Depuis ses début, dans de multiple groupe (The Sugar Family, Dear John, IO)‚ Léna Rongione aka Naowel n’a cessé de muter, par petites touches discrètes ou par de grands bouleversements, ajoutant des nuances plus intimes, plus réelles et se débarrassant des superflus. Dans un geste voluptueux, presque immobile, elle chevauche les émotions accrues d’“Atalante”, son premier EP 5 titres, qu’elle transforme délicatement de cailloux bruts en pierres polies aux pouvoirs mystiques, le tout dans une quête riche de sens.
Au fur et à mesure qu’elle se rapproche d’elle-même, Naowel se rapproche aussi de nous et ses morceaux, fait de poésie frontale et éclectique, s’immiscent le long de nos épidermes déjà fébriles, jusque dans nos cerveaux limbiques. Le cœur battant à son rythme, cet opus nous interpelle au détour d’un refrain ou d’une mélodie qui arrivent à nous toucher, sans crier gare. “L’océan“, “Banjo Mojo” ou encore “Esprit Tempête” ont cette forte capacité à murmurer leurs mélodies intimes à nos oreilles jusqu’à ce que notre corps l’intériorise et danse.
À l’instar des chanteuses Camille, Ladylike Lily, Mina Sang, ou encore Maud Lübeck, Naowel est une adepte des beaux mots et dans son travail d’écriture, ses paroles semblent devenir limpides. C’est pour cela qu’elles nous touchent autant. Une note de banjo 5 cordes, quelques nappes pour rehausser l’accroche, quelques envolées vocales et la magie des ritournelles folk pop, douces ou nerveuses, opérées d’une façon tellement évidente que l’on s’étonne de ne l’avoir entendue auparavant. Mais sans doute est-ce le fruit d’une mure maturation artistique qui en donne la saveur dans une parfaite temporalité.
Une écoute plus attentive montre aussi que ces 5 chansons, d’une apparente légèreté, naviguent dans des atmosphères bien plus graves qu’il n’y paraît, de prime abord. Ces questionnements sont d’ordres écologiques et ou humanistes. Il suffit de voir et entendre l’océan, pour toucher le fil d’Ariane, se sentir à l’écoute de la ligne intime que dessine Naowel. Nos mains mesurent la distance entre le sol et nous, être fragile nous sommes, nos racines sont là sous nos pieds, peut-être dans une cité mythique. Sur le même tempo la même respiration d’une intime conviction d’un acte volontaire. Dans le fond et dans la forme la beauté est bien là dans cette “Atalante” qu’elle nous offre. Remercions la pour cela.
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Crédit photo : Marianne Barthélémy