Clavicule « Garage Is Dead »

Clavicule n’est pas du style à tergiverser pendant des plombes pour vous immerger dans une cascade de riffs puissants. Mais derrière cette violence, se dessinent des mélodies plus touchantes, notamment grâce à un véritable boulot sur l’atmosphère. Beaucoup moins opaques que certains groupes de rock garage psyché, les « bad boys » rennais font preuve d’une audace imaginative et vous prennent à bras-le-corps. Après un premier EP autoproduit en 2019, ils viennent, en signant chez nos amis de Beast Records, transformer l’essai en pleine face. Leur premier grand saut format LP, intitulé « Garage Is Dead » dont la sortie est prévue le 12 juin prochain, est une tornade infernale de dix titres qui s’approprient l’énergie de pairs tentaculaire tels que Ty Segall ou encore les Meatbodies.
Cette fine équipe avait déjà attiré toute mon attention au Mondo Bizarro lors d’un live tonitruant. A l’annonce de cet album, ils ont accepté de répondre à nos questions.

Comment en êtes-vous venus à la musique, et plus particulièrement au rock garage ?
On a tous eu des parcours assez différents pour arriver à Clavicule et au garage au sens large du terme. La base commune est l’amour du rock qu’on a tous viscéralement en nous depuis tout petits. Le garage, mot un peu fourre-tout, nous permet surtout de ne pas être enfermés dans un carcan et de pouvoir y ajouter à notre guise nos nombreuses influences qui vont du punk au psyché, du surf au grunge, voire même jusqu’au métal !

Quand et comment avez-vous fondé Clavicule ?
Clavicule est né en 2018 ! Ian (bassiste), qui tenait un magasin de disques, voulait monter un groupe de garage et a successivement rencontré Kamil (guitare) et Marius (guitare-chant). L’alchimie humaine et musicale est tout de suite arrivée, ce qui a permis de composer énormément de chansons dès les premières semaines de répétitions. On retrouve d’ailleurs toutes ces compositions sur notre premier album. On a mis ensuite un an à trouver notre batteur Alexis, qui a intégré le groupe en mars 2019, et là, la machine était bien lancée !

Comment procédez-vous pour les compositions de vos chansons ?
Quelqu’un apporte un riff, explique sa vision de la chanson et ensuite on développe tous ensemble. Généralement, ça va assez vite pour composer, les idées fusent. On passe plus de temps à essayer de canaliser et trouver un point d’entente où on est tous ok qu’à chercher l’inspiration !

Vous allez sortir votre 1er album « Garage Is Dead » chez Beast Records. Dites-nous comment ça s’est passé ?
Et bien ça s’est passé assez naturellement ! Seb Blanchais, le patron de Beast, a entendu parler de nous et nous a proposé de faire l’ouverture des australiens de The Floors au Mondo Bizarro à Rennes en avril 2019. Ça a été notre premier contact ! Il a ensuite entendu notre 1er EP et ça a dû lui plaire parce que lorsqu’on a parlé d’enregistrer notre 1er album, il a tout de suite proposé que ça sorte sur son label !  Il sortira également chez Open Up and Bleed Records, label lorientais de grande qualité.

Où, comment et avec qui l’avez-vous enregistré ?
Nous l’avons enregistré avec Dimitri Dupire, un ingénieur du son assez incroyable – qui est aussi un ami – et qui possède un studio chez lui dans la campagne entre Rennes et Nantes.
Tout a été mis en boîte en 3 jours, on a voulu garder une forme de spontanéité et d’urgence qui fait la force de notre groupe en live.

Mêler les activités professionnelles tout en étant musicien est souvent compliqué. Comment faites-vous pour gérer ces aspects de votre vie ?
Pour nous quatre, la priorité est la musique et le groupe. On fera toujours en sorte de donner le maximum pour Clavicule, quitte à faire beaucoup de concessions ! Il y a parfois des moments difficiles car le statut artistique est souvent peu reconnu à sa juste valeur, mais le bonheur que nous procure l’aventure musicale et humaine d’un tel projet compense très très largement les aspects les plus négatifs.

Vous venez de mettre en image « My Time ». Pourquoi ce titre-là en particulier ?
C’est Kamil, qui est aussi vidéaste talentueux à ses heures perdues, qui avait depuis longtemps l’idée du scénario du clip. Et il s’avère que dans sa construction, ça collait parfaitement à « My Time », à la fois pour la musique, avec sa partie calme puis sa partie où tout bascule dans la violence, et pour les paroles, qui racontent le moment où l’on perd, sans trop savoir pourquoi, l’instant de grâce où tout nous réussissait juste avant.

Le dernier morceau de l’album, « Jericho », est un tube en puissance. C’est un peu le titre idéal pour mettre le bordel en fin de concert non ?
Effectivement, on le joue vers la fin du concert ! Ce titre est paradoxal car il est à la fois lourd, puissant, enivrant mais aussi très délicat dans sa mélodie arabisante… On trouve qu’il apporte une touche différente à notre set, une émotion qui peut emmener vers quelque chose de presque hypnotisant, de très intense, tout en gardant l’énergie des autres chansons que l’on propose.

Pour l’artwork de votre pochette, vous avez fait appel à « Arrache Toi Un Œil », Comment s’est passée votre collaboration ?
C’est un peu un rêve qui se réalise pour nous d’associer notre travail à celui d’Arrache-Toi Un Oeil. Nous les avons découverts grâce au festival Lévitation, pour qui ils avaient réalisé des affiches de concert sérigraphiées extraordinaires. Comme on évolue dans le même monde que ce festival, c’est tout naturellement qu’on a pensé à eux pour la pochette, et ils ont accepté !  

Qu’est-ce que vous pouvez nous dire à propos de vos projets ? 
La sortie du 1er album a été très perturbée par la pandémie. On espère donc de tout coeur que tout reviendra très vite à la normale pour pouvoir le défendre sur scène, là où on s’exprime le mieux. Et sans risques, ni pour le public ni pour nous ! On a également pas mal de projets de clips et on s’atèle déjà à l’écriture du 2ème album… On peut même dire en exclu que deux compos sont déjà terminées ! 

Suivre Clavicule : https://www.facebook.com/Claviculeband/

Photo de couverture : Titouan Massé https://www.facebook.com/titouanmassephoto/

Stef’Arzak