Le nouveau single « Dresden » de BLUMI .. une plume aux vents heureux

Le nouveau single « Dresden » de BLUMI est déjà là et nous susurre d’attendre la sortie de son prochain recueil, de musiques mises en beauté de jolis mots, en novembre prochain.

La jolie aventure de Emma Broughton se poursuit grâce à ce nouveau récit musical, qui comme un cocon de poésie dans ce monde si troublé, nous laisse nous lover dans son univers. Les images en disent tant sur le regard, que pose BLUMI sur son histoire. Voici un voyage aux interstices d’une chanteuse poétesse bien dans son époque.

CREDITS Photos : Juana Wein Direction : Blumi Deepest thanks and love to Michael and Sabine Song written and composed by Blumi Co-produced by Romain Vasset and Blumi

Entre mots, entre nous…

Alors pour parler de son œuvre qui mieux que l’artiste elle-même, notre rencontre est juste là-dessous pour vous… avec la belle image de Anne Marzeliere…

Photo Anne Marzeliere

Emma, comment as-tu abordé la narration de ce court métrage musical Dresden?

« Ça a été très simple : j’ai suivi la trame du texte, et cherché à reproduire visuellement, par des photographies prises par Juana Wein, les souvenirs que j’avais de l’histoire que je raconte dans “Dresden”. »

On y ressent comme histoire qui pourrait-être ton histoire ?

« Oui c’est absolument mon histoire, sans aucun doute. Cette chanson raconte un épisode de ma vie. J’ai écrit le texte il y a dix ans, quasiment tout pile, en juillet 2011. J’avais vécu une “histoire” avec quelqu’un, qui m’avait créé plein d’émotions, et ce texte était juste une façon d’essayer de comprendre ce qu’il s’était passé – comprendre cette personne, me comprendre moi, et comprendre pourquoi les choses ne s’étaient pas déroulées comme je l’aurais souhaité. Petit à petit, après plein de métamorphoses, ce texte est devenu une chanson. »

On a toujours l’impression de voyager en nuage suspendu avec tes ambiances… L’introspection que tu utilise dans ce single est ta seule muse ?

« “en nuage suspendu” – je ne sais pas trop ce que ça veut dire mais c’est pas mal comme image 🙂 Alors l’introspection, pas forcément. J’écris beaucoup sur d’autres gens, des amis, et sur des sujets “de société”, sur des choses qui m’entourent. Je n’écris finalement que très peu de chansons “d’amour” – je trouve que le genre est surreprésenté, et notamment qu’il faut faire vivre des chansons d’amitié ^^ – et pas tant de chansons d’introspection que ça. Après, toutes les chansons partent des émotions que je ressens, donc en ce sens oui, elles sont toujours racontées depuis mon point de vue, voire même de mon intimité ; elles sont toujours biaisées par mon regard sur les choses, et ce que je ressens. J’essaie dans mes chansons de traduire les émotions qui m’habitent. De leur donner une forme. »

Depuis ton précédent Ep, qu’est-ce qui a changé pour toi, qui a eu une influence positive sur ces nouveaux titres à venir en novembre ?

« Oh plein de choses. Le fait d’enregistrer le premier EP m’a appris énormément de choses, m’a fait progresser, tout comme les concerts que j’ai fait après la sortie. Ça m’a donné un peu plus confiance en moi sur la composition et la production, et puis surtout ça a souligné les endroits que j’avais envie de creuser, sur lesquels j’avais envie d’avancer, d’expérimenter plus de choses. Et ce sera pareil pour le prochain opus – j’ai déjà repéré des choses sur l’EP#2, à venir, que je ne trouve pas encore assez abouties, et que je vais avoir envie de travailler pour la suite. » 

Que penses –tu de ta vie musicale ? Et sans vouloir être intrusif, à quel niveau ta vie personnelle intervient dans ta carrière ?

« Je suis super heureuse de ma vie musicale – et de la vie en général. Pourtant je suis quelqu’un de tourmenté, qui se pose plein de questions – je ne trouve pas que la vie ce soit facile, du tout, mais elles est vraiment super intéressante. …Dure, mais intéressante. Et ça me rend heureuse – de découvrir et d’apprendre tout le temps. Ma vie musicale est pour l’instant la meilleure façon que j’ai trouvée de pouvoir continuer à explorer. Avant j’étais chercheuse en sociologie, c’était pas mal aussi pour explorer, apprendre sur le monde et donc apprendre sur soi. La musique, et je crois tout type d’expression artistique, ça vous force à tout le temps vous remettre en question, vous interroger, et même si c’est très inconfortable, je crois que c’est là où je me sens le plus à ma place. Un peu paradoxalement. 

Et ma vie personnelle n’est pas séparée de ma vie musicale. Elles se nourrissent mutuellement. Ce qu’il se passe dans ma vie va émerger dans les chansons que je vais avoir envie d’écrire, et les découvertes que je fais pendant que je crée de la musique vont instruire ma vie en dehors de la musique, clarifier des choses, m’aider à dépasser certains blocages … »

Extraits du clip “DRESDEN”-CREDITS Photos : Juana Wein

Un charme tout discret et mystérieux se dégage de tes sons, tu as envie de séduire ton auditoire ou alors tu livres tes mots et moments au fil des inspirations ?

« haha – merci 🙂 Hmm alors je ne pense jamais à séduire mon auditoire quand j’écris des chansons, non. Parfois quand je suis sur scène et que je sens que les gens sont un peu en retrait, voir réticents, j’essaie de trouver des façons de les intéresser, mais jamais quand j’écris. J’ai une émotion qui m’habite, ou bien je suis juste en train de bidouiller sur des instruments et une émotion ou une intention émerge, et je déroule le fil, petit à petit. Parfois c’est très rapide, parfois ça prend beaucoup plus de temps. Souvent je dois créer le contexte propice à l’émergence de “l’inspiration”.»

Justement quel est ton processus créatif ? Comment avances-tu dans chaque mini projet que représente une chanson ?

« Petit à petit, j’affine mon processus créatif. C’est un trèèèèès long chemin. Mais en gros en ce moment ce qui marche pour moi c’est : noter au fur et à mesure de “la vie” des idées de chansons – des sujets, des petites phrases, des bouts de mélodie. Ça je le fais sur mon vélo, le soir avant de dormir, n’importe quand. Et ensuite je me réserve des périodes de une à deux semaines, régulièrement dans l’année, où je pars à la campagne écrire. Et là je reprends toutes les idées, ou alors d’autres qui m’arrivent sur le moment, et je travaille. C’est hyper laborieux et hyper ingrat, mais jusqu’ici, ça m’a permis d’écrire des chansons. »

Nous s’est retrouvés lors de ton passage à Rennes le 25 mars dernier, tu jouais en première partie de Divine Comedy. Tu témoignais à ce moment là de la joie personnelle et du bonheur professionnel de partager la route avec eux. Aujourd’hui, quelques mois après, tu en ressens quels effets, quels satisfaction artistiques ?

« Oui c’était vraiment une expérience fantastique 🙂 Je pense que ça m’a apporté beaucoup de confiance scéniquement. De jouer tous les soirs, dans des grandes salles, ça installe quelque chose. Et puis ça m’a permis de clôturer cette tournée autour de mon premier EP, ça a marqué la fin d’un cycle, et la belle fin d’un beau cycle, ça aide à passer à autre chose. »

Tu aimes voyager et partager tes émotions en musique. Quel serait le prochain endroit  où il te plairait de vivre momentanément ou de façon plus durable ?

« J’ai toujours un faible pour l’Ecosse, l’Irlande ou le nord de l’Angleterre, d’où vient mon père. Ce sont des paysages où je me sens vraiment à la maison. J’y pense 🙂 »

10-Pour terminer, nous allons faire un détour dans ta playlist et qui sait dans ta discothèque…

Quels artistes font partie de tes écoutes en ce moment ?

« Alors de façon totalement obsessionnelle, Rosalia. Obsession totale. Et ces derniers temps j’ai beaucoup écouté Maple Glider, l’Orchestre tout puissant Marcel Duchamp, Big Thief, Esperanza Spalding et Little Simz.

Sinon j’ai une grosse “to listen to” playlist de genre 1000 chansons – n’importe quoi – et dans les derniers ajouts il y a : Safia Bahmed-Schwartz, Mitski, November Ultra, Norma, Saya Gray, Blu Samu, Kendrick Lamar, Rodrigo Amarante »

Quels sont ceux qui comptent depuis longtemps pour toi, tes phares ?

« Les deux qui m’ont donné envie de chanter, ce sont Ella Fitzgerald et Joni Mitchell. Après les phares ça a été Gillian Welch, Bon Iver, Coltrane et Miles Davis … Il y en a trop 🙂 »

Et enfin, si tu devais nommer LE disque ou LE titre que tu portes en ton cœur, ce serait lequel, aujourd’hui…

« ohlala …… Aujourd’hui je vais dire Cavalo de Rodrigo Amarante 🙂 »

Merci à Emma pour ce temps qui nous a été réservé. Voilà pour moi le temps de vous laisser avec l’univers de BLUMI… Au travers de ce miroir à facettes, la lumière passe ses messages d’espoirs poétiques, alors laissez vous rêver en nuages suspendus.

Guillaume d’Arsène

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