Les nuits de Clinic Rodeo sont plus belles que vos jours!

Fondé en 2011 et après 3 albums convaincants, le groupe affirme son style plus américain que Montreuillois dans ce quatrième opus, classieux sans être pédant, envoûtant sans être ronronnant, parfait dans son exécution studio qui laisse entrevoir des lives absolument mortels.

En écoutant c’est dur de se dire qu’ils ne sont que deux:
Lui, c’est Ad, crooner à la voix sensuellement groove avec un look à la Jesse Custer (The Preacher).
Elle, c’est Joy Harvey, beauté délicate qui emporte votre âme dans ses percussions fiévreuses.

Pour l’anecdote, on me les avait chaudement recommandé pour jouer lors d’une soirée que j’organisais à la Féline avec Demens Motocycles et j’ai pas les mots pour vous dire à quel point ils avaient mis le feu, réussissant le pari fou de faire danser sur la même piste mes potes wesh à casquette amateurs de rap et ceux bien rock façon Hell’s Angel… du pur délire.
Et c’est ça Clinic Rodeo, un son fédérateur au delà des styles !

Alors ce nouvel album, intitulé Les nuits, ça donne quoi? Ça sent bon la BO de néo western bien dark où les bécanes ont remplacées les chevaux, où les héroïnes sont de cuir vêtues et  où les guitares envoûtent même l’enfer.
Des rythmes langoureux et rugueux à la fois qui hypnotisent au fil des écoutes. Un clip aux accents lynchiens, étrange et en dehors de tout mouvement de mode vient ouvrir le bal, on vous laisse découvrir cette belle surprise:

Directed by : Jules Teyant & Clinic Rodeo

Camera assistant : Léo Teyant Featuring Lara Broca

Stage managers : Cerise Morize & Lara Broca Editing : Clinic Rodeo

 

On vous retrouve avec un quatrième album, quelle est la ligne directrice de ce nouvel opus?

Ad : Quand nous avons commencé à écrire de nouvelles chansons, il n’y avait pas de ligne directrice, il s’agissait de morceaux, d’idées, de bouts de choses… Jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il était beaucoup questions de fantômes, de spectres, d’esprits. Nos paroles évoquaient le monde la nuit, les rêves et les cauchemars. D’où le titre de l’album “Les nuits” qui est apparu comme une évidence. 

Joy : En effet la ligne directrice s’est imposée d’elle même; après Hunters on s’est remis à écrire assez rapidement des morceaux et l’ambiance de « Les nuits » a émergé assez vite, sans que ça soit intentionnel. C’est plutôt une ambiance un peu sombre, un mélange type cabinet de curiosité, magie et séance de spiritisme. Ces visuels nous ont toujours attirés, car la rationalité n’y a pas vraiment sa place. Les choses nous y échappe un peu, comme parfois la musique justement, tant dans son écriture que lorsqu’on en écoute.

Quels sont vos mécanismes de création?
Joy : Ad va ramener un riff ou une idée de morceau, on va boeufer autour et ça peut partir aussi d’un pattern de batterie et idem, on bœuf autour !
Et plus rarement, on peut se mettre des défis, des challenges et parfois ça donne des morceaux qu’on garde. Il arrive aussi qu’on mette des morceaux de côté, par exemple pour Les Nuits, initialement on avait 15 ou 16 morceaux, mais on a gardé que ceux que l’on trouvé les plus aboutis.
Ad : Oui ça vient en général d’une idée de Joy ou de moi, ça peut être un riff de guitare, une mélodie ou un pattern de batterie qu’on développe ensuite ensemble. Les paroles sont souvent la dernière étape de l’écriture, au départ on chante dans un langage imaginaire !
Joy : On écrit souvent les textes ensemble, après Ad peut en ramener des « tout prêts » et moi aussi, il n’y a pas vraiment de règles !

Comment voit le jour un nouveau morceau?

Ad : Au beau milieu de ma nuit, je me réveille avec une illumination.
Joy : Moi ce sera plutôt en marchant.

Vous avez un univers très marqué visuellement, d’où vient-il?

Ad : De nos esprits malades ! En vrai pour cet album, nous avons envisagé chaque chanson comme un film. Comme une multitude de musiques de films, il fallait donc que l’univers visuel soit très fort. Nous imaginons les images, et l’univers général tout les deux.
 Et nous avons eu la chance de travailler avec des artistes qui ont vites compris ce que nous cherchions. Orianne Mazeaud pour le graphisme et la conception de la pochette, ainsi Jules et Leo Teyant pour les photos & vidéos.

Joy : On a toujours eu un rapport assez fort aux images, et surtout aux images cinématographiques.
Cela fait parti de l’univers du groupe, ça nous nourrit. Les films noirs nous ont beaucoup influencé, l’âge d’or un peu semi décadent hollywoodien à la « Sunset Boulevard », mais aussi des éléments plus lynchiens, un peu absurde, second degré, ce qui peut se ressentir plus dans nos clips.
Pour les visuels du CD de « Les Nuits », en effet nous avons fait appel à notre ami graphiste et directrice Artistique Orianne Mazeaud du Studio Bizarre. Elle a réussi à nous canaliser, et a créer ce visuel qu’elle a dessiné elle même, et que l’on trouve très beau, on en est très fiers.

Quelles sont vos influences musicales et cinématographiques?

Joy : Alors on a un peu spoilé avant ! Ca va être les films noirs, les films d’horreur aussi, notamment ceux de Romero, ou Tourneur, les giallo aussi. J’adore tout ce qui est Argento de la bonne époque, et évidemment Suspiria, qui est un classique mais dont les couleurs me fascineront toujours. The Hours aussi est un référence, les films de Todd Haynes… Niveau musical ça va être autant Joy Division, Lana Del Rey, Broadcast, Goldfrapp, St Vincent, le Velvet que Marianne Faithfull ou M.I.A.

Ad : C’est trés vaste, je suis un immense admirateur des bluesman comme Skip James, Robert Johnson, Muddy waters, Big Bill broonzie etc… de country mais aussi de rock comme 16 horsepower, Mark Lanegan, Triggerfinger, Dead Weather, the kills, Pj Harvey.. 
Pour le cinéma, les westerns spaghettis en général, Peter Bogdanovitch, David lynch, Alfred Hitchcock, Billy Wilder, Fritz Lang, Dario Argento, Sergio Leone…

Où peut-on vous voir en live prochainement?

A la Dame de canton à Paris le 16 mai 2023 avec en ouverture DAEMOORE !
Et bientôt un peu partout dans le monde!
Le lien de la billetterie est ici : http://www.damedecanton.com/billetterie/
Et nous sommes en train de travailler sur une tournée en dehors de la région parisienne avec d’autres groupes, donc bientôt un peu partout dans le monde.