Raphaëlle Qu’L est belle

C’est avec beaucoup d’émotion que Raphaëlle Lannadère et Cécile Coulon nous accueillent ce 16 avril dernier sur la scène de la Maison de la poésie dans le 3ième arrondissement de Paris. A quelques pas de là, les cendres de Notre Dame sont encore fumantes et les esprits sidérés par les images des flammes dévastant la toiture et la flèche de ce vénérable édifice . Il faut tout le talent de Cécile Coulon pour nous extirper ce cet état, grâce à la lecture de quelques vers de poésie tirées de son livre «  les ronces » paru en 2018. La couronne d’épine n’est pas loin.

Dès les premières notes de « La Meuse », nous plongeons définitivement dans l’univers emprunt d’authenticité et d’humanité de L. A travers les textes de « Orlando », « Paradis », « El Djazair », « Gela », nous partageons toute la force de ses engagements. Ses convictions s’expriment avec douceur et poésie. Les deux violoncelles l’accompagnent avec brio, tantôt pour souligner les rondeurs de Raphaëlle Lannadère dont nous devinons qu’elles sont la cause de l’arrêt de sa tournée, tantôt avec vigueur pour remplir la salle de sonorités vibrantes et enlevées. La complicité sur la scène est touchante. Il y a des regards qui en disent long sur l’émotion qui les anime. L en parfaite décontraction, s’amuse de ses étourderies et improvise certaines introductions qui permettent de mettre en valeur la virtuosité de chaque instrumentiste. Même le respiration sonore de mon voisin de fauteuil, qui s’apparente davantage à une locomotive à vapeur du far west qu’à la délicate description de « la micheline » cheminant dans le bocage normand, n’altère en rien le charme du moment. L esquisse quelques pas de danse sur le titre « Sur mon Île » et nous offre alors un moment que la plénitude de son état embellit plus encore.

Le concert s’achève sur « Ta ville », bouclant ainsi ce récital par un hommage à Paris, sa ville d’origine alors que ce sont dans  les contrées bretonnes qu’elle trouve désormais l’inspiration et le repos. L nous ramène à la triste réalité de l’actualité après une soirée pleine de poésie dont je sors sous le charme de la beauté.

Laurent D.