Les jeunes irlandais de Fontaines D.C. à la sonorité punk, entament la nuit de la 1ère journée du Festival Art Rock. Dès les premières notes de l’ intro de « Hurricane Laughter », la guitare lourde donne le ton. Ils ont indéniablement la rage.
Les quatres musiciens – Carlos O’Connell (guitare), Conor Curley (guitare) l’autre Conor Deegan (bassiste), Tom Coll (batteur) – rentrent en scène, précédant Grian Chatten, chanteur et leader du groupe, qui arrive tel un lion en cage, parcourant la scène de long en large et regardant le 1er rang dans les yeux, prêt a bondir. La tension est palpable et la hargne de leur composition riche en inspirations. Certains les considèrent déjà comme un croisement entre The Fall, Pogues et Joy Division. (G. Chatten possède d’ailleurs une ressemblance déconcertante avec Ian Curtis).
Le public les attendait, leur réputation les ayant déjà largement précédée. Il est vrai que le groupe, à l’ascension fulgurante, a tout pour plaire. Des punks à la poésie “crue et venue de la classe ouvrière, souvent tenue en piètre estime par la critique littéraire” comme ils le disent eux-mêmes.
S’inspirant de James Joyce, TS. Eliot et Yeats, les textes de Grian utilisent la simplicité pour obtenir une rythmique plus percutante qui colle parfaitement au tempo primaire de leur rock énervé,
Engagés, ils jettent un regard cinglant sur la société actuelle sans épargner les dérives politiques qui résultent de ce “foutu Brexit“.
Mais revenons au live !
L’excellent « Chequeless Reckless », suivi de « Sha Sha Sha », titres les plus enragés, à l’énergie contagieuse, fait monter encore la sauce. Un pogo géant a envahi la fosse, l’ambiance est là !
Les titres s’enchaînent sans temps morts, les deux guitares en accord parfait tandis que G. Chatten scande ses textes d’une voix à la limite du slam version punk, dans une posture tendue, frappant du talon ou avec le pied de micro sur le sol comme pour imposer sa présence.
Place à présent aux titres les plus calmes (et oui ils en ont) : »Roy’s Tune », »Television Screens », »Liberty Belle », etc… Chansons plus lentes mais efficaces bien que légèrement en-dessous en live, n’ayant pas le même punch. Heureusement, ils en ont encore sous le coude avec « The Lotts » et “Boys in the Better Land”, faisant remonter la fièvre en flèche !
Pour le final, Fontaines D.C. passe encore à la vitesse supérieure avec le titre “Big”, déjà un hit ! Sans aucun doute le plus rageur, où la post-adolescence donne à la rébellion ses lettres de noblesse dans 1:50 de punk débridé !
Bien que le groupe n’ait sorti son premier album ” Dogrel ” qu’en avril dernier, ils font preuve d’une aisance et d’une efficacité bluffantes sur scène. S’imposant déjà comme un des groupes les plus prometteurs de la scène punk actuelle, ils ne plaisantent pas les cinq dublinois !
En concert le 11 juillet au Dour Festival (Belgique), le 20 juillet aux Vieilles Charrues de Carhaix, le 25 juillet au Paleo Festival de Nyon (Suisse) et le 15 août à La Route du Rock de Saint-Malo.
Fontaines D.C. Festival ArtRock 2019
StefArzak