[Single] Melissmell – « Amis, ici on crève »

Cri d’âme et souffle incandescent. Le nouveau single de Melissmell nous entraîne dans un maelström sonore où la gravité se conjugue à l’urgence. « Amis, ici on crève » plus que jamais d’actualité ressemble à nos éclats de voix et rassemble nos brûlures en une déflagration qui résonne comme un écho nécessaire à nos revendications modernes.

Avec l’insistance d’un cœur battant, vaillant, et cette voix toujours écorchée, toujours aussi lumineuse, Melissmell déploie ses griffures et ses caresses. Que reste-t-il à dire quand tout vacille ? Peut-être cette phrase, martelée comme un constat amer, un appel à la révolte fédérateur et ô combien nécessaire : 

« Ici y a pas de trêve, et nous bomberons le torse, tant qu’il y aura d’la sève, sous notre épaisse écorce. Même gerçurés aux lèvres, aucun de nous ne tremble, amis ici on crève, mais on chemine ensemble. »

Le clip, réalisé par l’artiste elle-même, prolonge le manifeste sonore par un geste visuel fort en utilisant une libre interprétation de la fameuse toile de Guernica de Picasso. Les formes hachées, les silhouettes distordues, les ombres qui s’entrechoquent, tout y crie la violence de nos temps, mais aussi l’entêtement à ne pas baisser les armes face aux fascismes et à la spoliation de nos droits fondamentaux. On y retrouve ce goût pour l’art total, l’amour pour ses frères de misère et ce dialogue cinglant et poétique qui a toujours nourri Melissmell.

Et comment ne pas sentir, dans chaque mot, l’ombre tutélaire d’Olympe de Gouges, cette femme qui refusait de se résigner, qui écrivait avec le feu et revendiquait l’égalité au risque de sa vie ?
Le cinquième album à venir, Olympe (sortie prévue le 17 octobre 2025), s’annonce comme une fresque de luttes et d’intimités. Comme toujours chez Melissmell, tout s’imbrique : L’engagement politique, clair et sans compromis, La tendresse du geste, qui n’oublie jamais l’autre, la rage électrique, traversée d’élans poétiques.

On entend ici des réminiscences de Léo Ferré dans la flamboyance, de Patti Smith dans l’énergie brute, de Noir Désir dans l’âpreté rock. Mais plus encore, on retrouve cette patte singulière, cette écriture viscérale, cette mise en abyme qui ose les textures rêches, les intensités viscérales, aussi lourdes qu’un cri étouffé.

Alors, que faire face à ce nouveau brulot sinon le laisser résonner dans nos chairs, nous traverser de toute cette humanité. Et surtout, se préparer à vivre Olympe sur scène, le 24 octobre prochain à la Maroquinerie, où chaque chanson prendra la force d’un manifeste vivant.

Parce que, oui, ici on crève. Mais chez Melissmell, on crève en beauté, en lutte, en musique.

 

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