Depuis plus de trente ans, 13th Hole avance en marge, loin du vacarme médiatique et des plateaux radio/tv. Le groupe rennais, pourtant passé par les Transmusicales (en 1992) et même une session à la BBC dans les années 90, reste l’un des trésors les plus méconnus du rock indé français : une formation qui n’a jamais cherché vraiment la lumière (artificielle), mais qui n’a cessé de façonner une musique intense, habitée, chargée d’ombres et d’humanité.
Avec « Walker », extrait de leur album Mantra (2021), 13th Hole rappelle justement ce talent sous-estimé : celui de faire raisonner la profondeur intime dans un séisme rock noise/indie foudroyant.
La chanson suit la marche d’un homme épuisé, un être qui parle seul, qui s’enfonce dans la terre pour y cacher sa détresse. On y entend les murmures, les regrets, la fatigue du monde, mais aussi une beauté fragile que les hommes, dit-il, ne savent plus reconnaître.
Errance. Road trip spirituel. Savoir percevoir les failles. La voix. Entendre la vérité crue d’un homme devenu acteur d’un paysage intérieur qui tourbillonne autour de lui. Le « Walker » , qu’incarne ce brulo rock à la Sonic Youth, devient alors le symbole de nos fardeaux, ceux que l’on porte, ceux que l’on ensevelit, ceux que l’on finit malgré tout par offrir au monde en chanson.
Et c’est là que 13th Hole touche juste : dans cette manière profondément humaine de transformer la marche d’un homme brisé en un chant vibrant, presque sacré. Une preuve de plus que certains des plus grands artisans du rock français travaillent encore dans l’ombre.
13th hole sera en concert le 5 décembre au bistro de la Cité de Rennes
