Deuxième album d’un Narvalos au grand cœur nommé JOHNNY MONTREUIL.
Une invitation au voyage, dans une sorte de roadtrip, de l’outlaw country à la française où Johnny Cash vivrait dans une caravane sur un terrain vague du 9-3… Benoît (Johnny Montreuil) nous dévoile « Narvalos Forever » de l’intérieur !
Où vas-tu chercher toutes ces histoires ? Es-tu sensible à cette imagerie du cow-boy solitaire, pas comme les autres, sans port d’attache, qui ne se sent pas à sa place dans le monde où il vit ?
Ces histoires font parties de mon quotidien. Je raconte, avec peut-être une certaine romance, les personnes que j’ai croisées ces dernières années comme Blacky, mes voisins rom, les ferrailleurs, des anciens gangsters… Il y en a dont je n’ai pas parlé, qui ont une vrai dimension poétique à mon sens et qui sont venu « poser » leur instrument sur le disque, comme René Miller et sa guitare Dobro par exemple. Des vieux baroudeurs qui en ont chié, j’en ai croisés qui m’ont beaucoup inspiré. Des personnes que je considère comme anarchistes. J’en ai lu aussi, de Bukowsky, Woody Guthrie à Zické. Il y a une certaine fascination chez moi pour tout ce qui touche à la liberté. Ces vieux cow-boys solitaires se payent le luxe d’en profiter tous les jours en payant le prix de leur propre solitude aussi.
Après «Narvalo City Rockerz», ton deuxième opus «Narvalos Forever» comporte une nouvelle fois Narvalo !
Pierre Amiot, dans son livre «L’Homme de nulle part», définit le Narvalo ainsi: « Malgré l’âge, je suis resté le même; la passion est toujours présente dans le langage des voyageurs je suis un « Narvalo », c’est-à-dire quelqu’un qui n’est pas tout à fait normal». Quelle est pour toi la définition du Narvalo?
Celle là me convient parfaitement. Je ne vois pas ce mot comme une insulte. Heureux les imbéciles ! Ces « idiots du village » ont bien souvent une sensibilité bien plus touchante que la plupart des gens. ils sont loin d’être cons. Ils peuvent avoir une attitude remuante, dérangeante et c’est ça que j’aime bien.
Dans le 1er clip «So Long Taulard», tu fais intervenir Stéphane en marshall ! Pourquoi cette collaboration ? Il incarne plus la loi et l’ordre que toi (rires) ?
Non pas du tout ! Stéphane a soutenu notre musique depuis le début. Il nous a fait faire des premières parties (Maroquinerie Paris). Il a contribué à me donner confiance quand je lançais mon délire. Ce mec est génial sur scène ! Il me fait mourir de rire vraiment. Il dégaine connerie sur connerie. A côté de ça on s’est croisés au quotidien, pour répéter des morceaux des Carayos avec Kik lors d’un hommage à Schultz et il a un côté super sérieux dans l’approche de son travail. Il peux être super flippant. C’est cette facette qu’on a voulu montrer de lui dans le clip. Je lui ai demandé d’être « le plus gros enfoiré que la terre ai jamais porté ! »
Dans «Au fond des bars», tu reprends un titre des Sauvageons. Que représente-t-il et pourquoi ce choix ?
C’est une reprise des Moonshiners, le titre est de Mickaël Dupont, une des guitaristes/ chanteurs du groupe qui est aussi brocanteur. J’ai rencontré Cokran, membre fondateur du groupe , en 2012, quand je commençais à sortir sous ce blaze. Il a écrit sur nous et pour nous et surtout il m’a fait découvrir ce titre. J’aime vraiment beaucoup une version de ce titre avec deux guitares et une voix, vraiment la grande classe ! Je lui ai demandé si on pouvait la jouer en live et il m’a même dit qu’on pouvait l’enregistrer si on voulait.
Tu utilises l’argot dans tes chansons, c’est un langage qui fait partie de ton identité ?
Je ne suis pas un expert en langue argotique. Ça vient comme ça. Ma mère, une vraie titi, l’employait beaucoup. Et la banlieue a ça de magique, elle a su créer un langage qui lui est propre en mélangeant pleins de langues différentes qu’elle a accueillies.
Qui est le vieux bandit dont tu parles dans «Blacky» ?
Blacky c’est mon ami. Je l’ai rencontré pas loin du terrain où j’ai ma caravane. J’ai mon adresse chez lui, il a réparé nos tires, à un moment il nous faisait des ceintures avec les boucles. C’est un mec simple qui se prend pas le chou, ce genre de mec qui a une tronche d’égorgeur d’enfants mais qui a un cœur en or !
Tu parles beaucoup des amis, des potos dans tes chansons; c’est quelque chose d’important pour toi l’amitié ?
Comme pour tout le monde les vrais amis ne se comptent que sur les doigts d’une seule main. Alors quand on a la chance d’en avoir faut pas les perdre. Avec la musique on a la chance de jouer un peu partout, on se fait des potes, des connaissances mais quand on rentre on est souvent seuls – pour ceux qui n’ont pas de chérie – les vrais potes sont toujours là dans ces moments, Blacky par exemple…
Est-ce que Montreuil a plus que n’importe quelle autre ville une importance pour faire ta musique ? Ou est-ce juste un décor que tu utilises pour construire tes chansons ?
Un décor naturel, qui correspondait parfaitement à l’image de la banlieue que je m’en faisait étant môme. Une histoire prolétaire, un mélange agréable de genres d’histoires et d’origines. Il y a aussi beaucoup d’artistes à Montreuil. Ça amène une ambiance dans les cafés assez particulière. Tout ça fait qu’ici on se sent super bien. Je m’y sens à ma place, pour l’instant encore…
Pour toi, quelles sont les chansons les plus importantes de ton album, celles que tu préfères ?
Je n’ai gardé que celles qui me plaisaient le plus. Alors toutes !
Parlons, si tu le veux bien, de l’artwork de ton album ! Il s’agit d’une photo de Yann Orhan qui te met en scène dans une ambiance de fiesta où tu sembles assister à un concert avec ton crew ! Quelle en est l’histoire ? Et pourquoi ce choix ?
Yann Orhan voulait réaliser notre pochette, je lui ai demandé par quoi il voulait commencer, si il imaginait du studio, de l’extérieur.. Il m’a dit : « la prochaine fois que tu fais une teuf à ta caravane tu me préviens ». Alors on a fait une fête, il y avait des concerts, des braises, pleins d’amis, tout le groupe était là. On tournait un mini clip ce jour là aussi (Narvalo Forever sorti l’été dernier avec un 45t annonçant l’album). Yann a su se placer dans tout ça et rendre une copie parfaite, il n’y avait rien à redire, du vinyle au livret accompagnant le cd que j’aime beaucoup. Le lendemain de la fiesta, il m’a appelé en me disant « j’ai ta pochette mec ! »
Tu entames bientôt ta tournée par le Café de la Danse à Paris le 11 mai. Comment l’appréhendes-tu ?
Super bien ! Ça va être classe. On a déjà commencé à faire tourner le set, j’ai vraiment hâte ! On va inviter ceux qui sont venus poser sur le disque, René Miller, Automne Lajat, Kropol, David Chalumeau, Blacky… On va réitérer cette soirée à Nantes dans la foulée le 15 mai au Ferrailleur !
Qu’est-ce que lust4live peut te souhaiter pour la suite ?
D’être heureux ! Et que nos enfants le soient encore plus !
NARVALOS FOREVER EN TOURNÉE
31/08/19 : FESTIVAL GRANGE – Montmirail (51)
30/08/19 : FESTIVAL FRANCOMANIAS – Bulle (CH)
07/08/19 : FESTIVAL L’ÉTÉ DE VAOUR – Vaour (81)
06/08/19 : CAFE PLUM – Lautrec (81)
19/07/19 : Chigago (USA)
17/07/19 : Milwaukee (USA)
15/07/19 : 7TH STREET ENTRY – Minneapolis (USA)
14/07/19 : BASTILLE DAY CELEBRATION – Minneapolis / St Paul (USA)
06/07/19 : FESTIVAL CANAL EN SCÈNE – Blain (44)
05/07/19 : FESTIVAL TINTAMARRE ET CHARIVARI – St Nazaire (44)
03/07/19 : Bordeaux (33)
30/06/19 : FESTIVAL LES BEAUX DIMANCHES – Brest (29)
28/06/19 : FESTIVAL FOODTRUCK – La Rochelle (17)
21/06/19 : PLEIN AIR – Les Lilas (93)
07/06/19 : FESTIVAL CAFE DE L’ESPACE – Flayat (23)
01/06/19 : FESTIV’ASQUES – Asques (33)
15/05/19 : LE FERAILLEUR – Nantes (44)
11/05/19 : CAFÉ DE LA DANSE – Paris
10/05/19 : FESTIVAL FOODTRUCK – Poitiers (86)
30/03/19 : Liège (Belgique)
Stef’Arzak