Pascal Pacaly est un mordu d’écriture et de musique ! Hors des conventions, il trouve par son écriture le moyen d’exalter ses deux passions communes. À l’instar de ces artistes qu’il aime tant mettre en lumière, il nous prouve que le rock n’est pas mort. Des vieux loups de mer toujours vivants aux jeunes matelots reprenant le flambeau, rien n’est perdu. Il nous restitue aussi dans une totale franchise ses émotions ressenties parmi les rangs des aficionados du pogo ou des poètes accrochés aux riffs de guitare ou d’autres encore, électrons libres des pistes de danse glauques aux salles de concerts antiques, il y en a des écorchés vifs accros aux sévices d’un rock libertaire.
Pascal sait nous en livrer les secrets de la bouche de ses protagonistes. Des pépites de tournées dantesques à l’arrière des tour bus, aux confidences émouvantes d’une franchise frôlant l’intime, en passant par les rigolades franches : autant de témoignages où résonne la vie d’un art bouillonnant !
Pour le plus grand plaisir des petits rockeurs que nous sommes, il persiste et signe par ce nouvel ouvrage “La France est (vraiment) Rock”. Avec à l’intérieur, bon nombre de fous furieux déjà évoqués dans nos colonnes : Banane Metalik, Brassen’s Not Dead, Burning Heads, Celkilt, David Vincent, Didier Super, Elmer Food Beat, Gauvain Sers, La Brigade du Kif, Les Hurlements de Léo, Les Rats, Les $HERIFF, Ludwig von 88, Marie Salope, Matmatah, Merzhin, OTH, Radio Elvis, Soan, Têtes Raides, The Dukes, Tryo, Shaka Ponk, Les Wampas, Attentat Sonore, Daytona, Dead Turtle, Folsom, Frank Carducci, Haakan, Johnson Concorde, Lady Fuel, Lemon Furia, Les 3 Fromages, Les Garçons Trottoirs, Letmotiv, Mell, Novatom, Përl, Pierrot Soleil, Seven Ages, Silence of the Abyss, Stuck in the Sound, The Craftmen Club, Thomas Howard Memorial, Trigones Plus, Vagues, Waykopp, Yvette Ornière…
Nous n’avons pas résisté à l’envie d’en savoir plus sur l’écrivain et sur ses coulisses. Et comme en plus il est sympa, il a accepté de répondre à nos questions !
Depuis quand écris-tu?
Depuis environ l’âge de 17 ans, depuis l’adolescence, cette satanée adolescence où parfois tu es mal dans ta peau, gauche, timide, et toute la panoplie complète pour ma part… L’écriture a sans doute, inconsciemment toutefois, aidé à ce que ça aille un tout petit mieux…
L’envie d’écrire sur la musique, comment est-elle née ?
Un peu par hasard : j’avais écrit une nouvelle semi-fictionnelle sur des ados créant un groupe de musique pour épater-draguer les filles, et il leur arrive mille histoires… Un jour, un ami m’a dit un truc du genre « Hey c’est cool, mais tu sais quoi, tu devrais demander à de vrais groupes de raconter leurs souvenirs, ça doit être super intéressant » ! Et voilà, c’était parti…
Tu as déjà une douzaine de livres à ton actif. Quel artiste as-tu préféré rencontrer ?
Ah ah, tu veux me fâcher avec les autres… ! Non, sérieusement, il n’y a pas une rencontre préférée, vraiment… Chaque fois c’est différent… Dans des endroits différents, des moments… C’est très enrichissant à tous points de vue de découvrir un artiste dans tel ou tel contexte… Allez, je dirais peut-être Subway, un ancien groupe de rock de Clermont, parce que c’était la première rencontre pour mes livres – et non parce que c’étaient quatre filles, hein ! -. Il y a une certaine nostalgie de cette époque où j’avais une certaine fraîcheur : je voyais ça avec des yeux remplis de magie… Forcément, depuis le temps, soit une dizaine d’années après, tu vois les choses sous un autre angle… Et puis, elles faisaient un rock vraiment super, guitares électriques et tout le bordel qui va avec… Que du bon…
Comme beaucoup d’artistes, la question de la mémoire est souvent primordiale, aussi bien pour garder des traces que pour la retrouver. As-tu peur toi aussi de l’oubli ?
Peur?… Non… Enfin, je ne le vois pas totalement comme ça… Disons que oui, évidemment, le but, c’est de laisser une trace de son passage… Dire qu’on a existé. Après, d’une part on tombe plus ou moins fatalement dans l’oubli… Demande aux jeunes par exemple, qui est Giscard d’Estaing, qui est Tino Rossi, Maurice Chevalier, Jacques Martin, etc etc… Avec Internet et donc Youtube, Facebook, etc, plus les chaînes d’infos, une actu chasse l’autre… Hélas, je crois que la culture française est aussi tirée vers le bas. Après, je n’aurais aucun regret car je donne tout, je me donne corps et âme à mon art… Je ne peux pas faire mieux…
Généralement, en combien de temps écris-tu tes livres ?
Deux à trois ans pour les livres sur le rock, car il faut rencontrer, écrire, corriger, éditer; ça prend beaucoup de temps. Et puis je « dépends » des artistes qui eux aussi sont plus qu’occupés… Pour la poésie, ça va beaucoup, beaucoup plus vite. En poésie, je me mets au clavier et les mots sortent tout seuls, comme si je jouais sur un piano…
Comment procèdes-tu pour rencontrer les artistes sur qui tu souhaites écrire ?
Pour une fois, vive Facebook… Ça reste un moyen formidable pour contacter les groupes et les artistes… Donc je passe par là au début… Après, à Saint-Etienne, on a la chance d’avoir pas mal de salles rock, donc quand les groupes passent, on se choppe, et vogue l’interview, puis l’écriture…
Tu peux te passer de musique pendant une longue période ?
10 minutes c’est une longue période ? Idem pour la littérature… J’exagère mais comme pour beaucoup de gens, tout ça, j’en ai besoin tout le temps pour fuir ce quotidien parfois bien merdique…
La peinture tient-elle une place aussi importante dans ta vie que la musique ou la littérature ?
Non, car les livres débordent de partout chez moi et c’est peu dire. Les livres sont le savoir, ce qui nous permet de lutter un peu contre cette société. Les livres sont une arme redoutable : plus on apprend, plus on peut appréhender le monde. J’adore la peinture bien sûr; comme tout art, elle reflète une époque, ou un message, ou les deux… Mais disons que les livres,tu peux les trimbaler dans tes poches !
Des projets sont-ils en préparation ?
Eh bien, avec les éditions du Joyeux Pendu où je suis partie prenante, il va tout d’abord y avoir la sortie du « Chant des baleines en rut », de Spi (Les Naufragés/Oth)… Ce livre, ce sont des pensées, textes sur notre société, sur la vie, la mort, l’amour… En quelque sorte, le gourou chamane du rock se livre, le tout illustré par des œuvres de Kristine Salgado, sa moitié… Ensuite, un recueil de poésies écrites par ma pomme et illustrées par des artistes peintres, photographes, graphistes ou grapheurs de tous pays, de France, bien sûr, mais aussi des USA, du Japon, du Portugal, d’Italie… Les textes, comme d’habitude, seront trash, écorchés vifs…
Le site des éditions “Joyeux Pendu” ici http://leseditionsdujoyeuxpendu.com/ouvrages/
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Crédit Photo : Sylvain Rolhion
Stef’Arzak