[Chronique] Luje – « Among The Firs »

Formé il y a déjà dix ans, le combo Luje s’est imposé patiemment mais sûrement comme l’un des groupes émergents les plus intéressants de la scène alternative lyonnaise. Après un premier EP, une série de singles remarqués et un album inaugural, « Raving Track«  (2023), le quintette regroupant Kévin Lafort (Guitare Chant), Théo Das Neves (Synthétiseurs), Joaquim Hattermann (Guitare), Valentin Thevenin (Batterie), Félix Anessi (Basse), a affiné une identité sonore mêlant pop brumeuse et shoegaze incandescent, quelque part entre DIIV et Tame Impala.

Toujours guidée par un goût prononcé pour la saturation et la tension mélodique, Luje est de retour avec « Among The Firs », et franchit ainsi haut la main la difficile étape du deuxième album.
Auto-produit et distribué par Howlin’ Banana et Confiture, ce second opus, sorti le 7 novembre, délaisse progressivement les réminiscences électro-pop pour embrasser un territoire plus abrupt, plus organique, où le shoegaze devient une colonne vertébrale solide.

Les dix titres fonctionnent comme autant de hits sensoriels : impétueux, incisifs, chaleureux, enveloppant, organiques avec les irrésistibles « Try Me« , « 89« , « All The Same » et « Yeah » en première ligne.
Le côté rétro-futuriste qui épaissit l’atmosphère, les voix éthérées en filigrane ajoutent un charme fou aux morceaux. L’ensemble compose ainsi un refuge paradoxal rassurant, décadent, profondément immersif et propice à laisser, pendant 40 mn, nos émotions prendre le contrôle.

Avec « Among The Firs », Luje prouve qu’il est capable de faire vibrer le vacarme tout en conjuguant au présent le beau des vertigo.