Romance c’est 3 amis parisiens fans de sons pop, New wave, nostalgiques d’hier, gourmands d’aujourd’hui avec la soif de grandes épopées sauvages et de terrains vagues à explorer avec la vivacité d’un amoureux transi. Pour faire mordre la poussières aux nuits trop sages, ils s’en donnent à cœur joie.
Le groupe constitué autour d’un emblème rouge sang, nous fait penser au romantisme de « Marc seberg », « Marie et les garçons » et forcément ils ont attiré notre curiosité. Du coup, ils n’ont pas échappé à notre séance de questions pour découvrir la Face cachée de Romance.
Interview avec Charles, Lise et Pierrick….
Est-ce que vous pouvez vous présenter déjà avec vos rôles respectifs dans le groupe ?
Charles : Moi je m’appelle Charles Crocq. Je viens tout juste d’avoir 23 ans. Editeur chant, et compos.
Pierrick : Moi c’est Pierrick Orfao, je viens d’avoir 19 ans. Et je suis guitariste soliste et tout ça.
Lise : Moi je suis Lise Lechopier et je fais de la basse.
Et comment est né cette aventure ?
Charles : j’avais en tête de faire un groupe qui s’appellerait Romance. Et en fait, j’allais à la salle du concert du SuperSonic où parfois le weekend, il y avait des Jam session. On s’est tous les trois rencontrés là-bas.
Lise : moi je faisais les Jam session au SuperSonic où je jouais de la basse et Charles m’a demandé « est-ce que tu veux jouer dans mon groupe » et j’ai dit oui spontanément. J’ai plus ou moins rencontré Pierrick par le biais de quelqu’un d’autre et il est venu rejoindre Romance. Depuis on est resté tous les trois parce qu’on avait une bonne synergie ensemble. C’était très simple.
Pierrick : et c’est comme ça qu’on avait vraiment commencé en janvier 2020 juste avant le 1er confinement. Le petit truc assez marrant c’est que, notre premier concert était prévu le 28 mars.
Charles lorsque tu dis que tu avais envie de créer un groupe qui s’appellerait Romance. Cela veut-il dire que tu avais déjà commencé à élaborer un projet musical dans ta tête avec cette idée de nom, sans pour autant y inclure des gens pour le faire?
Charles : Je ne voulais pas être tout seul. Je voulais vraiment monter un groupe, un collectif avec des gens où je me sentirais bien. Et ça m’est venu après. En fait, j’avais un groupe qui ces arrêtés, mais il me restait quelques démos de cette période, que je voulais pouvoir réapproprier avec d’autres. Le nom, est vraiment apparu un peu comme par magie. L’idée de départ dépendait du fait que je trouve des gens avec qui créer des liens d’amitié et pouvoir passer de bons moments et faire de la musique, faire des concerts et bien sûr enregistrer pour idéalement en sortir des choses positives. Permettre à plusieurs personnes de participer à cette joie en fait.
Quand vous avez commencé à monter le groupe, comment vous êtes-vous reparti les rôles d’écritures et de compositions?
Charles : C’est venu d’une façon instinctive, c’était quelque chose d’évident. Et puis pour les cadres, moi je veux vraiment avoir un esprit de groupe, où tout le monde peut chanter, et doit donner le meilleur de lui sur chaque morceau. Je refuse d’être le chef de projet, unilatéral, ou dictatorial. Je chante et sais jouer de la guitare, Lise sait jouer de la basse et Pierrick est fort aux arrangements…
Et c’est pour ça que les rôles sont assez bien définis. Et comme ça, on sait très bien qui fait quoi et comment on peut tous avancer dans un but commun en fait.
Est-ce que cela veut dire qu’il pourrait y avoir dans Romance un morceau chanté par un membre autre que toi ?
Pierrick : j’aimerai bien un morceau chanté par Lise dans le groupe, un jour.
Charles : Oui bien sûr, il y a plein de choses à faire évoluer encore. Il faut quand même garder en tête qu’un groupe de rock, c’est un peu comme une équipe de foot. Il y a des rôles bien définis, il y a un capitaine et un meneur de jeu et il y a un gardien, il y a l’attaquant. Alors oui, il y a quand même un leader, mais qui distribue le jeu à tout le monde pour faire participer l’ensemble de l’équipe.
Vous êtes tous d’accord là-dessus ? C’est lui le capitaine ?
Lise : oui. Après, ce n’est pas vraiment un capitaine au sens stricte du terme… Mais en fait c’est lui qui a fondé le projet donc forcément, ça repose sur lui. Les compositions pour l’instant, ce ne sont que des compositions de Charles. Il est donc normal qui ait un rôle un peu plus décisif dans les décisions à prendre. Mais pour autant, on a bien notre rôle et je pense qu’on se complète vraiment bien. Charles tout seul, ça ne marcherait pas.
Charles : un meneur de jeu tout seul, ça ne sert à rien par définition (rire). Pour qu’une équipe puisse être bonne, chacun doit jouer avec les autres, même le capitaine.
Pour aller dans le sens de ce que tu dis, cette tonalité musicale et forcément romantique, que vous avez développé dans Romance, elle vient aussi de vous collectivement ?
Lise : Charles, il nous a apporté ses compos en démo, qu’il avait joué à l’arrache. Mais, nous on a apporté notre interprétation des choses et on a apporté nos touches, comment on voyait les chansons, comment on interprétait les choses. C’est ça qui donne la tonalité musicale de Romance. Il y a un total mélange d’influence.
Pierrick : forcément, une démo, par rapport au morceau enregistré, ça n’a rien à voir. Il y a beaucoup de choses qui vont changer, même des parties qui vont complètement disparaitre. Et c’est à force de jouer ensemble en répétition, qu’on arrive de plus en plus à être bien ensemble, à jouer synchrone, à trouver des formules. Au début, forcément c’est un peu compliqué. Mais à force, on rajoute chacun des choses. C’est un effort collectif.
Justement vos influences, et collectivement les influences de Romance, quelles-sont-elles exactement ? Qu’est-ce qui musicalement vous correspond ?
Lise : on a des influences hypers différentes les uns des autres. On se comprend sur certains points, mais chacun à des goûts très différents. Après, je suis un peu le lien entre Charles et Pierrick parce que j’écoute à la fois ce qu’écoute Charles et Pierrick. Alors que Charles et Pierrick n’écoutent pas forcément la même chose. Romance c’est quand même un peu une descendance de toute la live année 80 en France. Marie et les garçons, par le côté moderne, par le côté rock. Et je pense que ça se ressent dans la manière de jouer et tout cas. Je pense que si on connait ce genre de groupe là, on peut faire le lien facilement.
Charles : c’est exact ce que tu dis tu fais vraiment le liant, même dans ton jeu, entre moi et Pierrick. Je dirai qu’on est vraiment complètement opposé au niveau du jeu. J’ai un son très brut, avec quelque chose de très direct. Et lui plus intelligent, mettre des pédales et des sons, des mélodies…
Pierrick : Romance c’est un peu, le pendant de chaque personnalité, qui lie le groupe en réalité. Avec quelqu’un de plus posé, quelqu’un de plus instinctif et quelqu’un d’un peu plus rentre dedans.
Vous venez de sortir votre premier EP et Paris – Prague, pourquoi vous avez décidé de le nommer ainsi ? C’était quoi l’idée ?
Charles : C’est en rapport avec une période difficile de ma vie où j’ai vécu une rupture inguérissable, des blessures amicales et un changement de vie radicale. Ça raconte vraiment un épisode où j’ai dû me recréer une nouvelle vie et j’ai déménagé dans cette ville que j’adore, qui est Paris. Mais aussi l’échec et l’espoir, de cette période, de cet individu qui est parti à Prague et qui a complètement détruit ce qui était autour de moi, ce qui m’a fait prendre conscience de ce que je pouvais faire, de qui j’étais au fond de moi. Et vivre ma vie comme je le sentais. Donc Paris – Prague c’est le lien entre les chansons, entre les paroles.
C’est aussi pour ça que je voulais l’assumer en chantant tout en français, pour que ce soit le plus direct possible, plus brut. Et se mettre un poil, authentique, sans se cacher derrière des fausses vérités.
C’est toi qui a écrit les 4 morceaux de votre EP. Ils sont donc complétement introspectifs ?
Charles : Oui, mais je crois que ça laisse une grande liberté de comprendre ce qu’on a envie de comprendre. Il y a un texte qui est posé, qui est chanté, et chacun a le droit de faire sa propre interprétation, comprendre sa propre histoire, comprendre ce que la personne souhaite entendre. Et je trouve que ça, c’est merveilleux parce que ça crée une ouverture. Toute interprétation est bonne à recevoir et bonne à entendre.
Dans Romance il y a une culture pop française avec toute cette sentimentalité, un peu désuète parfois, mais toujours très vive. Est-ce que ce sentiment de vivacité et de fragilité, peut vous correspondre ?
Charles : Je pense que nous sommes des êtres très sensibles, limites émotifs… Ce qui est amusant par exemple Lise, elle a des interprétations très différentes des morceaux. Elle a réussi à traduire avec sa propre histoire, du coup elle chante avec sa propre sensibilité… Ça créé quelque chose de différent, avec une émotion particulière. Je trouve que c’est merveilleux.
Dans votre premier clip, vous êtes dans un bar, un lieu « public » qui est censé accueillir des gens. Est-ce que c’est une façon, de mettre en images un peu ce que vous avez vécu pendant le confinement, à savoir le manque des gens ?
Lise : pas du tout. C’est en fait une interprétation à laquelle on n’avait pas du tout pensé, avec le côté bar, confinement, COVID. Peut-être parce que le clip a été très long à mettre en place. On était parti sur un truc compliqué, trop long à expliquer. Mais au final on est arrivé à ça. C’est plus l’histoire qui est raconté dans le bar qui est importante pour nous. Mais c’est bien que les gens voient ça comme ça. Donc tant mieux.
Et quand vous répétez tous ensemble, ça ne vous manque pas la scène?
Lise : oui forcément. Comme on répète au SuperSonic qui est quand même une salle de concert, on a envie qu’il y ait des gens qui nous regardent
Pierrick : et c’est frustrant, on a l’impression de ramer un peu parce qu’on répète mais ça n’aboutit à rien pour l’instant, vu qu’on ne fait pas de concert.
Lise : après ça nous laisse le temps de préparer un concept pour être super cool en concert. On a le temps au moins de bien se préparer et ça, c’est quand même une chance. Au moins, on sait que quand on va jouer en live, on sera prêt. Mais, c’est sûr que c’est super frustrant et qu’on attend de pouvoir jouer. En plus ces chansons sont vraiment faites pour jouer en live. Elles sont encore meilleures quand elles sont jouées en live, elles n’ont rien à voir. C’est pour ça qu’on a hâte de pouvoir présenter au public, la manière dont on joue en live, pour qu’ils voient la différence et pour qu’ils aient envie de nous écouter et nous découvrir encore plus.
Charles : Exactement et puis aussi pour qu’ils écoutent d’autres facettes de nous. Je crois qu’on va pouvoir jouer 7 ou 8 morceaux max. Et il y a forcément des titres très différents de l’EP qui sont un peu plus side. On a vraiment enregistré les 4 titres qui nous semblaient un peu plus studio. Mais surtout en concert, on attend le retour direct du public.
Pierrick : tu as une seule chance en gros. Et puis quand tu es en concert, tu vois le public, s’il est chaud aussi, forcément c’est hyper motivant. C’est vraiment un face à face.
Dans cette période, ça va être hyper compliqué pour certains groupes, parce que franchement ça pèse sur la motivation. Surtout pour ceux qui comme nous, n’ont pas pu encore frotter au public, c’est assez difficile à vivre. Et surtout c’est aussi dur de ne pas avoir de concert dans l’agenda, pour le développement des projets et pour les groupes naissants. C’est un gros bâton dans les roues.
Je croise les doigts pour la fin de cette crise et qu’on arrive enfin avec nos gros sabots sur les scènes françaises avec nos morceaux bien frais, pour redonner la patate.
Écouter Romance : Deezer
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Photos: (c) Charlotte Mouly
Stef’Artzak