Karine Germaix, Incandescence 2ème disque solo

L’album de 5 titres Incandescence (Autoproduction, 2020) sort le 14 février prochain, journée sanctifiant les amoureux dans la croyance populaire. 

Et justement dans cet opus Karine Germaix part sur la voie de l’exploration dans la complexité des sentiments amoureux tels les enchevêtrements rythmiques. Elle exerce avec passion ses modulations de voix et d’accordéon à transcrire musicalement à la fois atypisme, étrangeté et magnétisme.

Karine Germaix vit en Belgique depuis 2013. Elle est accordéoniste et met en avant la modernité de son instrument. En trio, elle est accompagné de Flavio Maciel de Souza à la basse et Didier Fontaine à la batterie afin de brouiller les pistes des styles musicaux et la suivre sur ses chemins rythmiques et mélodiques sans concessions et dur à cerner tant ils sont ouverts et fruits du parcours musical de Karine Germaix.

en trio (c) Séverine Bailleux

Les textes des chansons (sauf le titre « Le pressoir ») sont des poèmes de Mickaël Serré aka Mickomix qui transcrivent une ambiance sombre de mélancolie avec espièglerie, une musicalité gainsbourienne et polysémique. Le CD comporte des cartes sérigraphies recto et verso en édition limitée, signées et numérotées par l’artiste plasticien Mickomix (https://www.facebook.com/Mickomix-808640276139878/permettant une autre lecture de ces cartographies sonores à la manière d’un jeu de Tarot. 

Karine Germaix a commencé l’accordéon tôt à 13 ans, et gagne son argent de poche en compagnie des orchestres de bal avant de se séparer plus tard momentanément de cet accordéon dont le côté musette la rebute et d’entamer des études d’acoustique. Elle redécouvre l’accordéon à travers la musique classique avec un 1er prix d’accordéon CNR de Nantes. 

(c) Bianchini

Elle a fait partie des projets musicaux de Rue d’la Gouaille, Orange Bloom, Laoun Sharki etc. En live et tournée sur des scènes belges, françaises et internationales. Karine Germaix a démocratisé en quelque sorte l’accordéon l’amenant là où on ne l’attend pas, dans les styles musicaux, au théâtre, au cirque, en danse contemporaine….. Son premier album solo Ondes étourdies (Autoproduction, 2013) réuni expérimentations sonores (et bruitistes) chansons et poésie. 

Le 1er titre « Je brûle » surprend et titille la curiosité face à l’aspect novateur et la puissance de l’instrument accordéon. Un certain côté urbain vient à l’oreille et notamment dans les variations de tempos et d’inflexions de voix aussi. La voix féminine en français dans le texte distille la poésie auto-orientée et se fraie un chemin parallèle aux sursauts de vigueur de l’accordéon. 

La fougue incandescente de l’étreinte peut aussi se transformer en asphyxie dans une relation étouffante, ou toxique comme le second morceau « L’apnée » le suggère avec dextérité et à-propos des sentiments et émotions physiques cette fois-ci dans l’élément liquide. Le « je » est rejoint par l’accordéon et ses méandres, et la basse et les percussions cadencent le tout à la perfection. 

« Des mots crazy » marie l’anglais au français dans le titre et habille cette chanson de demandes. Les pieds sur terre, la relation semble n’être qu’amour et offre énergie et droits. 

sur scène (c) Séverine Bailleux
(c) Séverine Bailleux

Le titre final « Tout est dense » pourrait faire d’abord croire à un jeu de mots avec « danse » il n’en est rien. Le son répand la complainte englobant la totalité pour terrain du « je » des trois premières chansons qui a disparu. Ne reste à la fin que de superbes envolées vocale et aériennes des instruments en guise de conclusion. 

Une artiste à découvrir absolument ! 

https://www.facebook.com/karinegermaixmusique/

https://www.karinegermaix.com/

Van Memento Maury