« Mayhem » de Lady Gaga. Le prestige.

Chère Madame Gaga,
Trois millions de votre dernier album, « Mayhem », vendus en trois semaines, cinq Accor Arena ras la gueule en quelques clics, des films qui-depuis 2018-ne cessent de créer l’évènement, des duos impeccables avec Tony Bennett, une participation aux JO de Paris, une fan base hystérique, des clips ébouriffants et maitrisés… Je vous imagine, vous extirpant de votre lit au soixante-dixième étage d’un hôtel rutilant et anonyme. Vêtue seulement d’un négligé, vous faites face à une fenêtre démesurée, surplombant la City. Vous soupirez. Qu’est ce qui se passe dans le mental de Lady Gaga, en Avril 2025 ? Qu’est-ce qui vous anime ? Une tournée-ogre à travers le monde ? Un nouveau clip ? Des remix inédits de DJ transis diffusés sur le Net ? De quoi se nourrit-elle, la Lady en dentelles ? De simples cornflakes ? A-t-elle gardé pour elle, comme un secret, ses origines modestes ? Retrouve-elle des ami(e)s antérieur(e)s à sa célébrité ? Qui êtes-vous, Stefani Germanotta ? Pour vous comprendre, doit-on déceler des indices disséminés çà et là dans une discographie biscornue et mainstream ? Ou votre exubérance nait-elle d’une timidité complexe et complexée ?
« Mayhem ». Septième album, septième ciel. Disséquons l’objet. 
Minuit. Parking de Vélizy. Le Macumba Club, colossal hangar situé à la périphérie, est bondé et bondage. Hauteur de plafond démesurée, foule compacte, intro à bloc. La Diva sirote, en VIP, une liqueur de vipère puis -d’un pas lascif- rejoint la scène. Micro HF et sirène à l’abordage. Les beats déboulent et la miss se trémousse. Sa danse baroque amadoue. Le public se masse. Cris. Eructations. Talk over en mode glamour. La Belle se rebiffe. Chante comme si sa vie en dépendait. Diva avide, elle vampirise son auditoire, généreuse et offerte.
Au centre, le charme opère et les jeunes gens pactisent avec la techno belge. Bal Doom Doom masqué, chacun(e) y va de son regard, scanne un(e) partenaire éventuelle. Cruising. Chasse ouverte. Ce briscard de Pacino se déhanche sous de nombreuses facettes. Ici, une Madonna à la ramasse, là, une Gwen Stefani anéantie. Dans l’arrière salle, Nicki se ménage et Taylor switch. Retour dans l’arène (la Reine ?) et halètements. 80’s, underwear , Kate Bush en gym tonic ta mère. Une guitare princière s’immisce dans les moelles épinières et l’on compte les partouzes par treize. Les riffs ? C’est kiff-kiff. Jeux de doigts. Langues. Poses. Attributs de tribus pour jungle urbaine. Les basses bastonnent et Dua Lipa perd pied dans cette marée humaine. La concurrence ? Mon bon Monsieur, elle danse ! Sortez les brassières Tip-Top. Flashdance tendance Batdance pour notre Wonder Woman. Sa pop s’écorne, sa dance s’intensifie. Les singles s’enchâssent, se bousculent. Cela fuck les curseurs, suinte de partout. Puis les ébats s’amenuisent et les synthés habillent une bromance on the road. Les corps salaces s’enlacent. Thelma mate Louise. Femme/Fame. 
Affamées.
Sainte sueur. Saisies à cœur.
Relance !
Blood on the dancefloor !
Queen of Pop !
La boite prend des allures de salon, hum, privé.
Gagalvanisée, la Mother Monster sample Daft Punk et A-ha sans broncher.
The sun always shines on TV for the Weeknd.
 Velgum pecus. 
Erectus.
Et la multitude de se perdre. 
Pause.
Mise en lumière. 
Tous les cardios sont KO. 
On achève bien les chevaux…
Slow. Solo piano. 
La Lady se rêve en duo et enfile un Bruno, à jeun. Un Mars. Et ça repart ?
Stop. Je souffle.
Chère Madame Gaga. Du haut des cimes, vous êtes au Top. J’aime « Mayhem ». 
52 minutes d’un tour de manège/tour de force, /tour de magie où toutes vos idées ont du génie. 
Les autres filles peuvent bien se rhabiller et faire la gueule. 
Vous êtes une déesse carburant au super.
Bunny Girl. Lapin blanc. 
Abracadabra !
Chapeau bas.
 
John Book.