SYMPHONY OF THE MAGNETIC NORTH “ORKNEY” Réédition vinyle collector le 1er avril chez Full Time Hobby

Dix ans qu’Erland Cooper, Hannah Peel et Simon Tong se sont réunis pour enregistrer cette œuvre époustouflante de musique folk orchestrale et l’édition vinyle de l’album est aujourd’hui remise au goût du jour avec des notes de l’auteur et journaliste Amy Liptrot. Celle-ci est présentée dans une édition gatefold numérotée à la main de 500 exemplaires.

 

L’auteur-compositeur et chanteur principal Erland Cooper (Erland and the Carnival) qui est né et a grandi à Orkney Islands (Écosse), et avec ses camarades Hannah Peel et Simon Tong (The Verve, The Good, the Bad and the Queen, Gorillaz) (originaires du nord de l’Angleterre), ils se sont immergés dans l’histoire et le folklore orcadiens lors de l’écriture et de l’enregistrement du disque, il y a  10 ans maintenant. Ce qui a donné un album qui bénéficie à la fois des connaissances du patrimoine local et un regard neuf des nouveaux arrivants.

Erland Cooper  possède une voix qui rappelle Damon Albarn avec une cadence celtique plus douce retravaillant ainsi le coté folkloriques de manière plus respectueuse, avait conçu cet album comme un disque à écouter lors d’un voyage vers le nord jusqu’aux Orcades et les chansons portent le nom de lieux, principalement des monuments entourant la ville portuaire de Stromness où il a grandi. 

C’est une stratégie originale qui enracine la musique dans le territoire. “Old Man of Hoy”, du nom d’un colossal empilement rocheux, devient un vieil homme qui se souvient que “les vies ne se déroulent jamais comme vous le souhaitez, vous avez l’impression qu’elles vous fuient”.

Les accents insulaires reflètent leur environnement mélodique comme autant de cadences roulantes sur des collines douces de paysages sonores qui nous imprègne avec toutes les latitudes d’une musique onirique. Tout au long de l’album, il y a des arrangements complexes et intimistes qui résonnes avec cette silhouette solitaire traversant les mélodies pour mieux nous guider vers la suivante.
Le tempo prégnant soutient notre souffle, comme si elle était portée par le vent et le moteur rythmique est celui de l’océan qui arrive sans relâche sur le rivage…

Ce sont des chansons intemporelles qui semblent jaillir d’horizons ouverts, des îles basses et de la mer des Orcades, créant une esthétique unique, sombre, captivante et balayée par le vent.

Dix ans après, Simon Tong partage un aperçu de la façon dont l’album a vu le jour:

“Il est parfois agréable de croire que la musique vous trouve, qu’elle existe déjà quelque part et que vous n’êtes qu’une petite partie du processus qui l’aide à venir au monde. Je ne sais pas exactement comment Orkney- Symphony of the Magnetic North a commencé ou est venu. Erland prétend que le concept lui est venu dans un rêve avec la visite du fantôme de la figure folklorique d’Orcades, Betty Corrigall. Je l’ai cru à l’époque, mais moins maintenant. Il avait manifestement nourri dès son plus jeune âge le désir, conscient ou inconscient, d’écrire de la musique sur sa terre natale, ce qu’il continue à explorer dans son travail. Le titre de l’album et du groupe qui l’accompagne provient d’un vieux livre de voyage sur les Orcades, ‘The Magnetic North’ de John Gunn, sur lequel Erland est tombé au fond d’une vieille librairie poussiéreuse, à des centaines de kilomètres de chez lui. Peut-être était-ce la graine initiale ?

De mon point de vue, la première partie tangible du projet est apparue quelques mois plus tôt, en 2010, à l’autre bout du monde, dans une chambre d’hôtel de 10 étages surplombant le port de Sydney. Dans le cadre d’Erland and the Carnival, j’avais enregistré sur un vieil ordinateur portable grinçant une piste d’accompagnement pour une reprise d’une chanson intitulée ‘Hi life’ du groupe français Syd Matters, membre du label Pias. C’était un mélange des seuls instruments que j’avais à portée de main – guitare acoustique, beats électroniques et instrumentation orchestrale utilisant les sons de cordes et de cornes d’un petit clavier Yamaha bon marché des années 80. C’est devenu, sans le vouloir, la palette sonore de base de notre projet et aussi un morceau de l’album final.

Les sons orchestraux ont finalement été rendus vivants en technicolor par Hannah Peel. Nous avions rencontré Hannah, par l’intermédiaire de Geoff Dolman de Static Caravan, en tant que support lors d’une tournée d’Erland and the Carnival et nous avons été époustouflés par sa présence et ses nombreux talents musicaux, la persuadant d’une manière ou d’une autre de s’impliquer dans notre petit projet naissant à Orkney.

L’écriture principale et l’enregistrement ont pris forme, assez facilement si je me souviens bien, pendant environ 6 mois en 2011 à Londres et dans la maison des parents d’Erland à Stromness, Orkney. La dernière pièce du puzzle a été l’ajout du Stromabank pub choir de l’île de Hoy que nous avons enregistré, avec l’aide de quelques caisses de vin rouge, en chantant les arrangements du chœur de Hannah lors d’un après-midi ensoleillé inoubliable dans un petit Kirk sur Hoy à l’ombre de Ward Hill. Ensuite, nous nous sommes arrêtés et Erland a versé du whisky Scappa sur la tombe solitaire de Betty Corrigall sur le chemin du retour vers le ferry.”

Simon Tong, février 2022

 


Écouter : https://themagneticnorth.bandcamp.com/album/orkney-symphony-of-the-magnetic-north

Stéef’Arzak