Marion Rouxin, L’Autre

Originaire de Rennes, Marion Rouxin a sorti un 4e album L’Autre (2018, Tilt! Prod, distribué par Coop Breizh) accompagnée de son acolyte Edouard Leys aux clavers et en choeur. Elle chante, écrit et ils composent ensemble la dualité et les tonalités de l’autre.

 

Si on est amateur de musique électro et de piano-voix on y trouvera pour sûr son bonheur et bien plus. Tout un univers de galaxies de notes en expansion le temps de chaque saynètes électro-vocales en solo, duo ou polyphonies, Voici ce que nous évoque la musique de la rennaise Marion Rouxin.

‘De l’autre bout du monde’ débute l’opus happant toute oreille sensible au sythé-voix, communion du vocal et du sonore sur une parallèle portée émotionnelle. Un fondu au soir d’une musique accordant peu de doute au talent et à la créativité aussi riche qu’épurée.

‘L’océan et le soleil’ marque l’adjonction plus classique du piano qui continue sur le mélancolique ’Tu es loin’ en faisant disparaître les synthétiques notes autant que l’absence de l’autre faisant défaut à proximité et souffrir la sensibilité.

‘La rivière’ est sans doute le titre le plus impressionnant avec son tempo qui file comme la nature et le naturel humain dilués dans cette source d’inspiration liquide et sonore. L’apparition progressive de percussions rythmant le choeur voix-percus bat la chamade modérée de l’avancée du 13 titres, incorporant orgues et synthé bass montés en neige délicate par un vocodeur ou « voice coder » créateur de voix synthétique….aux effets démultipliés et presque organiques.

Cet Autre du titre serait le thème conducteur liant les sujets et objets entre eux. L’être se définissant par sons et par mots, est enveloppé d’un voile electro dévoilant au gré des strates le dépôt mélodieux d’interrogations, explorations et constats…..

‘Dis’ est une demande maternelle, tout aussi naturelle qu’elle saisit la pleine conscience interpersonnelle. Aux côtés de la douce instance à la mère, retentit un xylophone ou ce qui s’y apparente, teintant ce morceau de sons communément associés à l’enfance.

Sans bercer dans la mélancolie, la voix modulée ’De décembre’ présente l’hiver sous des auspices plus qu’heureux et envieux, du moins pas vraiment associés à la dure saison, tant on se surprend à écouter sans modération, même en été….

Le final ‘Météo Marine’ offre une très belle introduction au piano classique rejointe par le duo vocal dissolu dans une envolée électro-vocale impressionnante. Le calme fait suite à l’emballement de la tempête dans les cordes vocales, sans noeud ancré mais toutes voiles détendues par delà la conclusion d’un départ.

Du grand art Marion Rouxin en expose sur scène depuis quelques années, performances physiques, organiques et hautement morales et émotionnelles à expérimenter, comme ce 28 septembre à Thou Bout d’Chant, Lyon et d’autres dates de concert à venir et découvrir. https://www.facebook.com/marionrouxinofficiel/

Van Memento Mory