujours un peu particulière, comme si il fallait rester prudent car tout peut s’arrêter d’un jour à l’autre, mais au fond, l’envie de retrouver la scène et le public à travers cet album est plus fort que tout. 


Au-delà du rythme communicatif que vous transmettez dans vos chansons, quelle importance accordez-vous au sens ?
Pour cet album, qui est notre premier, nous avons pris le temps de choisir chaque mot, chaque thème, comme une photographie de ce qui nous semblait important d’aborder à ce moment là.
Nous parlons de patrimoine, de mémoire, de transmissions, nous questionnons l’absurdité des guerres, la violence faite aux femmes, nous rendons hommage à des êtres qui nous inspirent et qui pour certains ont marqué notre parcours, nous parlons d’ivresse, d’enfance en quête d’échappées belles. 


Quels sont vos projets pour le futur au sein de SAODAJ ?
Partir en tournée, collaborer avec des artistes que nous aimons ou que nous ne connaissons pas encore, continuer de créer, de se questionner sur l’existence, son sens et son non sens. Mais avant tout « Laz » va naître dans quelques mois et ça, c’est notre projet le plus grisant pour le moment. 
 
 

 
 
 
Photo de couv. Nathalie Vindevogel
 
Stef’Arzak