YUZMV, premier album éponyme

Jeune auteur-compositeur-interprète de 22 ans, ’’Youzma’’, prononciation de Yuzmv (Play Two) sort son premier album éponyme ce 28 février. Déjà connu pour ses plus de 13 millions de streams, l’artiste touche un large auditoire tant son talent se déploie dans l’intime d’une vie aux thèmes principaux tels que l’amour, la culture ciné et manga, les classes sociales, la famille etc. Entre rap et chanson française, il crée dans son home studio sans dévoiler son visage sous bandages. Cette identité visuelle relativement anonyme alimente le mystère et donne des indications quand à l’état d’esprit avec lequel ses oeuvres doivent être écoutées.

En visuel de la pochette de l’album un enfant au visage semi-bandé regarde vers le haut d’un oeil sans expression, un seul oeil pour ne voir la réalité qu’à demi-maux peut-être ? YUZMV est intégralement en français dans les textes, pas trop rapidement articulés de manière à ce que l’on puisse saisir le contenu des paroles, ce qui est très appréciable. 

‘’Le chemin’’ fait état de personnages de fiction « Comme Sangohan » fils de Son Goku, autre super héros du manga japonais Dragon Ball crée et diffusé dès 1984, Comme son père personnage principal de ce manga, il se met en quête des boules à quatre étoiles au nombre de sept à collecter et connues pour faire apparaître le dragon exauçant les voeux. Au cours de leurs pérégrinations Son Goku et Son Gohan luttent contre des ennemies avec leurs amis. Imbrication de souvenirs TV d’enfance, avec aussi le thème de la famille abordé par le morceau « Mère » dans lequel le rappeur déclame des vers rappés sur sa condition de fils. les références inter-culturelles à la culture ciné et manga sont égrainées et parachèvent le phénomène d’identification dans « Mère » (« comme Batman ») comme au fil des chansons suivantes telles que ‘’Lenny’’ morceau traitant d’amour fraternel (« Son Goku ») avec une voix qui change de rythme et s’enveloppe de colère à la morale philosophique « il ne faut jamais détester son pire ennemi ».

Le rythme s’apaise, comme dans ‘’Episode III Les mains libres’’, une douce et touchante ballade piano-voix qui a fait connaître son rap au public.  Face au départ d’une femme « les mots n’effacent pas tout’’ en amour relationnel mais s’apaise avec poésie et une certaine dose de philosophie ou morale à tirer.

Parée d’une même voix métallique, ‘’Miroir des limbes’’ poursuit dans la douceur avec des accès de rage vocale comme stoppés et contenus, alors que ‘’Vagabond’’ rompt avec cette douce amorce pour en venir au thème de la condition sociale au sujet chantant ou slamant en une des incarnations les plus probantes de réussite économique de notre temps, « Steve Jobbs ».

‘’Danse endiablée’’ enveloppe les mots d’un halo de piano sur un chant discursif également moral à valeur de considération personnelle ou conseil : « apprends à être seul (…) tu seras le remplaçant de toi-même alors regarde tes yeux ». Le piano très présent encore sur « London » accompagne la voix prenant tournure d’envolée lyrique avant d’atterrir outre-manche. Le piano démarre avant que la voix ne s’empare de la mélodie. De nouveau la poésie rap est très présente et décelable à première écoute.

‘’Le chemin 66/6’’ est un titre qui obtient un très bon score en nombre de vues youtubesque,  avec une boite à rythme un peu dance : 

‘’Qui’’ avec la chanteuse Lola en voix féminine introduit et chante en dualité de timbres une question à tour de rôle répétée « Dis moi qui mène la danse? ». Justement de la dance se  repère encore dans le titre ‘’Ensemble’’, un peu plus hip hop dance faisant état de considérations personnelles sur le couple en général et surtout en particulier.

YUZMV est au programme des festival Chorus, Mainsquare, Les Ardentes, Musilac et Les Francofolies Esch/Alzette de 2020. Prêt à parier que ce rap chanté et plutôt poétique n’a pas fini de faire parler de lui. 

https://www.facebook.com/yuzmvoriginal/

Van Memento Moory