Groupe phare des années 70 et 80, Blondie (du nom du comic strip américain créé par Murat « Chic » Young) est l’auteur de tubes intemporels parmi lesquels « Heart Of Glass » (inspiré du disco), « The Tide Is High » (une reprise du trio vocal jamaïcain The Paragons) ou encore « One Way Or Another », que l’on retrouve dans toutes les compilations pop-rock.
Issu du mouvement punk new-yorkais puis classé new wave, Blondie a su très tôt se jouer des étiquettes en adoptant un son power pop reconnaissable entre mille et en expérimentant avec la curiosité et l’enthousiasme pour ligne directrice.
Mais si Blondie est bel et bien un groupe de rock, sa figure de proue féminine et sensuelle, Deborah Harry, immortalisée sur des photographies glamour, qui n´a pas laissé indifférentes Madonna ou la chanteuse de Garbage, Shirley Ann Manson, a semé la confusion.
Blondie, était-ce Deborah Harry ou un véritable groupe ?
Le livre de Adrian Michenet-Delys, paru le 23 août aux éditions du Camion Blanc, offre une réponse à cette question légitime. Cette promenade dans le monde réel vous permettra de suivre le parcours de chacun de ses membres, sans négliger leurs efforts en solo, discographiques et même cinématographiques (« Call Me », la chanson-thème de American Gigolo avec Richard Gere, sorti en 1980, « Rush Rush », pour la BO de Scarface, film de Brian de Palma avec Al Pacino, sorti en 1983 ou encore « Liar Liar » pour la BO de Veuve mais pas trop de Jonathan Demme avec Michelle Pfeiffer en 1988).
Tout au long des 562 pages (un pavé bienvenu à l’approche des longues soirées d’hiver), vous y découvrirez les pavés de l’enfer du CBGB (elle s’y produira chaque semaine pendant sept mois au sein des Stilettos), l’ascension foudroyante du groupe avant qu’il ne splitte en novembre 1982 après leur sixième album studio « The Hunter » et son retour triomphal en 1997 avec le single « Maria ».
Depuis sa reformation, le groupe n’a cessé d’enregistrer de nouveaux albums (5 albums studio et 4 albums live au cours de ces 20 dernières années) et continue de tourner aux quatre coins de la planète.
Tour à tour, la parole est donnée à un guitariste adepte de soli stratosphériques (Chris Stein, un temps le mari de Debbie Harry et qui produisit le deuxième album du Gun Club de Jeffrey Lee Pierce, « Miami » (1982) et réalisa le septième album de Iggy Pop, « Zombie Birdhouse » (1982)), un batteur jamais avare de coups (Clem Burke), une chanteuse tendrement psychopathe, glamour et sexy (Debbie Harry), un claviériste rutilant (Jimmy Destri), un manager méphistophélique et bien d’autres…
Enfin, last but not least, vous croiserez des figures familières comme Andy Warhol, David Bowie, Iggy Pop, Richard Gottehrer (à ne surtout pas confondre avec l’auteur des cultes et joyeux « Mambo du décalco » et « Le youki »), James Woods ou encore Paul McCartney.
Il est temps de dénouer les noeuds de l’affaire Blondie !
Alechinsky
A propos de l’auteur : Adrian Michenet-Delys est né à Châteauroux en 1986. Il est également l’auteur d’un livre sur Jethro Tull, « Madness In The Spring » publié chez Camion Blanc en 2018.
