Décembre, à quelques jours de la fin d’année, nous cherchons désespérément et par n’importe quel moyen des sources de chaleur « humaine ». Bien sûr, nous pourrions juste rester au chaud au coin d’un feu de cheminée en écoutant un bon vieux classique du Rock ou bien mettre sur la platine la dernière compilation de Noël, offerte par notre belle-mère. Mais c’est sans compter sur notre soif polydipsique de découverte musicale, puis surtout je n’ai ni cheminée ni compilation où Tino pourrait figurer en bonne place… Heureusement, les bordelais de LONELY WALK, dont le nouvel album sortira le 24 janvier 2020, ont déjà commencé leur promo et depuis sa réception il attendait sagement mon écoute. Il faut dire que les premiers singles « Halloween Sixteen » et « Look At Yourself » avaient déjà éveillé mon intérêt au plus haut point. Voilà donc, après moult ripailles et déballages de cadeaux post-Santa-Claus, je me penche sur leur opus éponyme.
L’écoute s’ouvre avec « Red Light », entrée en matière électrique et répétitive, m’évoquant quelque peu leurs compatriotes VOX LOW du label Born Bad Records. La suite jette aux feux nos restes de nonchalance dans un style qu’on nommerait de « bullant » pour nous mettre illico en éveil. Déjà, à l’époque de leurs précédents ouvrages : « Crane Park » (2010), « V.I.H.S. » (2013), « BORE » (2014), “TEEN” (2015), ils avaient marqué par leur virulence prolifique.
2020 voit le magma de leur démesure ardente relayé au second rang plus d’un groupe prétendu cataclysmique. Tout d’abord, parce que le nouveau son de LONELY WALK sonne merveilleusement bien. Sans excès de fioriture mais beaucoup de flammes, celui-ci ne ressemble plus vraiment aux précédents. L’instrumental entre guitare, basse torturée et electro décontracté m’intrigue. Je me laisse alors cueillir sans effort.
LONELY WALK est un album imprévisible, capable d’une virulence physique aussi brute que soudaine (« Fake Town ») ou d’une beauté balsamique (« Absorb »). Dans la tempête qui compose l’ensemble, le groupe s’appuie sur une basse d’une redoutable efficacité, marquée par quelques influences post-punk cold-wave et sur un combo guitare-clavier pertinent. L’influence d’une époque trouble est prégnante, aussi bien dans leurs textes que dans leurs compositions, notamment sur le déjà immense « Shadow of the time ». Si les références sont évidentes, elles sont issues de la gestation d’un rock aussi ample que puissant, qui n’a déjà plus besoin de personne pour imposer son univers propre.
Habité d’un véritable feu sacré, cet album d’une intensité captivante, se dévore dans une tension constante et semble embraser par sa seule volonté seule l’insondable noirceur de nos âmes. On ne peut que s’y consumer…
Stef’Arzak
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