Érigé au sommet d’une pop sobre et mélancolique, Jay-Jay Johanson, c’est plus de vingt ans et douze albums, témoin d’un amour musical intarissable. Il jouit d’une virtuosité atmosphérique en constante élévation et sans fausses notes. Le nouvel album du “crooner pop“, “Kings Cross“, n‘échappe pas à cette courbe montante devenue une règle de conduite. Qui n’est pas sans rappeler ses délicieuses précédentes inspirations, “Tatoo” (1998) et “Rush“ (2005).
Jay-Jay Johanson, le visage lumineux arborant un sourire de gratitude, investit la scène de La Barakason (Rezé) sous un déferlement d’applaudissements. Après un hochement de tête accompagné d’un geste de la main, il entame sans plus de formalités cette nuit avec un “Not Time Yet“, extrait de son opus 2019. Le timbre inimitable du Suédois nous charme toujours autant. La soirée promet d’être hypnotique !
Les instrumentations de “It Hurts Me So” puis “You’ll miss me when I’m gone“ évoluent ici dans un registre plus jazzy, libérateur et aérien. Ces compositions sont délicatement enrobées de textures classiques, manipulant l’aspect organique de son oeuvre avec les sentiments ombrageux de “Dilemma“. Les légères pointes lyriques sur “Smoke“, “750705” et “Far Way” sont autant de merveilles auditives qui nous maintiennent dans une sphère tel le noyau de notre émoi.
L’émotion dans le public est palpable !
Entre reproduire fidèlement les étranges mais aussi les amener à la réflexion en se souciant du cauchemardesque, c’est aussi cela la pop, représentée sous ses traits les plus exquis. A l’entame de “Quel dommage“ (sans Valérie Leulliot), le couplet en français est unanimement repris par la salle archicomble. Les sifflements du public accompagnent celui de Jay-Jay sur la mélodie “Heard Somebody Whistle“. La ferveur monte encore d’un cran !
Il semble évident que l’incontournable “Believe In Us“ soit le titre prédisposé à achever sublimement la nuit. Avec un titre d’une telle beauté, il parvient à magnifier l’émotionnel, aussi fastueux qu’extatique, comme en atteste sa sensibilité lyrique…
Après une courte pause, Jay-Jay revient nous enchanter avec “Whispering Words“ et poursuit par l’émouvant “On the Other Side“. Une musique onirique impliquée et le rêve tiraillant l’artiste sont autant d’indéniables générateurs d’émotions qu’il interprète dans un tour de chant époustouflant d’honnêteté. Le dynamique “Rocks In Pockets” sera le final d’un concert dans un français sans accro.
Jay-Jay remercie l’assemblée, visiblement ému de recevoir autant d’amour en retour. Avant de quitter définitivement la scène, il serre chaleureusement les mains des premiers rangs, sous une avalanche d’acclamations…
Le “dandy musical“ semble vouloir manquer un temps d’une consistance prégnante avec son public. Comme un synonyme de récompense, pour lui, pour nous et pour l’amour de la belle musique…
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Stef’Arzak