The Hands

Lust4live s’est déplacé dans le sud, pour la seconde fois. Direction Perpignan, à la rencontre de The Hands. C’est Brian, guitariste et chanteur du groupe qui se colle au jeu des questions réponses.

Brian, quelles sont les origines du groupe ?
Le groupe a débuté il y a un peu plus de 10 ans maintenant, en Octobre 2010.
On avait un groupe avec des potes, « Los Santos« , une aventure qui a duré 5 ans tout de même et qui s’est arrêtée en raison du départ d’un des membres fondateurs, David, qui plus tard a créé Johnny Tramuntana (groupe garage de Perpignan). De plus, les envies avaient changé ; certains d’entre nous souhaitaient s’orienter vers un autre style musical. En effet, même si nous avions un public qui nous suivaient en live, nous n’avions rien sorti (cd ou vinyle). Ce sentiment de faire du sur place nous minait un peu.

Du coup, du jour au lendemain j’ai décidé d’arrêter le groupe. Décision douloureuse pour nous quatre mais nous nous sommes quittés bons amis.
C’est à partir de ce moment que  » The Hands  » est né. Pierre-Yves à la batterie, Matthieu, un bon copain et super guitariste, et Mathias qui jouait dans  » Crank «  à l’époque, mais qui n’a tenu la basse que pour un concert.
De cette période, je suis le seul rescapé de la formation. Moumoule est depuis 4 ans derrière la batterie, Shaul à la guitare Lead est avec nous depuis 6 ans et Hugo Riché, du groupe  » Pains  » nous a rejoint il y a un an.

Quelle était votre idée de départ, celle qui a motivé la création de votre univers ?
Tout d’abord, l’envie première était de faire de la musique, continuer à en faire du moins, ne pas rester sur l’amertume qu’avait laissé Los Santos, d’enregistrer un maximum possible, essayer de sortir au moins un 45t, et faire des concerts. Je pense que jusque-là on a tenu le pari !
Musicalement, au début c’était ultra riche. Presque tout le monde avait un morceau à chanter.

Ça sonnait psyché, fun, dark, punk, garage évidemment. Il fallait alors trouver un nom qui corresponde à cette variété de sonorités et d’ambiances. Et le nom de  » The Hands  » s’est imposé car on peut tout faire avec les mains.
Notre motivation première était de prendre du plaisir tout en faisant réfléchir l’auditeur qui s’intéresse aux paroles.

Peux-tu me dire quels sont les thèmes de vos chansons et comment tu amènes l’auditeur curieux à réfléchir ?
Les thèmes de nos chansons sont assez variés et, comme nous, ont évolué avec le temps. Malgré un aspect rugueux sur certains morceaux « punk » ou « garage » (je n’aime pas les étiquettes, et d’ailleurs ne sais même pas quel style de musique on joue), ce sont la plupart des odes à la vie.

Beaucoup de réflexions personnelles surtout, mais qui à mon avis doivent servir plus généralement, et qui cachent surtout une révolte intérieure, que menons tous liée à notre propre questionnement.
Je pense par exemple à une phrase du morceau « illusion » qui figure sur le 2ème album, que je vais traduire grossièrement :

« Quand on se dit bonjour, le fait est, que la première question que l’on pose est : comment vas-tu ? on répond « bien, et toi » même réponse de l’interlocuteur …« 

Ce n’est qu’un exemple mais cela porte sur un sujet assez important. J’ai l’impression qu’on se soucie beaucoup de soi-même, ce qui est très humain, mais pas assez des autres. Sauf qu’en se préoccupant des autres, on prend soin de soi-même du fait que le bonheur de chacun découle d’intersubjectivité (Julien, mon ancien prof de philo, si tu me lis, merci à toi…).

Pour faire simple sur cette phrase, on existe par soi-même mais aussi par ce que l’autre nous fait ressentir via ce que l’on reflète. 
S’émerveiller le plus possible quand ça l’est, (possible) ; relativiser quand on le peut, savoir que personne n’est « figé dans le temps » (c’est à dire que l’on peut toujours évoluer sur soi-même, si on le veut bien, quelle qu’en soit la manière) ; se dire que l’on n’est pas non plus les plus à plaindre dans nos vies d’occidentaux modernes, et ne pas oublier ceux qui souffrent vraiment. 

D’où vous viennent vos sonorités, vos influences ? 
La plupart d’entre nous aimons le Pink Floyd de Syd Barrett (1967) mais aussi le Gun Club, le Velvet Underground, le « Garage Moderne » ou 60’s ; les Stones, et surtout la Fuzz et/ou le trémolo dans les guitares.
Mais ce qui donne la couleur à nos morceaux est la continuité et l’ancienneté du groupe.
Nous enregistrons actuellement un 3ème album, et il devrait y avoir dessus un des tout premier morceaux qu’on a composé avec les Hands, « 7 Years » ; il a forcément évolué avec le temps, mais du fait de notre ancienneté ensemble, il sonne à notre patte.

Peux-tu nous en dire plus sur ce nouvel album ?
On a démarré l’enregistrement en Mars dernier, avec une session de 5 morceaux pour le moment.
Nous allons prendre un peu plus de temps cette fois-ci afin d’être totalement satisfaits du résultat et ne pas avoir à en rougir dans quelques années quand on le réécoutera. Nous allons enregistrer tout en analogique, à l’ancienne, sur bandes magnétiques avec l’aide de Renaud Picard (Qui officie avec les Liminanas).
Cet album sera presque un concept-album, avec un thème qui me tient à cœur, que je ne dévoilerai qu’au moment de sa sortie. Ce que je peux dire en revanche, c’est que c’est moi même qui en dessinerai la pochette.

Je n’ai pas encore eu le plaisir de vous voir sur scène, mais à vous entendre vous semblez êtres dans l’énergie du live même sur vos composition studio ?
On essaye, on essaye ! On essaie surtout que ce ne soit pas trop mou en album tout en en essayant de ne pas reproduire à l’identique ce que nous faisons en live.
C’est surement là le juste milieu à trouver ; sonner différemment en live tout en laissant les repères de l’enregistrement studio au public. 
De toutes façons, que ce soit une voix ou des instruments, le résultat gravé est différent du rendu en live.

Sur scène, on peut se permettre de plus se lâcher, de faire des petites erreurs, mais en enregistrement ça ne prend pas comme ça, on essaie maintenant d’être dans l’urgence et la précision à la fois, ce qui est un pari difficile quand on est pas ultra expérimentés non plus!

Je suppose que comme beaucoup vous attendez le retour de la scène debout ! comment vivez-vous la période actuelle ? 
C’est sûr qu’on attend, mais on essaye de prendre de l’avance avec cet enregistrement, de travailler les morceaux le plus possible, niveau arrangements et chant, car Shaul m’a fait prendre conscience qu’il fallait un peu plus chanter, et moins être dans l’émotion purement instinctive.

Et évidemment que les concerts nous manquent, en plus comme on dit, 1 concert = 10 répètes !

La suite, pour vous, idéalement vous la rêvez comment ?
La suite, c’est toujours de continuer, pouvoir faire des concerts de nouveau, des nouvelles tournées, puis sortir le plus de disques possible, peut-être trouver un label, faire plaisir, se faire plaisir, partager un maximum ce que l’on fait, et surtout CONTINUER À RÊVER !!!

Merci en tout cas pour cette interview, ça fait plaisir de partager ce qu’il y a derrière un simple concert ou disque !

Écouter The Hands sur Bandcamp : https://thehands969.bandcamp.com 
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Jacques