Oyez ! Ho yeah ! Le nouvel album de RAWDOG vient de sortir et c’est un évènement dans le paysage du punk-rock français. Suite parfaite donnée à « Blurred » (2014) et « Julia » (2019), « Riding the monster » se distingue, dès la première écoute, de ses prédécesseurs par un virage radical. Bien loin de la fureur qui caractérisait notre duo, Rawdog laisse-à présent- une place prépondérante à la musique dans ses compositions et s’adonne à la contemplation. Ainsi, le binôme bruyant du 9-3 fait feu de tout bois tout en laissant quelques cendres rougeoyer sous la braise. Assagis, les RAWDOG ? Apaisés. Mais rassurez-vous. Ces quatre morceaux originaux issus de leur EP sonnent toujours aussi « live » et le monstre susnommé prêt à en découdre avec la scène.
Dès l’ouverture, « L’Odyssée » impose une histoire sans paroles. Préambule alambiqué et majestueux à leur pari d’amis (à savoir, retrouver le goût de la liberté sans verser dans la concession « couplet-refrain-couplet »), cette quête « down » nous surprend au fil de ses minutes déstructurées mais parfaitement équilibrées. Puis vient le terrifiant « Riding the Monster » où « Lullaby » de The Cure croise « Oh my lover » de PJ Harvey. Ritournelle horrifique pour enfants sauvages, le titre impressionne par sa capacité à mélanger le spleen de la New Wave so 80’s à la power pop des 90’s. Et nos mâchoires de s’entrechoquer en rythme…Déboule « Sur la Route », digne d’une bande-son Lynchienne proche de « Lost Highway ». Dans cette course effrénée loin de la Ville, nos « White StriKes » passent la vitesse supérieure et évitent tous les dérapages de la mélodie mal contrôlée ou préfabriquée. Hanté et hypnotique, ce titre prouve indubitablement que RAWDOG abandonne le format 4/3 pour le cinémascope flamboyant. Enfin, « Laisser faire » renoue avec les premiers amours, convoque Nirvana et Veruca Salt dans un même élan et termine sa course folle au bout de 9 minutes 46 d’incandescence pure.
C’est au premier étage de l' »Espace 1789″ de Saint-Ouen qu’un rendez-vous est pris afin de disséquer la créature. Audrey Quintin et Michael Pauron, attablés, m’attendent tout sourire et prêts à toutes les confessions.
Humilité. Honnêteté. Puissance sonique. Attention ! Rawdog ouvre le bal et les vannes.
John Book-Lust4Live : Bonjour, Rawdog.
Rawdog: Salut !
John Book-Lust4Live : La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était lié à la sortie imminente de « Julia ». A présent, comment envisagez-vous la sortie de votre nouvel EP ? Et comment avez-vous vécu le laps de temps entre « Julia » et « Riding the Monster », temps lié inévitablement à une période de pandémie et de repli ?
Audrey : On s’est vu en 2018, il me semble, pour la sortie de « Blurred », sorti en 2015. C’est ça.
Mike : Pour répondre à ta question, inévitablement, la pandémie a coupé l’élan de « Julia » ! Historiquement, « Blurred » fut l’album de notre rencontre. On avait fait auparavant une maquette avec différents styles mais on se cherchait.
Audrey : On ne se connaissait pas bien. On s’est créé en 2012, tu sais. Trois mois plus tard, on a enregistré une démo. Rapidement. Puis on a bossé sur « Blurred ». Il y avait 16 titres dessus, on en a retenu 9. Intense ! La question : que faire après cet album ?
Mike : On voulait vraiment faire quelque chose de différent de nos groupes antérieurs et respectifs.
Audrey : Et donc se lancer dans ce qu’il y a de plus violent. Et quand je dis « violent », c’est vraiment cela. J’avais besoin d’énergie et nous avons puiser dans des titres comme « Fake Genius » pour nourrir « Julia ». Ce fut un accouchement difficile. Mike, toi qui écrivais en anglais, tu as opté pour le français.
Mike : Il a fallu trouver sa « voie »…(sourire)
Audrey : Finalement, notre « Julia » est sortie morcelée. La première partie était finalisée, pas encore la deuxième…et la pandémie qui rapplique.
Mike : Nous étions en tournée avec un circuit punk, c’était passionnant car cela avait perturbé les afficionados du premier album. Leurs retours étaient mitigés, teintés d’incompréhension. L’aspect mélodique, pour « Julia », étant mis de côté…
Audrey : Le public aime souvent la superposition de nos deux voix, cela fait de belles harmonies, etc.…Bon, l’harmonie fut placée à un autre endroit ! Voilà tout !
Mike : Mais l’énergie était là et on a réussi à captiver un public « à crête » avec les nouveaux morceaux. De plus, les anciens ne faisaient pas tâches dans la setlist. Au final ? Nous avons ressenti de la cohérence dans cette brutalité animale.
John Book : Oui ! C’est le terme qui vous définit le mieux : animal. Viscéral. Quand on écoute « Blurred » et « Julia », on n’envisage pas ce qui peut se jouer devant un public. On le devine mais nous sommes loin du compte. La césure est affirmée entre le studio et la scène. Quand vous composez, le point de chute semble être le concert. Je me trompe ?
Mike : C’est une ligne directrice qui nous anime toujours. Avec « Julia », nous sommes allés au bout de l’idée. On l’a enregistré en une journée, « live ».
Audrey : Et simultanément ! Chant, musique. Comme pour un concert.
Mike : A chaque fois, nous possédions 5 versions de chaque morceau. Et pour notre morceau : « Les brutes », le clip fut tourné avec cette même dynamique. Live. Pas de recalage du son. Rien. Do it yourself. Minimalisme. C’est l’EP le moins cher du siècle ! (rires)…Il n’est sorti qu’en numérique.
Audrey : Et la deuxième partie de cet EP n’a jamais vu le jour, pandémie oblige.
Mike : Comme de nombreux artistes, tous nos concerts sont annulés. Du coup, durant cette période domestique, on a pas mal bossé sur des projets, des reprises sur les réseaux sociaux, des « cadavres exquis » musicaux avec des amis musiciens à l’autre bout de la France.
Audrey : Avec des phases imposées, je faisais « tant » de mesures et toi aussi.
John Book-Lust4Live : Cet exercice vous a aidé pour l’élaboration de « Riding the Monster » ?
Audrey : Cela m’a donné le droit de faire autre chose que de la batterie. Je sortais mes guitares, je chantais, je m’amusais avec des effets.
Mike : Ce fut révélateur d’entendre la « patte » d’Audrey. J’étais content d’entendre son univers, qui est souvent noyé avec le mien dans RAWDOG. C’était très émouvant. Jouissif. Et le riff de « Sur la Route » est, d’ailleurs, né de ce cadavre exquis, c’est dire. Donc, de l’amusement et du plaisir…Oui. RAWDOG en acoustique par Audrey, c’était génial à écouter.
Audrey : Et cette chanson-fantôme « Riding the Monster » est réapparue. Elle datait de la fin de l’enregistrement de « Blurred », au Chateau de Thoiry en 2014. Dernier soir de répétitions. Vieille bâtisse. Des salles gigantesques, hors du temps.
De grandes chambres, des lits à baldaquin. Tu imagines l’ambiance. Je suis sur le point de m’endormir après une journée bien remplie… Et là, des notes étranges venant du fond d’un couloir. On se regarde avec mon copain, incrédules. On se dit : » Ce ne serait pas Mike ? »
Mike : » Il y avait un vieux piano et j’ai craqué. La bouteille de rhum posée en face de moi, dans une grande salle, j’ai joué les prémices d’un morceau resté longtemps en friche. A l’origine, cela venait d’un arpège de guitare. « Riding the Monster », c’est comme un vieux bouquin que tu adores mais que tu n’arrives pas à terminer. Le problème, c’est qu’il ne collait pas dans l’univers de « Julia ». Donc, on l’a joué en live pour le tester et cela passait plutôt bien. Mais il est resté à l’écart. Après la pandémie, la page « Julia » fut tournée et on avait envie d’autre chose. Bon, soyons réalistes, ce ne fut pas une période facile. Les « Mains d’œuvres » qui ferment (en 2019, cette mythique salle de concert et de répétitions où bon nombre d’artistes de renom- tels que Serge Teyssot-Gay, Akosh S. Unit, Thee Oh Sees, JP Nataf ou Declan de Barra-se sont produits fut critiquée et cadenassée sur ordre du précédent Maire de Saint-Ouen), plus de lieu de répétitions pour composer…
Audrey : Nous étions essoufflés. Moralement au bord du gouffre. Et nous avons réintégré « Mains d’Oeuvres » in extremis lors de sa réouverture avec, pour seul mot d’ordre, le plaisir ! »
John Book-Lust4Live : » Pensiez- vous prendre une nouvelle direction, à l’époque ? Lorsque l’on écoute « l’Odyssée », cela prête à la rêverie, à la contemplation même si l’aspect violent de votre combo demeure. Vous étiez dans cette humeur-là ? »
Audrey : « Pas du tout. «
Mike : » On voulait juste faire un morceau différent. »
Audrey : « Sans carcan. Se surprendre et éviter la formule du single « écoutable ». Donner plus de place aux instruments. Sans parler du regard de l’autre. Du syndrome de la page blanche…ou d’un essai pourri qui ne plaira pas à Mike. Ou à moi. »
Mike : « On voulait casser un maximum de choses. Aller plus loin. L’approbation d’Audrey est importante. Je ne suis pas par nature… très sûr de moi. Sa présence, en tant qu’amie, est réconfortante. Il fallait que l’on fasse un pas de côté. Et l' »Odyssée » fut le premier jet basé sur une succession de morceaux. 7 minutes où on ne savait pas où on allait. Tu vois « La ligne verte » de Stephen King ? . C’était, initialement, une série où l’auteur ne savait pas ce qui allait se jouer au prochain chapitre. Nous ? C’était ça. Mais on avançait. »
John Book-Lust4Live : » On rejoint le cadavre exquis. »
Mike : « Exactement ! Un exemple, Audrey se trompe sur un arrêt à la batterie et tape sur la caisse claire. Et là, on se répond dans ce décalage et l’on s’enfuit dans la progression…On y était ! »
John Book-Lust4Live : « Cette prise de risque pourrait s’apparenter à du Jazz ou du Free Jazz, dans ces cassures, ces rythmes syncopés. Des choses peu communes dans le Punk-Rock. Radiohead s’épaule, depuis 20 ans, du phrasé de la Musique Nouvelle. L' »Odyssée » sonne-parfois- comme cela et perturbe l’audition. Ces accidents, vous les souhaitiez ? »
Audrey : » J’aime les accidents ! J’aime déconstruire car les trucs droits, ça m’emmerde. J’adore écouter AC/DC mais le jouer…Je préfère les choses complexes sans tomber dans le Free-Jazz du point de vue technique (sourire). On aime l’intermédiaire. »
Mike : » Il y a toujours du travail derrière. D’un riff, on tombe dans la boucle, l’ivresse, les accords, avec des positions et soudain, l’évidence. L’ouverture. L’envolée. Sans pression. »
Audrey : « C’est symbolique, vu que le titre fut trouvé par un fan à la suite d’une performance. « L’odyssée », dont le sens profond m’est apparu dernièrement, c’est notre cheminement, nos péripéties, tout ce que l’on a vécu. C’est aussi une impulsion pour la suite : enregistrer rapidement des morceaux qui se tiennent, une maquette, on pose, on écoute, on critique. »
Mike : » Avec du recul. »
John Book-Lust4Live : « Et du point de vue de l’inspiration ? Comment l’alchimie fonctionne ? »
Audrey : « Je ne suis pas Jeanne d’Arc. Je n’entends pas des voix. Mais… »
Mike : » Elle joue et en même temps, elle écoute ce qui n’est pas là, ce qui est dans une fantasmagorie. »
Audrey : » Comme des sons …Parfois, il y a une harmonie et mon oreille imagine ce qui pourrait se superposer. J’entends des choses. Charge à moi, parfois, de les reproduire. »
John Book-Lust4Live : « On a l’impression, dans votre duo, qu’Audrey plante le décor et que toi, Mike, tu impulses les dialogues ? »
Mike : » Je ne sais pas. J’aime le concret. « Laisser faire » et son gimmick de fin, c’est une donnée qu’Audrey a entendue. Simplement. »
John Book-Lust4Live : » Et pour les paroles ? »
Mike : « Je suis très terre-à-terre. J’écris depuis toujours, j’ai des cahiers, des pages gribouillées partout ! Je suis très influencé par mes états émotionnels. Pour « Julia », en 2018, j’étais en révolution. Comme pour « Les Brutes ». Il fallait que ce soit compréhensible. Ni naïf, ni idiot. Et, soudain, pour l' »Odyssée », on vire instrumental, aérien ! La pandémie m’a permis un retour à moi-même, sans être trop revendicatif. Etrangement, aujourd’hui, je verse plus dans l’écriture automatique du point de vue des paroles. »
John Book-Lust4Live : » On sent, pour « Laisser faire » l’héritage grunge qui vous transperce. C’est flagrant ? »
Mike : » J’avais un riff qui traînait, un riff de base. Je l’avais perdu un temps mais Audrey me l’a fredonné lors d’une pause. Bref, ce fameux « riff » vient de « Bleach » de Nirvana. Un album que j’adore, avec des sons de pédale qu’on connait par cœur mais une ambiance, presque pré-grunge. Tu vois Mudhoney? C’est aussi une source d’inspiration. Quelque chose de… lancinant. Loin de l’immédiateté de « Nevermind ». Donc, après le feed-back d’Audrey, j’ai l’ambiance, le refrain. Et tout s’emboite. Des semaines plus tard, après quelques bières, je comprends le sens des paroles… (rires)! Cela parle de la mort et du souvenir que l’on laisse aux autres. Tant que les autres se souviennent de toi, tu peux partir et te laisser aller. »
John Book-Lust4Live : » C’est une thérapie, votre nouvel album ? »
Audrey : « C’est un peu ça. Pour « Riding the Monster ». On a écrit cette chanson à deux et c’est une allégorie de nos vies. Nous nous sommes confiés, juste avant, avec Mike. « C’est quoi ton monstre ? »…Dans mon cas, ce sont des hallucinations qui n’existent pas comme le dragon dans « L’Histoire sans fin » ou une part de notre enfance. »
John Book-Lust4Live : » Ce dragon, on le retrouve sur votre t-shirt promotionnel ! »
Audrey : » Oui ! Par moments, j’ai des flashs. Je vois le chien de l’Enfer derrière ma porte, le soir. Je tourne la clef dans ma serrure. Je le vois. Il m’attend. C’est mon angoisse. Je sais qu’il n’existe pas. Mais durant l’enregistrement, cela m’arrivait souvent. Les chiens noirs, les loups symbolisent pour moi le stress. Comme dans « Ghostbusters » ! Tu te souviens ? Eh bien, ce cerbère, je l’imagine sur mon lit. C’est comme une épine dans le pied. Une présence qui te poursuit. « Riding the Monster » permet de chevaucher cela. On l’affronte et on prend la bride. On le dompte. On le dépasse. »
Mike : « Moi, c’est l’aspect psychiatrique chez certaines personnes, la maladie, la peur de reproduire certains symptômes sans pouvoir les terrasser. Donc, il faut l’accepter et l’apprivoiser. En faire une force. Notre morceau commence par une interrogation et se termine par une solution. »
John Book-Lust4Live : « Et « Sur la Route » ? »
Mike : » Ce morceau est bien speed même s’il attaque doucement, sans refrain…Les paroles explorent un domaine où la ville est derrière nous. Nous sommes partis enregistrer dans le Morvan, nous sommes très « forêt », on adore la province sans être, non plus, anti-parisiens. Mais l’accueil en province, lors de nos concerts, est unique. Et, lors du départ de Paris, on avait l’impression d’être retenus par la ville. Englués. Tu vois, cette ville pourrait s’apparenter à la vie, c’est un jeu de mots, tout comme le rétro se substitue à l’égo. Ici, la ville s’efface derrière nous. Donc, on se doit de tracer. Prendre la route. Le risque. La liberté. «
Audrey : » Dans la musique, tu vas y croiser des accidents, des fantômes…l’inconnu. C’est similaire. On ne bouleverse pas des idées connues. Mais c’est là. »
John Book-Lust4Live: « Les nouveaux morceaux sont prêts ? »
Mike : « Houla! L’année prochaine ? (rires) »
John Book-Lust4Live : « Et l’arrivée récente d’un bassiste au sein de votre groupe, vous pouvez en parler ? »
Mike : « C’est opportuniste ! (rires) On ne se limite en rien. Notre duo est « facile » et on connait notre identité. On voulait un invité pour notre Release Party. Et dans la galaxie toute proche, François, multi-instrumentiste, s’est imposé. En fonction des choix pour les live, avoir François, c’est précieux. »
Audrey : « Et un soulagement de se reposer sur quelqu’un selon les morceaux. »
Mike : « Je ne m’économise pas mais cela me permet de me porter, d’être dans un certain confort. Surtout quand je pète une corde ! (rires). Car Audrey se retrouve bien seule. «
Audrey : » Alors, pour combler, je propose Le Solo de batterie ? (rires) Non. Donc, cela nous fait du bien ! »
John Book-Lust4Live : « Le 25 Novembre, ce sera votre prochain concert… »
Mike : » Nous sommes invités par WISTITEAST et VELVELE, donc nous jouerons 45 minutes en attendant une Release Party en Février. A fond ! Avec les chiens de l’Enfer ! »
John Book-Lust4Live : « Pour terminer, Audrey, Mike, deux mots pour résumer votre EP. »
Audrey : » Enigme et Possibles. »
Mike : « Musical et Retrouvailles. »
John Book-Lust4Live : « Deux mots pour résumer le concert du 25 Novembre ? »
Mike : « Récréation. Défouloir. »
Audrey : « Et du kiff ! On va lâcher le monstre ! »
Merci à toute l’équipe de l’Espace 1789 de Saint-Ouen pour leur gentillesse, à Rawdog pour leur disponibilité et à Mike Rouault pour son portrait du groupe.
Retrouvez toutes les infos de RAWDOG via ce site :
Musique | RawDog (bandcamp.com)
Et toutes les infos pour leur concert au Cirque électrique, le 25 Novembre 2022, juste ici :
WISTITEAST+RAWDOG+VELVELE RELEASE PARTY | Facebook
Parisiennes ! Parisiens ! Ne loupez pas le concert punk-rock de l’Année et l’album d’un duo terriblement attachant.
En attendant des dates en province?
John Book.
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En attendant des dates en province?
John Book.