Nouvelle sortie d’album reportée au 5 juin pour le trio bordelais Dätcha Mandala. Il va falloir donc s’armer de patience pour leur second album Hara (MRS Red Sound/ L’Autre Distribution/ Idol) d’heavy rock blues tribal onze pistes initialement prévu pour avril, mais heureusement le titre ‘’Stick It Out’’ (‘’Tenez le coup’’) vient de sortir en vidéo clip :
Ce titre est en complète synchronicité rock avec l’actualité du confinement lié à la pandémie du COVID-19. Le vidéo clip frénétique sonne le retour de Nicolas Sauvey (voix / basse / guitare acoustique / harmonica), Jérémy Saigne (lead guitare / voix) et JB Mallet (batterie / voix) après leur premier opus exalté Rokh en 2017.
Une douce entrée en matière qui prépare le terrain d’un heavy rock blues enragé et engagé pour le trio aux allures de porte-paroles, pour des paroles plus que jamais d’actualité :
« Yeah stick it out Folks
Stick it out I’m about to collapse now
Won’t you stick it ?
Will you just stick it ?
I wonder how long will you stick it, stick it, stick it, stick it
Out ? »
Les riffs des guitares accompagnent énergiquement leur compte-rendu de l’espace-temps actuel où surconsommation, hyper-connexion, hyper-déchets, écologie, virtualité etc. ont fait perdre à l’humanité son essence même d’humaine. Hara, « ventre » ou « réservoir d’énergie » pour les japonais, est le centre d’équilibre entre ciel et terre, conscience face à l’inconscience ayant explosé à la réalité présente. L’hyper-conscience est leur premier pas vers une ré-évolution collective en musique. Dätcha Mandala questionne : « Le possible effondrement de notre société thermo-industrielle ne serait-il pas le résultat d’une profonde déconnexion de l’humanité avec son hara ? ». Idem avec le heavy tribal ‘’Eht Bup’’ qui pose la problématique sur notre mode de vie et sa suffisance.
Une divinité maternelle ‘’Mother God’’ apaisante accueille les oreilles. Plus loin le titre ‘’Moha’’ revient bercer de part et d’autre de Mantras anciens ou modernes et basculer dans le divin côté de l’existence connectée à l’univers, le rock reprenant ses droits au final percutant et prenant.
Des teintes rock des années 70 dans le single ‘’Who You Are’’, avec un léger souffle de Led Zeppelin dans les airs, et dans le fulgurant ‘’Sick Machine’’ à la voix automatisée et démultipliée.
Du folk blues traditionnel dans ‘’Missing Blues’’ propulse dans des rassemblements chaleureux aux Etats-Unis avec harmonica et voix profondément émouvante qui fait partager le vide du manque., l’amour et l’absence de l’être aimé : « Spend my every day prayers down on my knees »
‘’Morning Song’’, la ballade d’Hara au piano solo, surprend par le changement brusque de tonalité et la disparition temporaires des guitares au début, avant que leurs cordes ne reviennent dans la même veine que le groupe Queen, une ode à l’amour et à l’acceptation de soi.
En bouquet final, on retrouve avec grand plaisir ‘’Pavot’’, un morceau déjà connu et performé en scène du groupe qui de leurs propres dires trouve sa raison d’être dans le lâcher-prise et le ‘’bottage de derrières’’ les fagots !
Enregistré au Studio Black Box à Angers où se sont croisés The Kills ou les Klaxons, Hara ne laissera personne indemne à son écoute. Contaminé d’heavy rock blues fiévreux et d’accès de musique tribale, le souffle coupé par l’alchimie la plus réussie et complète que l’on pouvait espérer, voici un remède aux maux d’une société actuelle confinée par ses excès et ses manques, où interrogations et réponses se côtoient sans masques, une bouffée d’air pur et dure rock.
https://www.facebook.com/datchamandala/
Van Memento Maury