INTERVIEW : COFFEES & CIGARETTES

Interview de Renaud Druel aka MC Jesse, auteur, compositeur et interprète et fondateur d’un groupe qui mélange avec talent la chanson française, le rock et le hip hop, le tout dans un univers singulier aux textes percutants. Autant d’atouts qui révèlent un esprit vif aux références riches, qui ne pouvait qu’attirer notre attention. Nous avons demandé à Renaud de répond à nos questions sur l’intrigante aventure Coffees & Cigarettes… 

Revenons sur vos origines. Comment a commencé l’aventure Coffees & Cigarettes ?
J’ai crée Coffees & Cigarettes en 2013, 2014. Je sortais d’année où j’étais guitariste au sein de nombreux groupes de rock. J’avais envie de crée un groupe, mon groupe. J’avais envie d’enfin pouvoir chanter mes textes et jouer mes musiques. Je me suis alors mis à la place du public, un peu comme un fan de musique. Et je me suis demandé : « Qu’est ce que j’aimerai voir sur scène ? ». Alors l’idée m’est venue d’avoir une formule musicale qui mélangerait le rock, la chanson et le hiphop. Je me suis dit qu’il serait aussi « original » d’avoir un instrument que l’on a pas l’habitude de voir sur scène dans une formation hiphop ou musique actuelle et j’ai donc décidé de mettre une corde (violon, alto et/ou violoncelle). Et après l’envie de créer de la vidéoprojection de dessin animé qui colle avec le rythme des chansons et le texte coulait de source.
C’est comme ça que Coffees & Cigarettes est né.

Vous défendez une sorte de cocktail entre rock, rap et hip-hop avec un soin très particulier sur le choix des textes. Comment et pourquoi avez-vous choisi cette sonorité urbaine pour vous exprimer ?
Comme je le disais au dessus je venais du rock. D’un rock plutôt année 70, un brut et progressif. Quand j’ai commencé à écrire mes premiers textes et à composer mes premières musiques, je me suis rendu compte que cela sonnait hiphop. Donc il a bien fallu que j’y mette. (Rire) Et puis j’ai toujours écouté énormément de hiphop des années 90 alors le truc s’est imposé de lui-même.

Depuis vos débuts vous avez pas mal évolué, vous abordez maintenant une esthétique toujours plus intime et plus narrative. Quelle a été la source de motivation derrière la création de “Rollercoaster »?Rollercoaster a pour thème les hauts et les bas de la vie, le tourbillon, le tourbillon qu’est la vie et qu’a été ma vie c’est 4/5 dernières années. L’album se devait d’aborder des thèmes plus personnels, plus autobiographiques. Il devait donc aborder mon enfance, mes coups durs de ces dernières années. Mais je voulais, comme je l’ai fait jusqu’à maintenant, que les chansons s’enchainent en racontant une histoire globale. Il fallait que chaque chansons se suffise à elle même mais que si on les mettent à la suite elle puisse raconter une plus grande histoire.
La motivation derrière la création de cet album était de parler de ces années et de rendre aussi hommage à ma mère partie entre l’album « Freakshow » et ce nouvel album « Rollercoaster ».

Vous avez explorez cette fois l’enfance et l’adolescence avec des questionnements d’une grande maturité (presque revendicative). Pourquoi ce choix ? et y a-t-il quelque part une enfance désabusée qui s’exprime ?
Désabusée, oh non jamais. Nous on y croit à fond et comme je le dit dans la chanson Coffees Résistance : « Toujours des rêves de gosses toujours de l’espérance ? Allez viens rejoint la Coffees Résistance ». En fait, parler de l’enfance dans cet album était une façon de revenir à la base au début de ce qui m’a forgé. Mon enfance a été très belle, bercée d’amour et d’innocence. Dans cet album, je reviens sur ces années pour expliquer d’ou vient depuis mon plus jeune âge, mon amour des livres, des jeux vidéos, des films et de la pop culture. Génération Club Dorothée oblige (Rire). Et j’en parle aussi pour mieux parler de ma mère. Je n’ai pas réellement une nostalgie de mon enfance. Je ne pense pas que c’était mieux avant. Juste me souvenir de mon enfance, c’est comme regarder un album photo, c’est des souvenirs qui sont chouettes et j’aime à me les remémorer pour ne pas oublier.

Vous sortez déjà votre 3 ème album. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est l’album de la maturité, c’est ca ? (Rire). Non, en vrai, cela fait plaisir de se dire que cela fait bientôt 10 ans que le groupe existe et qu’on a toujours la même envie et toujours des choses à raconter. Je suis très fier du travail qu’on a effectué sur ce nouvel album. J’ai l’impression qu’avec cet album on a enfin affirmé notre style et notre travail est devenu vraiment un travail de groupe. Là ou avant j’étais un peu control-freak et voulait tout faire seul.

Cette période Covid, même si elle semble derrière nous, n’aide pas vraiment le projet émergent comme vous. Quel impact cela a-t-il eu sur vous humainement et musicalement ?
On avait sorti un crowdfunding pour aider à la sortie de cet album et toutes les périodes d’enregistrement sont tombées sur les confinements. La pandémie a considérablement retardé l’enregistrement et la sortie de l’album. Et le fait, entre autre, de ne pas pouvoir organiser de tournée qui accompagne la sortie de l’album nous a poussé à retarder encore plus la sortie de ce dernier. Notre communauté, nos fans ont très bien compris ces choix et on suivit et accepté le retard de cet album. Une fois que nous avions digéré le fait que l’album allait mettre du temps à sortir cela a été un soulagement car pour la première fois de notre vie, nous avons pris du temps pour faire les choses et nous consacré aux arrangements. Prendre notre temps et travailler sans contraintes / deadlines les compos a été très bénéfique pour nous et notre musique. Ca a été libérateur, cathartique.

Quel est votre sentiment globalement de pouvoir enfin le partager ?
Bah c’est une joie et un soulagement. Nous sommes très content des retours de la presse mais aussi de nos fans sur cet album. On a reçu une grande quantité de message depuis que l’album est sorti. Et c’est des messages pour nous remercier pour nous dire que à quel point ils ont aimé l’album, pour nous dire que les chansons ont parlé aux gens qu’ils se sont retrouvés dedans Bref, continuer à envoyer des messages j’adore vous lire. (Rire) Et puis j’adore l’objet du cd et du vinyle pour moi c’est toujours une grande excitation et une grande fierté quand j’ouvre pour la première fois un des mes CDs ou de mes vinyles. C’est comme un cadeau.

Retrouver l’énergie de la scène n’est pas anodin pour défendre un album et vous avez déjà plusieurs belles dates. Comment avez-vous vécu vos premiers concerts ?
C’était hyper émouvant car on a fait la première date de la tournée sur un gros festival. Et retrouver le public avec nos nouvelles chansons. A Poitiers dans une ville dans laquelle nous avons tellement jouer. C’était très émouvant. Et puis nous avons travaillé un nouveau concert avec un nouveau line up composé entre autre de trois cordes sur scène (Violon, alto, violoncelle). On a eu de très bons retours sur ces dates. On prévoit encore des moments de résidence de travail pour peaufiner tout ca et apporter le meilleur au public mais je suis très content du travail scénique qu’on effectue sur cet opus. Et on a toujours hâte de retrouver le public.

Artistiquement avez-vous des affinités et avec qui souhaiteriez-vous collaborer ?
Ouah y’en a plein avec qui j’aimerai un jour pouvoir faire quelque chose. J’aime beaucoup le travail de Marc Nammour, de Casey, d’IAM, Dooz Kawa ou d’MC Solaar. Moi, je suis assez éclectique et j’aimerai aussi beaucoup collaborer avec d’autres styles musicaux. J’aime beaucoup les chansons de Pomme, ou de Babet de Dionysos. Puis j’aimerai bien collaborer avec des nanas ce serait chouette.
Après il est évident que si Danny Elfman et Trent Reznor me lisent c’est quand vous voulez pour un titre les gars !

Quels sont vos projets dans les mois à venir ?
Et bien le premier projet c’est avant et surtout la tournée qui est en cours. Mais il y aussi les sorties de vidéos qui sont prévues. Il y aura des clips et de live. Voilà, puis on va agrandir notre merchandising avec des nouveaux trucs cools. Voilà.

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Stef’Arzak