YSE SAUVAGE – DONNER DU SENS

Quand on rencontre Ysé Sauvage au Biches festival , elle vient de fêter son anniversaire la veille. Elle vient de passer le cap de 21 ans : « J’ai l’impression que c’est très adulte, c’est peut être dans ma tête… » dit-elle.

Pour son premier EP 4 titres Pieces, il y a 2 ans, une éternité donc, acoustique et intimiste, on découvrait une voix fragile qui nous emportait, notamment sur le titre Dust in our hearts. Toutes les chansons sont en anglais, après un cours essai en français peu concluant. Naturellement élevée avec la langue anglaise, le choix s’est imposé à l’artiste de lui-même. Le thème est souvent autobiographique et parle d’amour. Parfois de ses mélodies, de ses ballades comme sur le titre I don’t mind, elle nous entraîne sur les sentiers du folk. 

Dans Falling down, elle pose la question Who I’m am ?

Les questions existentielles la travaillent énormément. Des gens qui l’inspirent, c’est plus rare… Who i’m am revient donc souvent dans ses chansons… « C’est le centre de tout. Faire de la musique, c’est se demander tous les jours qui on est aujourd’hui ».

Elle aime écrire sa vie dans le temps, a peur de la mort et que son existence n’ait aucun sens. Donner du sens à sa vie, avec des questions profondes, revêt donc une grande importance. Surtout à travers la musique.

« J’ai le droit d’être super triste dans mes chansons mais je vais très bien dans la vie. Je peux m’autoriser parfois cet état dans la création et un peu moins dans la vie ».

Pour son deuxième EP 5 titres Scenario, on la découvre lors du clip Same Old, regard profond, silhouette juvénile, cheveux au carré sur une plage avec un piano. Mélancolie, douceur du moment présent. Mais dès le deuxième morceau California, la pop entre dans son univers et explose la bulle de l’intime.

« J’aime aussi les contrastes, j’ai envie de danser pour oublier… » Le titre California invite à prendre le large et à se déhancher.

C’est ce qui se produit sur scène, avec l’apport de deux musiciens : Louis à la basse et à la guitare, qui a aussi appris la trompette uniquement pour un morceau magnifique (à vous de le découvrir en live, moment d’une beauté rare) et Amélie à la batterie. Moins statique que l’on pourrait l’imaginer, derrière son clavier, Ysé Sauvage apprivoise cette nouvelle liberté. Elle s’accompagnait seule sur scène auparavant. Violoncelliste de formation, pratiquant guitare et clavier, elle avait moins d’espace pour libérer sa tête et son cœur pour passer d’un instrument à l’autre.

« Mon répertoire désormais est plus pop qu’avant, ça se libère. Notamment en live. On a réadapté certains morceaux pour la scène ».

« Jouer dans un festival, comme ici au Biches festival, en plein milieu de la forêt, en pleine journée, c’est magique ».

Même s’il existe la chanson who i’m am ?, c’est pourtant l’extérieur de son monde et le hasard qui lui ont fourni sa plus belle chanson. Un jour, elle est assise à côté d’un homme sur un quai de gare qui téléphone à sa fille. L’homme n’avait pas parlé à sa fille depuis 25 ans. Elle s’inspire de cela pour créer la chanson la plus bouleversante de son répertoire, Letter for a. Un titre uniquement joué en live pour l’heure. 

« Je me pose plus de questions la nuit, mes rêves sont éveillés… »

On attend avec impatience son nouveau single First time, pour suivre son évolution musicale et découvrir qui elle est maintenant… Le temps passe si vite…

SZAMANKA