AKA du court au long version baston!

Écrit par Morgan S. Dalibert et Alban Lenoir

Réalisé par Morgan S. Dalibert

Avec Alban Lenoir, Eric Cantonna, Natoo…

Le pitch: Adam Franco est un agent infiltré, effectuant le sale boulot partout où il est nécessaire. Sa nouvelle mission, intégrer une organisation mafieuse en France pour déjouer un attentat terroriste imminent dans la capitale. 

 

Mon avis: Je crains que mon avis ne soit pas très objectif car je suis le parcours de Morgan S. Dalibert et Alban Lenoir depuis leur début et vous n’imaginez pas à quel point je suis heureuse de voir ce projet qui était un court métrage bluffant devenir un long métrage d’une qualité exceptionnelle! Mais je vais faire mon possible pour vous convaincre d’aller voir cette pépite française.

Débuté en 2008, le court métrage d’origine déjà intitulé AKA semblait être conçu pour être une bande démo de ce que pourrait donner un long métrage d’action. Le projet est resté dans les cartons et il faut attendre 2023 ainsi l’explosion sur Netflix d’Alban Lenoir pour que les investisseurs croient l’alchimie possible. On peut cracher tant qu’on veut sur Netflix et sa manière de faire des films, n’empêche que sans les investissements de ce genre de plateforme, le cinéma français me décevrait encore et encore avec ses drames sociaux et ses comédies lourdingues. AKA démontre que l’on peut produire de l’action française de très haute qualité, du moment qu’on donne les moyens aux réalisateurs d’avoir les moyens de leur ambitions. Et AKA est à la hauteur de toutes ses ambitions et de la détermination de ses auteurs.

L’histoire peut paraitre réchauffée au premier abord mais le scénario se densifie au fur et à mesure que l’histoire avance, vous embraquant progressivement dans un mélange parfait entre Men on fire, Nikita, un brin de Léon saupoudré d’une brutalité à la Punisher, rien que ça! L’exercice étant de rendre hommage au genre et à ses codes tout en offrant quelque chose de nouveau. Les codes ont les a, comme cette fameuse séquence où un personnage centrale à l’image est totalement déconnecté de la scène ultra violente qui se joue derrière lui parce qu’immergé dans une musique qui créer un décalage amusant.

Les personnages sont bien plantés, représentant des archétypes sans être des caricatures. Les seconds rôles font le jobs. Les backstorys sont amenées plus subtilement que ce qu’on a l’habitude de voir en ce moment et ne bouffe pas l’histoire dans laquelle on est plongés.

Eric Cantonna est parfait, le rôle semble avoir été écrit juste pour lui tant il ressemble à l’image qu’on se fait du bonhomme. Natoo convainc en n’en faisant pas des caisses et en disparaissant derrière son personnage. Mais comment passer à côté de la prestation d’Alban, totalement investit dans son rôle. Sa transformation physique est impressionnante, son jeu est parfait, tour à tour émouvant, effrayant, parfois drôle. Les réalisateurs et les décideurs semblent enfin voir ce que je hurle depuis des années: Alban est notre star française qui rivalise avec les ‘Ricains! Il arrive enfin à jouer ce qu’il aime, des actionneurs bien écrits, rendant hommage aux films tels que L’arme fatale, Die Hard, Haute sécurité et autres buddys movies. Son passif de cascadeurs lui facilite sûrement la vie mais n’enlève rien à la beauté des combats, simples, rapides et efficaces. On ressent le poids des coups et ça pique!

Alban Lenoir (Adam Franco)

La réalisation de Morgan S. Dalibert est parfaite. Le sens des cadrages mais surtout les couleurs et les lumières sont sublimes. Le rythme du film est parfait, on tient les deux heures sans s’ennuyer une seule seconde. Dès la séquence d’ouverture, j’ai été bluffé par la qualité des images, ce qui pêche souvent pour moi chez les français. Avec Julien Leclercq et Benjamin Rocher, je crois qu’on a trouvé le renouveau des films d’action français de bonne qualité.

Pour la musique, on retrouve Etienne Forget qui fait partie de la bande Dalibert/ Lenoir puisqu’il officiait déjà sur Hero Corp et sur le magnifique court métrage La vitesse du passé que je vous recommande très chaudement, chez Buffalo Corp. Et c’est beau ce qu’il a fait Etienne! Des musiques dites classiques mais modernes, des morceaux qui rythment le films sans avoir été entendues milles fois et un final qui vous tire quelques larmichettes, la version de Hurt de Nine Inch Nails au piano, réarrangée, est sublime!

Une parfaite réussite, le début d’une nouvelle aire j’espère et surtout Bravo les gars!