Trois ans après History of a Feeling (2021) et quelques mois seulement après Weird Faith (2024), Madi Diaz revient avec ce qui semble être l’ultime chapitre de sa trilogie sentimentale : Fatal Optimist, attendu le 10 octobre sur le label ANTI-. Un disque qui promet d’être plus cru, plus viscéral, plus impitoyablement honnête que jamais. Un album écrit depuis une île, après avoir tout quitté, tout brûlé, pour se reconstruire. Et à l’écoute de ce premier extrait, on sent déjà les braises rougeoyantes d’un feu intérieur difficile à contenir.
Dans Feel Something, Madi chante le vertige de l’après. Celui où l’on regarde autour de soi et qu’il ne reste plus rien. Ni la personne aimée, ni les illusions. Juste un manque. Une envie douloureuse de ressentir quelque chose, n’importe quoi, plutôt que cette anesthésie du cœur. « Fuck my life, goddamnit I might », lâche-t-elle avec un mélange de rage et de résignation, comme une gifle émotionnelle. Une ligne droite au plexus.
Musicalement, le titre joue le grand écart entre la tension et l’abandon. Les cordes acoustiques claquent, sèches, presque fébriles. Une guitare électrique s’étire comme un cri étouffé. Et la voix de Diaz, toujours aussi précise dans son phrasé, oscille entre tendresse cassée et cri d’alarme. Elle a cette capacité rare de transformer ses douleurs intimes en hymnes universels. Un don brut.
Le clip, signé Allister Ann, accentue encore cette impression de vide palpable. Madi y erre dans une romance qui s’effrite, jusqu’à ce que tout s’effondre – élégamment, mais inexorablement. Une esthétique qui colle parfaitement à la philosophie de Fatal Optimist : croire encore, même quand il ne reste plus rien à quoi se raccrocher. Espérer, même si ça fait mal. Aimer, quitte à saigner.
Avec Feel Something, Madi Diaz ne se contente pas de revenir : elle nous frappe en plein cœur. Ce premier single annonce un album qui risque de hanter longtemps les âmes sensibles. Et chez Lust4Live, on attend Fatal Optimist comme on attend une pluie salvatrice après la tempête : avec fébrilité, émotion… et cette étrange foi dans la beauté des ruines…
Photo de couv. DR