[Interview] Solomon Pico « Undercover »

Antoine Cerisier aka Solomon Pico, est un chanteur-compositeur qui a fait ses armes dans plusieurs groupes londoniens, et navigue à présent entre Lille et Paris pour lier énergie rock, folk mélancolique et élégance pop.  Il vient de sortir son premier album « Undercover » où il chante en anglais. La langue étant pour lui une sonorité vivante où se rencontre et se raconte de vraies diversités d’émotions, à la fois immersives et introspectifs. Cet album est aussi extrêmement expansif et souligne de multiples facettes du monde tout en étant pourtant entièrement au centre de lui-même. À l’occasion de la sortie de cet opus nous avons voulu en savoir plus, en lui posant quelques questions…

Antoine, ton premier album porte le nom de « UNDERCOVER ». En quoi cette expression pourrait-elle te définir ?
‘Undercover’ est le titre de l’album et d’une des chansons. Je pense que ça vient du fait que j’aime bien vivre dans l’ombre, sauf quand je fais de la musique ! Parfois ce n’est pas forcément un choix, par exemple quand on a du mal à communiquer avec les autres.

Te lancer dans un projet solo comme celui-ci est-il une sorte de challenge du réel ?
Je ne suis pas sûr de comprendre la question, mais j’imagine que toute expression artistique peut être une sorte d’échappatoire.

Cet univers folk-rock mélancolique est entraînant et mystérieux. Comme tu le décrirais en quelques mots ?
Ca fait déjà plusieurs qualificatifs pertinents, mais on pourrait également rajouter varié – je m’ennuie assez vite et j’espère avoir un produit un album assez éclectique, sans perdre en cohérence. Il y a clairement un ligne directrice, mais des chansons comme « Raging Sea » & « Castles in the air » sont très différentes par exemple.

Il y a aussi dans tes chansons une forme de paradoxe, que tu abordes avec style, entre rêves troublants et obsessions complexes où les relations humaines sont centrales. Mettre en musique ces thèmes c’est une manière pour toi de relativiser ou un exutoire ?
L’écriture de chansons peut permettre de canaliser ses émotions, même négatives, en les transformant en quelque chose de productif. C’est parfois un exercice d’auto-thérapie assez narcissique mais néanmoins efficace !

« Joanna » est une chanson à la Mac DeMarco, parfaite pour danser jusqu’au bout de la nuit… J’ai lu dans ta bio qu’il était dans tes influences. Qui sont ceux qui t’inspirent ?
L’album « This Old Dog » de Mac DeMarco est effectivement une influence, mais la chanson « Joanna » est plus inspirée par un certain rock crooner à la Iggy Pop (« Gardenia ») ou Arctic Monkeys. Mes autres influences sont nombreuses : en premier lieu Bowie & les Beatles, mais je pourrais également citer Anna Calvi, Julia Jacklin, Beck, Richard Hawley…

Comment fais tu pour installer tes ambiances musicales, comment composes-tu ?
L’écriture de chansons est un processus étrange : on peut s’y atteler pendant des jours sans que rien d’intéressant ne sorte, puis écrire une bonne chanson en 10 minutes. Après c’est principalement un travail de finition, d’arrangements et de production (j’ai produit & mixé l’album moi-même).

Et à quel moment écris-tu ?
Jamais avant 10h du matin, je ne suis pas du genre lève-tôt ! Je suis plus inspiré le soir, surtout si il y a une guitare qui traîne (c’est souvent le cas).

Tu as sorti donc premier album le 17 février. Comment tu vies cette nouvelle étape ?
L’album est sorti la semaine donc je me projette sur la suite ! Notamment pour trouver des dates de concert – certains sont déjà prévus dans différentes villes.

On peut te souhaiter quoi pour la suite ?
Faire beaucoup de concerts !






Crédit photo : Joanna Vanderstraeten