Quatre ans après l’éclatante odyssée de « Palais d’argile » (disque de platine et jalon indélébile de la scène française), Feu ! Chatterton revient avec Labyrinthe. Un titre énigmatique mais qui en dit beaucoup : errance, mirages, bifurcations, mais aussi l’étincelle de l’émerveillement, ce frisson rock poétique parfait pour rêver, danser et se retrouver.
Comment écrire un nouveau chapitre après 130 concerts enivrants, une tournée qui semblait ne jamais finir ? En osant le pari de l’intime et du direct. En tendant l’oreille vers la pop et ses architectures lumineuses. En acceptant, comme le confie Arthur Teboul, « d’aller au plus près du cœur » sans détour…
Ici, le combo semble tracer une voie identique mais pourtant différente dans ce labyrinthe sonore fait de nappes électroniques qui battent comme un cœur urbain, de guitares nerveuses qui taillent dans l’air comme des éclairs, de textes incandescents scandés par la voix magnétique de Teboul, de refrains plus immédiats, sans renoncer à la poésie qui fait la marque du groupe.
Le single Mille Vagues en donnait déjà un indice : plus pop, plus frontal, mais toujours traversé par ce souffle qui fait danser les images dans nos têtes. Un morceau comme un ressac, entre douceur mélodique et urgence rythmique. À ses côtés, Allons voir se dresse comme un manifeste d’ouverture : « Allons voir ce que la vie nous réserve », sans peur du ridicule, avec l’audace des funambules.
L’album lui-même s’écoute comme une traversée initiatique : tantôt rêverie nocturne dans les rues de la ville, tantôt éclat solaire où la musique se déploie en spirales. Les influences affleurent, la chanson française habitée (Brel, Bashung), les textures électro d’un James Blake ou d’un Moderat, la tension rock héritée de Radiohead mais toujours digérée, transfigurée par la cohésion flamboyante des cinq musiciens.
Alors, Labyrinthe est-il une sortie, une fuite, ou un retour à soi ? Peut-être tout cela à la fois. Feu ! Chatterton a toujours eu ce don rare : écrire des chansons comme on ouvre des passages secrets.
Le disque paraît le 12 septembre. Déjà, la tournée s’annonce brûlante, avec deux Accor Arena presque complètes en février 2026. Mais avant la liesse des foules, une invitation s’impose : celle d’entrer seul, casque sur les oreilles, dans ce Labyrinthe. S’y perdre, et accepter que la musique, encore une fois, nous retrouve.