Au-delà d’un jeu de mots douteux, le trio, Acid Gras, est profondément déjanté et le titre de l’Ep qu’ils dévoileront le 24 février prochain l’est autant « CD1 ». À la première écoute, le moindre que l’on puisse dire c’est qu’il nous marque par son ton délibérément drôle et résolument bondissant, tant au niveau des textes que des mélodies punk : gros riffs saturés, rythmiques imparables et crampes aux zygomatiques assurées. Bien sûr les 5 titres font rire mais ils restent en tête, et s’avèrent être idéals pour nous mettre la patate. C’est bel et bien un premier opus à la sauce piquante qui nous pousse à en redemander encore. Nous avons soumis Thomas (chant, guitare), Eileen (basse) et Ariane (batterie) à un petit interrogatoire, nous vous en livrons le contenu tout de go …
Votre trio est sévèrement déjanté. C’était quoi l’idée ou le délire de départ pour vous réunir ?
Thomas : Je voulais faire du gros son avec deux accords.
Eileen : Moi j’ai toujours rêvé d’être une rockstar!
Ariane : Hmm… Moi j’avais rien à faire ahah. Plus sérieusement avec le Covid on avait perdu tous nos projets artistiques. Thomas et Eileen sont amis depuis super longtemps, ils ont commencé à se triper sur deux accords tout pétés en chantant « Ton chien est moche ».
Eileen : Sauf qu’il manquait du poumchak poumchak alors on a appelé Ariane pour qu’elle se mette à la batterie.
Thomas : Et bam, ça fait du gras
Prendre Acid Gras comme nom de groupe c’est vraiment sérieux ?
Eileen : « Vu nos parcours de vie, je crois pas qu’on ait fait quoi que ce soit de sérieux .
Thomas : En même temps notre musique sonne comme une barquette de frittes au Nutella
Ariane : « du coup c’est cohérent »
Votre premier Ep « CD1 » mélange allègrement l’adrénaline en intraveineuse, le punk-rock de Fête Foraine et un goût prononcé pour la tarte à la crème 100% pure beurre. Quel est votre régime alimentaire pour obtenir cette énergie aussi communicative ?
Ariane : On fait pas du technique, on est là pour kiffer. Moi je savais même pas faire de la batterie avant d’entrer dans le groupe. Je savais que taper, donc j’ai tapé fort »
Thomas : La recette c’est beaucoup de WTF et une bonne dose d’inconscience. On pensait même pas que ça sonnerait ou que des gens seraient intéressés par ce qu’on fait »
« Ripaille à Versailles », votre single colle assez bien avec à la grogne sociale et aux lendemains de manif trop arrosé. C’était quoi l’idée : invitation à la fête ou hymne anticapitaliste ?
Eileen : Invitation à la fête anticapitaliste
Thomas : Des mojitos derrière le camion CGT
Faire une chanson sur JCVD c’est cool mais franchement Chuck NORRIS il lui met sa race les pieds dans les poches ! Vous voulez pas faire un single sur Chuck NORRIS dans votre prochain EP ? Pourquoi JCVD plus qu’un autre ?
Ariane : T’es un malade tu dis pas du mal de Jean-Claude!
Thomas : Chuck Noris c’est cool pour les blagues mais j’ai jamais vu un de ses films . Par contre Van Damme laisse tomber le coup de pied retourné. Blood sport c’est un classique, je m’en lasse pas. Mais t’inquiète pas on a une chanson sur Jean Castex qui arrive. C’est l’anti Chuck Noris français
Et puisque vous semblez être de vrais fans de JCVD. Savez vous qu’il a dit un jour « Dans la vie, il faut partager. Au plus qu’on donne, au plus qu’on reçoit… ». Vous cherchez à partager quoi dans votre musique ?
Thomas : Que du love, des fleurs et de la 86.
Eileen : Etre les 45 min dans la semaine des gens pour oublier le monde de merde dans lequel on vit. Juste bouger la tête et se vider l’esprit sur du gros son.
Thomas : Grave ! Le délire c’est pose ton cerveau au début du concert, prends une pinte et nique tout.
Le cul entre deux chaises, en mêlant punchline débile (second degré) et humour vénéneux, vous ressemblez à de parfait cousin germain de Didier Wampas, Les 3 Fromages, Ultra Vomit et Fatals Picards. Mais en réalité vous vous situez où ?
Thomas : En réalité nos influences sont vachement anglo-saxonnes mais on voulait que ce soit en français. Par contre pas moyen de faire des oins oins avec des paroles de merde.
Eileen : C’est vrai qu’on écoute pas vraiment des groupes français … (oups) c’est plus Viagra boys, Slaves, Idles ou encore Sloaford Mods…
Ariane : après si on te fait penser à ces groupes en vrai c’est grave cool! Mais on n’a pas leur niveau haha.
Votre sonorité est Punk mais pas que, sans mentir, y’a quoi dans vos walkmans (vous écoutez quoi) ?
Thomas : Je découvre plein de trucs cool en ce moment comme Stiff Richards ou High Vis. Evidement, y a pas que du rock. Nos playlist, elles sont chelous de ouf!
Ariane : J’ai été biberonné à Lou Bega, y a toujours un Mambo Number 5 dans ma playlist! Ah et Pino D’andgio aussi!
Eileen : Y a trop de trucs cool qui sortent mais par rapport à notre son, tu peux ajouter Poésie Zéro, Turnstile et Johnny (for ever).
Votre premier EP « CD1 » sortira dans les bacs le 24 février avec une release party le 2 mars qui s’annonce plutôt cool. vous vous sentez comment ?
Eileen : Là tout de suite, c’est dimanche et j’ai la gueule de bois. D’ici la release ça devrait passer.
Ariane : J’ai hâte, ça va être trop bien! J’espère qu’y aura du monde!
Eileen : La bagarre!
Thomas : Leurs dites pas qu’on va tout retourner.
C’est quoi vos projets pour la suite ?
Eileen : Décuver, manger mon gouter.
Thomas : On a des dates qui arrivent : la release le 2 mars à Paris, Reims le 3, Troyes le 4
Ariane : J’ai toujours pas compris le délire de Troyes le 4….
Thomas : Et d’autres dates en région parisienne et en Bretagne. On aura aussi des vidéos de ouf et des goodies de ouf. Plein de truc de ouf à suivre sur les internets !
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Photo (c)Lisa Ritaine