ROUTE DU ROCK J2 – EAUX LES COEURS

La grisaille prédomine dans le ciel de la deuxième journée de la Route Du Rock, à l’image de l’annulation “Beirut” (source d’une profonde déception personnelle). Mais “haut les coeurs” car nous avons aujourd’hui encore de quoi nous mettre sous les dents !

FOXWARREN
La Route du Rock commence sur la Scène des Remparts sous une fine pluie qui ajoute à l’atmosphère folk mélancolico-romantique des canadiens de FOXWARREN. A leur tête et à la guitare, la figure de proue n’est autre qu’ Andy Shauf, presque méconnaissable avec ses cheveux courts. Il entame un set (aisément reconnaissable lui) tout en velours que les festivaliers attendaient pour “se chauffer”. FOXWARREN, véritable pépite poétique, délivre un set minimaliste et sans artifices. Peu importe la pluie, la chaleur est dans les cœurs.

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TIM PRESLEY’S WHITE FENCE
Au tour de TIM PRESLEY et sa bande d’essuyer les gouttes malouines. Un tantinet froids mais efficaces, les quatre garçons, associés au charmant minois de la batteuse, délivrent leur rock indé. Après une collaboration éclair mais néanmoins remarquable avec Ty Segall, les américains de WHITE FENCE, dont les sonorités rock se rapprochent plus volontiers d’un son rock anglais plus qu’US, nous mettent rapidement l’eau à la bouche avec “I Have to Feed Larry’s Hawk“, “Phone“, “Fog City” et le classieux “I Love You“.
Terriblement sérieux sur scène (la seule note d’humour est le bonhomme jaune au smiley ironique qu’arbore fièrement le claviériste), il faudra attendre 30mn pour que le groupe lâche enfin prise sur “Run By The Same” et “Lizards First“. Sur les deux derniers titres joués, “Lizard’s First” et “Forever Chained“, la surprise d’entendre le fantôme de Syd Barrett est bluffante.
WHITE FENCE est parvenu à nous procurer au final un étrange sentiment de frissonnement intérieur.

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ALTIN GÜN
Place à un envoûtant métissage festif à présent avec ALTIN GÜN. Après leur triomphe aux Trans Musicales de Rennes en 2017, le groupe néerlandais originaire d’Amsterdam enthousiasme les festivaliers de la Route du Rock dans un grand moment de communion collective. “Peace, Love & Poetry”, le nom de leur album sorti l’an dernier, résume parfaitement le spectacle qu’ils nous offrent sur un plateau d’or ! Exit le mauvais temps, sous les capuches et autres parapluies, le public danse, chante et plane, captivé par les vocalises colorées de la belle Merve Dasdemir et d’Erdinç Ecevit Yıldız, au regard persan. Il est impossible de résister au plaisir de se trémousser sur leur musique aux vapeurs chaudes venue du Bosphore ! Assurément le plus beau concert de cette deuxième journée !

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HOP CHIP
Les deux vieux copains Alexis Taylor et Joe Goddard prennent possession de la Grande Scène avec guitares et synthétiseurs et une bonne humeur contagieuse. Un tonnerre d’applaudissements accueille le premier titre joué, “Huarache Lights”, électro/pop débridée. “Merci beaucoup Saint-Malo !” remercie le groupe. Le live, scénique et éblouissant, ravit les 7000 personnes amassées au-devant de la scène du Fort et leur procure une joie extrême. Illuminant de mille feux le Fort avec “Night & Day” ! Go, le dancefloor est en extase ! Les londoniens, vêtus de leurs légendaires combinaisons blanches de chimistes, triturent leurs instruments pour en sortir le meilleur groove psyché et électro; “Over and Over”, “And I Was a Boy From School” puis “Ready for the Floor” démontrent leur large palette musicale ! Ils inviteront même quelques enfants à partager la scène avec eux. Fabrique à souvenirs garantie !
Comme pour tester l’énergie qu’il restait aux festivaliers, le groupe entame un cover de “Sabotage” des Beastie Boys dans un version électro incontrôlable ! Plus aucune retenue n’est possible après ça !
La recette HOT CHIP est imparable : faire danser le public jusqu’à le transporter hors du monde sensible lors de concerts survoltés !

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CROWS
Que dire des Londoniens de CROWS sinon qu’ils ont réussi à cueillir les derniers festivaliers encore debout avec leur punk endiablé ! Bouleversants et hypnotiques comme un croassement déchirant la nuit pendant un orage apocalyptique ! Les quatre oiseaux de mauvais augure au plumage paré d’ombres – James Cox en hurleur charismatique, accompagné de Steve Goddard, Jith Amarasinghe et Sam Lister -, guitare, basse et batterie saturées avides de drames, sont des bêtes de scène. Chaque titre déversé est une contrée obscure empreinte d’une violence captivante. Les Londoniens font preuve d’une maîtrise scénique possédée dans un set hors-sol !

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Route du Rock – Vendredi 16 Août 2019
Stef’Arzak