“Star Trek Strange New Worlds” d’ Akiva Golsman, Alex Kurtzman et Jenny Lumet. Simple et Funky

Une affiche géante surplombant une interconnexion du métro parisien. Des personnages emblématiques. Des couleurs aux teintes surannées et rétro. Un souffle d’aventure aux relents sixties. Il n’en fallait pas plus pour que ma curiosité soit piquée au vif. “Star Trek Strange New Worlds” lançait, donc, avec fracas la nouvelle plateforme Paramount + et la mode des pyjamas lycras. Je ne vais pas vous le cacher, je suis avant tout un adepte de la saga de George Lucas, Star Trek m’ayant toujours ennuyé par ses aspects philosophiques et rhétoriques. Et puis, Spock, avec sa tête de psychiatre des Carpathes… Je ne sais donc pas pourquoi je fis l’emprunt du DVD. Ô, surprise ! Voici une série populaire qui, comme J.J. Abrams dépoussiéra en son temps les deux longs-métrages de 2009 et 2013, relifte sévèrement la licence tout en s’appuyant sur des bases inamovibles. Ici, les effets-spéciaux envoient du lourd et les histoires, émaillant les nombreuses aventures de nos personnages, naviguent entre relents humanistes et explorations dangereuses. Point de violence déplacée ni de scènes torrides. Le spectacle se veut familial et s’adresse aussi bien aux “trekkies” qu’aux néophytes. Enfin, nous saluerons la psychologie des caractères finement dessinée et la distribution triée sur le volet. Le casting attachant et charismatique, emporte notre adhésion dès les premières minutes. Les créateurs de cette nouvelle franchise ont tout compris. Flatter l’auditoire en remixant passé et futur. Donner un coup de fouet à cette petite entreprise en surfant sur des voyages exaltants. Bref, revenir aux aventures de “Flash Gordon” et “Buck Rogers” en plein 21ème siècle.

C’est certainement cet aspect fun et “so sixties” qui donne à ce “Strange New Worlds” une patine si délicieusement acidulée, loin des tergiversations mortifères d’un Capitaine Picard ou Igloo. Point d’ambiance glaciale ou de noirceur dans cette relecture. Akiva Goldsman, Alex Kurtzman et Jenny Lumet renouent avec la légèreté de la série originale et rendent un hommage amoureux au serial ” Zone de terreur” datant de 1966 (la Guerre Froide à l’heure de grande écoute), aux contes de fées (si, si!) et à “Aliens” de James Cameron pour notre plus grand plaisir. 
Mais cette tranche de bonheur ne serait rien sans son équipage hétéroclite. A commencer par Anson Mount, Captain America à la coolitude absolue. Ce mec incarne, à merveille, le nouveau cowboy solitaire. Sourire en coin et zen attitude. Plus Peter Gunn que Colt Seavers, ce Capitaine Pike est définitivement notre Homme qui tombe à pic. Car dans cette croisière, ça fuse. A ses côtés, Rebecca Romijn, lui fait de l’ombre tant sa plastique parfaite et néanmoins étrange ( voir la fin de cette première saison) éclipse toute tentative de charisme déplacé ou de frime masculine. Duo choc et chic.

Plus loin, Celia Rose Gooding impressionne dans l’incarnation d’une jeune Nyota Uhura, cadette en proie au doute permanent, Babs Olusanmokun, magnétique et mutique, rappelle souvent la grâce animale de Chadewick Boseman, Bruce Horak nous fait oublier qu’il porte un masque en latex tant son interprétation d’un ingénieur en chef extra-terrestre est renversante et Christina Chong déploie des trésors de présence en responsable teigneuse de la sécurité. J’émettrai, toutefois, un bémol sur la qualité de jeu d’Ethan Peck, dans le rôle de Mr Spock. Son prédécesseur dans la récente trilogie cinématographique possédait un charme (du chien?) que le petit-fils de Gregory Peck ne possède malheureusement pas.
Mais faisons fi de ce détail et engagez-vous dans cette flotte colorée à la réalisation efficace, à l’altruisme persistant, au wokisme ténu (mais où est Chewie?) et aux twists scénaristiques accrocheurs !
Aussi “bandant” que le dernier Black Keys et aussi virevoltant que le récent LP de It It Anita, cet ébouriffant bain de jouvence va vous revigorer comme jamais.
Quel trip ! Quel bonheur !

Vous ne regretterez pas ce “Strange New Worlds”, parole de Vulcain !
Long Live and prosper!
Youp la Boum!
 
John Book.