Le grand art de Lionel GUEGO

Cette semaine, Lust4Live vous convie dans l’atelier de l’artiste plasticien Lionel GUEGO. Direction St Brieuc en Bretagne, l’occasion de découvrir son univers artistique, ses influences et sa manière de travailler. On lève la grand-voile sur son monde coloré au formats XXL !!!

Qui es-tu et que fais-tu ?
Concrètement et pour faire simple, je suis peintre et graphiste.
J’assemble des points et des lignes dans un certain ordre sur un plan en décollant le blanc de la toile pour faire apparaître des couleurs.
Mon travail s’apparente à un sampling plastique, un collage de clichés détournés, de lieux communs culturels formant une juxtaposition chaotique d’éléments visuels hétérogènes sans véritable cohérence sémantique. Je suggère plus que je n’impose.
C’est parfois le degré zéro de la représentation, un simulacre de mythologie contemporaine.
Je me définis comme un agent provocateur d’esthétique, un surfer de couleurs, un saboteur ludique. Ma méthode est situationniste dans les grandes lignes.
Je fabrique des marchandises culturelles sur le marché narcissique des échanges ou un truc dans le genre.

Quel est ton bagage artistique ?
En 1994, à Bastille, j’ai rencontré un jeune musicien américain de Seattle, Robert Pearson, passionné par le mouvement Dada, Kurt Schwitters, le cabaret Voltaire, la poésie surréaliste de Breton et de Tzara. Outre ses compositions de musique contemporaine, il avait développé un logiciel de brainstorming autour de l’idée de l’épuisement des significations connexes des mots. (Telical Words Interaction Exhaution). Le but était d’aller au terme des interactions possibles du langage en listant jusqu’au bout du bout les connexions sémantiques possibles pour créer de nouveaux concepts.
En 1996, je suis parti à New-York pour continuer le travail d’un point de vue plastique et graphique. Ma toute première exposition en Bretagne en 1998, était très largement inspirée par ses réflexions sur le langage et pour ma part, l’incapacité d’exprimer certaines choses avec des signes ou des mots.
En 2000, je suis revenu à la vidéo en faisant des installations au sein d’un collectif d’artistes appelé la ZWANZER DIVISION (pour parodier La PANZER). “Zwanzer” voulant dire “Plaisanter” en Bruxellois. Depuis, c’est retour à la barbouille, je continue en multipliant les rencontres et les pérégrinations à travers le monde. De Berlin à Istanbul en passant par Lisbonne, La Havane, Londres, Lyon, Avignon, Nantes, Binic et Saint-Brieuc, j’ai collé, gravé, poché, photographié, essaimant des œuvres éphémères un peu partout.
En 2016 pour ART ROCK, j’ai participé à une exposition avec le collectif ART Redire. Sinon, ce sont principalement des expositions solos appelées “Figures Libres“.
Pour le reste, Bac A3, prépa Art Déco Paris, licence cinéma à Paris VIII. Les Beaux-Arts de Rennes m’ayant claqué la porte au nez. Je tiens à adresser un remerciement post-mortem à Jacques Sauvageot, directeur de l’école régionale des Beaux-Arts de 1983 à 2009. Merci vieux, sans rancune.

Quel type d’art te décrit le mieux ?
C’est du “No style” pur et dur et entièrement assumé. Le style, c’est souvent quelque chose qui enferme le peintre dans une même vision, une même technique, une même formule pendant des années, pendant toute une vie parfois.
Je refuse d’adhérer à un club qui m’accepte comme membre, c’est de Groucho Marx. Je n’aime pas trop les étiquettes.

Est-ce que la musique tient une part importante dans ta vie?
Mon travail s’apparente à du sampling visuel. C’est du collage plastique. Une poésie muette. Pourtant La musique est primordiale, je travaille en écoutant du Jazz. Mes goûts musicaux vont de Miles Davis, Coltrane à Motorhead en passant par les Cure ou les Clash ou les Sex Pistols, Gainsbourg, etc…

Quelle est la première chose que tu as fait aujourd’hui ?
Boire un café et acheter des croissants

Quelles sont tes inspirations artistiques, tes influences ?
Toute l’histoire de l’Art est une source d’inspiration, qu’elle soit musicale ou picturale. J’ai une légère prédilection pour le situationnisme, Picasso, le Pop, Henri Miller, le Punk, le Bauhaus, Maïakovski, Erro, la figuration narrative, bref la complète, jambon, œuf, fromage.

Quels thèmes explores-tu ?
J’adore la provocation. C’est mon côté punk. J’essaie d’amener une touche de poésie tout en contestant l’ordre établi et les institutions du monde de l’Art. J’aborde le thème de la subjectivité non intrinsèque de la valeur… esthétique. Histoire de déclencher un match de Boxe entre Spinoza et Marx. Ça, c’est pour titiller les intellos du monde de l’Art Contemporain. Ça m’amuse beaucoup.

Quel est le moment le plus décisif dans ton parcours ?
A la fin de la seconde que j’avais redoublé, mon avenir me semblait totalement bouché et sans aucune perspective. J’ai eu l’opportunité de passer un examen d’entrée en A3 au lycée Renan à Saint-Brieuc. Au final, j’ai été retenu et ça été de début d’une belle aventure. La chance de ma vie. Je n’envisage pas ce parcours comme une carrière mais comme un jeu d”enfants, une découverte permanente.

À quoi ressemble ton lieu de travail – ton atelier ?
Mon atelier est un appartement, mon appartement est mon atelier
Comment a évoluée ta pratique au fil du temps ?
J’essaie de prendre de prendre de plus en plus de plaisir à faire ce boulot. Je l’aborde comme un jeu.

Pourquoi l’Art ?
Par ce que c’est contre-indiqué. Selon Baudrillard, l’Art c’est une tentative de maîtriser l’illusion du réel par une représentation symbolique, c’est surtout un cheminement individuel, une quête spirituelle et pour finir parce que, pour citer Sartre, “Nous sommes ce que nous faisons de ce que les autres ont voulu faire de nous“.

Que fais-tu dans tes temps libres?
Des ballades en vélo ou en bord de mer, du jardinage quand je peux. J’adore manger les légumes que je cultive.

Ton «Happy Place»?
Mon atelier, le bord de mer.

Y a-t-il quelque chose que tu rêves de faire depuis longtemps et que tu n’as pas encore fait ?
Faire le tour du monde en 80 jours…

Des projets d’expositions à venir ?
Oui mais je n’en parle pas, pour le moment… Surtout en ce moment !

La question Lust4Love, est ce qu’il y a une question coquine que tu aimerais que je te pose ?
Si j’ai Quoi ? Affirmatif. Et quoi d’autres ? NO Comment.


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