Si Lollapalooza Paris 2025 devait être résumé en un mot, ce serait « joie ». Une joie éclatante, brute, spontanée, portée par une programmation aussi éclectique qu’inspirée, un public intergénérationnel et un ciel bleu radieux enfin, presque tout le temps. Seule une fine pluie a tenté de troubler la fête le deuxième jour, sans jamais éteindre l’énergie vibrante qui régnait sur l’Hippodrome de Longchamp.


Un public en fête, un lieu en mouvement
Dans cette ambiance solaire, les festivaliers ont rivalisé de style et de sourires. L’hippodrome s’est transformé en terrain de jeu géant, où l’on passait sans cesse d’une scène à l’autre, podomètre en feu, entre deux haltes aux nombreux stands d’animations : karaoké, make-up, pince humaine, village écolo… Une véritable folie joyeuse, à l’image de l’esprit général du festival.
Et pour tout dire, impossible d’imaginer ce Lollapalooza 2025 en noir et blanc. Les couleurs étaient partout : dans les looks, dans les décors, dans les visages. L’atmosphère était trop vivante, trop vibrante pour être désaturée.









Des artistes déchaînés et bienveillants
Sur scène, même euphorie. Des artistes en forme olympique, sautant dans tous les sens, galvanisés par un public que plusieurs n’ont pas manqué de complimenter chaleureusement : « Vous êtes magnifiques », lançait-on à une foule ravie. Oui, cela peut sembler un peu fleur bleue, mais ce message d’amour, dans le contexte actuel, faisait un bien fou. Abigail Morris de The Last Dinner Party a d’ailleurs ponctué son show d’un appel engagé à soutenir la Palestine en versant de l’argent pendant ou après le concert à WFP (World Food Program) preuve que la musique sait aussi porter les messages essentiels.

Les coups de cœur du live
Parmi les révélations et temps forts, Almost Monday a littéralement électrisé la scène. Mention spéciale pour leur chanteur, aussi sexy qu’énergique, et une pop ultra dansante, pleine de mélodies qu’on garde en tête et sur les lèvres.
Autre performance puissante : Mother Mother. Une présence scénique affirmée, un bassiste tatoué inoubliable et surtout deux femmes au charisme magnétique. Si la musique ne m’a pas marqué autant que leur prestance, l’impact visuel, lui, était fort.
Dans la catégorie « à suivre », Outcycle a su capter l’attention malgré la difficulté d’ouvrir le bal à 15h30, devant un public à peine arrivé et une fosse presque vide côté photographes. Un démarrage trop précoce qui mériterait d’être repensé, histoire de ne pas priver les premiers artistes d’une vraie réception.
Et puis, il y a Benson Boone, acclamé par la presse, qui a marqué les esprits avec un saut périlleux depuis la plateforme du batteur, un moment spectaculaire malheureusement capté de loin pour les petits médias, faute d’accès. Mais le public, lui, était conquis. Voix puissante, look soigné, présence magnétique.






Des voix et des chœurs géants
Côté voix, on était servis. D’Alex Warren aux membres de The Last Dinner Party, en passant par Lola Young ou Olivia Rodrigo, c’était un festival de grandes voix, façon « The Voice », au sens noble du terme.
Mais celui qui a véritablement créé un moment suspendu, c’est Jacob Collier. Génie multi-instrumentiste, il a transformé Lollapalooza en chorale géante, dirigeant des dizaines de milliers de festivaliers en harmonie, sur plusieurs voix. Un moment de grâce collective.












Une scène libre, sans étiquette
Enfin, impossible de ne pas saluer no fun, groupe électro-pop au flow punk-rap, joyeux bazar sonore aussi attachant que déjanté. À l’image d’un festival qui casse les codes, et qui semble s’épanouir dans le mélange des genres.
Car Lollapalooza 2025, ce n’est pas qu’une programmation : c’est une philosophie musicale en mouvement, où les artistes jouent des étiquettes, bousculent les cases et tissent des ponts entre les influences d’hier et d’aujourd’hui.
Et si tout cela n’était qu’un immense message d’amour et de liberté ? À voir les mines réjouies, les refrains entonnés, et l’énergie contagieuse qui s’est répandue sur l’hippodrome… on a très envie d’y croire.










Photos et textes (c) Dominique Lila